Dans la province de Mersin, au sud de la Turquie, sur la route qui longe la côte méditerranéenne, vers Silifke, entre Ayaş et Korykos, à la hauteur d'un cours d'eau qui se jette dans la mer, se tient le mausolée d'un saint homme : Paşa Türbesi.
Ce tombeau seldjoukide fut construit par Aktaşoğlu Sinan Bey vers 1220.
Comme il est d'usage dans la religion musulmane, la porte du cimetière et les contours du monument sont soulignés par un épais trait vert, dont la couleur symbolise le Paradis.
Cette inscription au-dessus de la porte a permis d'identifier Aktaşoğlu Sinan Bey : "Sahibehu Sinan Bey bin Aktaş [Sinan Bey fils de Aktaş, oğlu signifiant fils en Turc], bin Ahmet, sene sitte ve aşere sittemeie."
La porte entrouverte laisse apercevoir le tombeau de pierre du sage, placé à même le sol et entouré de quelques tapis. Les objets qui servent à l'entretien sont posés sans façon.
Tout est dans une demi-obscurité propice au recueillement. Sur l'arrête de la pierre tombale est jeté un tapis de prière éclairé par un rayon de lumière.
L'édifice a été construit non loin des restes d'un monument élevé par les Romains, comme il y en a tant dans la région. Seul subsiste l'appareil grossier de galets cimentés.
Autour de Paşa Türbesi un cimetière étend son domaine, recouvert au printemps par des parterres de fleurs, des iris et des roses éclatantes.
Orientée vers la Mecque, chaque tombe porte à sa tête et à sa base des témoins funéraires appelant de leurs vœux la lumière du Paradis.
Près du mausolée du saint homme, les branches d'un arbre recueillent les marques abondantes des requêtes et des remerciements : rubans noués, bracelets, fragments de papiers froissés, placés là par la ferveur populaire.
A l'intérieur même du mausolée, cette pratique ancienne qui perdure orne la grille d'une fenêtre donnant sur la route parcourue par les nombreuses voitures et les cars qui roulent à vive allure.
Photos et textes © JJB, 04-2010