Ces petits fascicules de 8 pages, écrits en Français, furent publiés par l’Association turque pour l'économie nationale et l'épargne (Ankara), Millî İktisat ve Tasarruf Cemiyeti, créée par l’état turc en 1929 pour favoriser le développement économique de la jeune république et la consommation de produits nationaux.

Ces fascicules ont été imprimés en France, peut-être pour être diffusés uniquement dans ce pays à l’occasion d’un évènement particulier. Ils concernent trois productions importantes à cette époque dont deux le sont restés :

  • le coton : la Turquie est en 2025 le 7e producteur mondial
  • les figues :  la Turquie produit en 2024 environ 27 % des figues fraîches du monde, 53 % des figues sèches
  • la houille : selon les données de la Direction générale des mines et des affaires pétrolières, la production minière de charbon, lignite et asphaltite de la Turquie en 2023 s'élève à 83,2 millions de tonnes. 

Association turque pour l'économie nationale et l'épargne, Millî İktisat ve Tasarruf Cemiyeti

Après la guerre de libération, dans les années 1920, l’objectif de la lutte nationale turque était d’atteindre l’indépendance politique et économique. Après la guerre, la reconstruction est difficile. Le principe de Mustafa Kemal était que “toutes les économies doivent être nationales”. 
L’état devait donc intervenir pour dynamiser une économie qui était insuffisante et dominée par les capitaux étrangers.

En ces débuts de la république turque, l’année 1929 est également marquée par la crise économique mondiale qui débute et qui va amener les états à intervenir plus encore.

En limitant les importations et en encourageant la production locale, on espérait aussi réduire la dépendance vis-à-vis des importations et le déficit extérieur. La Turquie voulait aussi limiter les dépenses publiques, afin de compenser la dévaluation de la livre turque. 

Pour cela, en 1929, elle crée la “Millî İktisat ve Tasarruf Cemiyeti”, Association turque pour l'économie nationale et l'épargne. Les objectifs étaient de 
–    Lutter contre les gaspillages, favoriser l’épargne pour permettre le déceloppement économique
–    Acheter, promouvoir et utiliser les produits locaux
–    Améliorer la qualité des produits locaux et réduire leur prix
–    Augmenter la consommation de produits locaux

Des magasins ne vendent que les produits locaux et l’association organise des animations comme un concours de vitrines, une “semaine de l’épargne et des produits locaux” créée dans les années 1930, des expositions et des congrès. Elle participe aussi à des manifestations comme des foires à l’étranger.

L’association essaie également de promouvoir les exportations grâce à la publication de catalogues, brochures, magazines et livres. C’est probablement dans ce but que sont publiés les fascicules que nous reproduisons.

En 1936, l’association est rebaptisée “Ulusal Ekonomi ve Arttırma Kurumu” (Société d’écoomie et d’épargne) avant de fusionner, en 1939, avec la Türk İktisat Cemiyeti, et de devenir la “Türkiye Ekonomi Kurumu” (Institut économique turc) qui existe toujours.

Le coton de Turquie, 1932

Tuquie, coton, 1932

“En envisageant la production mondiale future du coton, il faut tenir compte de la capacité de la Turquie.”
V. Donstan.

La culture du coton en Turquie a un passé qui remonte à plusieurs siècles. Pendant les XIXe et XVIIIe et même encore le XVIIe siècles, les récoltes des régions de Smyrne, de Brousse et d'Adana, où l'on cultivait déjà plus ou moins intensivement le coton, atteignaient des chiffres assez considérables.

CONDITIONS CLIMATÉRIQUES
Le sol et le climat du pays permettent de placer la Turquie parmi les pays les plus riches et les plus importants sous le rapport du coton.
La Turquie, d'ailleurs, a ce précieux et presque unique privilège que son sol se prête sur toute son étendue à la culture du coton. Seules certaines régions, trop exposées aux vents du Nord, comme Istambul et ses alentours, paraissent cependant n'avoir pas toutes les qualités requises à cette culture.
En dehors des centres où la culture du coton semble se concentrer actuellement (les régions d'Adana et de Smyrne par exemple), il existe encore de nombreuses régions, comme les zones fertiles s'échelonnant le long du fleuve Sakarya, et les provinces de Diyarbékir, d'Elaziz, de Trace, etc..., qui, constituent des terrains exceptionnellement propices à une culture florissante du coton et qui possèdent amplement toutes les qualités naturelles indispensables à une culture d'envergure.
La région d'Adana, entourée par la chaîne du Taurus et abritée des vents du Nord et de l'Est, bénéficie largement du climat de la Méditerrannée syrienne. Son territoire plat est baigné de grands cours d'eau tels que les fleuves Djeyhan et Seyhan. La périodicité des pluies est d'une bonne régularité. L'hiver y est doux, et la gelée inconnue.
La région de Smyrne présente, à tous égards, les mêmes avantages.
CULTURE
La surface cultivée actuellement à Adana est sur le point d'atteindre un million d'hectares. Celle de Smyrne ne forme qu'une partie modeste des terrains destinés à cette culture. On y cultive plus de 40.000 hectares. La cueillette se fait vers la fin septembre.
Dans la région d'Adana, dont le sol est riche en sel de potassium, la culture est pratiquée de préférence par voie d'assolement. L'alternance se fait avec des céréales. Les engrais chimiques et les machines aratoires modernes y sont introduits depuis long-temps.

VARIÉTÉS
Trois espèces de semences sont employées dans les plantations d'Adana, à savoir:
1. La semence américaine.
2. La semence appelée « de secours » (iané).
3. La semence indigène.


1. L'espèce de la semence américaine, dit Express, présente une supériorité incontestable sur les autres actuellement en usage dans la plantation du coton.
La longueur des fibres de cette espèce varie entre 26 et 28 millimètres. Elles se prêtent facilement à la fabrication des fils de toutes espèces, jusqu'au Nº 40, ainsi qu'à celle des meilleurs tissus. Ces fibres, dont l'épaisseur varie entre 10 et 13 microns, sont d'une couleur blanche donnant légèrement sur le ton crème, d'une régularité parfaite, solides et très molles. La culture de cette espèce augmente régulièrement. Les négociants eux-mêmes encouragent constamment les cultivateurs à se servir de ces semences. Le gouvernement, d'autre part, a créé des stations modèles qui s'occupent de la sélection des semences et qui sont en contact permanent avec les cultivateurs. Ces instituts orientent les planteurs vers les semences de bonne qualité, leur donnent des conseils et des renseignements de toutes sortes. Il y a lieu de prévoir que l'espèce précitée sera dans l'avenir la semence exclusivement préférée de cette région.
2. L'espèce connue sous le nom de secours (iané) provient des semences d'origine américaine acclimatées. D'après les résultats des récoltes de chaque année, les fibres de ce coton présentent alternativement une longueur moyenne de 22 millimètres à 27 millimètres. Cette espèce, dont les fibres sont assez rigides, a une couleur blanche et est plus épaisse que la semence express; son épaisseur a une moyenne de 13 à 15 microns. On en fabrique les meilleurs fils, jusqu'au N° 24.
Cette semence, qui donne les meilleures récoltes dans les terrains bas et marécageux, ne donne sur les terrains d'une altitude plus élevée que des résultats médiocres, à peine différents de ceux de la semence indigène. Elle se vend de 5 à 10% plus cher que le coton indigène.
Il est vrai que s'étant acclimatée dans notre pays, elle a perdu de ses qualités distinctives; mais elle a tout de même gardé cette particularité de donner moins de déchets. Elle est par conséquent la plus recherchée par les manufactures à cause de ses fils longs, notamment par celles qui fabriquent les tissus américains ou japonais.
3. La semence indigène constitue l'espèce la plus répandue de toute la région cotonnière, elle donne le 80% de la récolte totale. De plus, les cultivateurs préfèrent cette espèce en raison de sa résistance aussi bien aux pluies qui tombent intempestivement aux mois d'août et de septembre, qu'à la sécheresse. Ses fibres, de couleur blanche, moins résistantes que celles de l'espèce iané ou de l'espèce américaine, ont d'habitude une épaisseur qui varie de 18 à 22 microns.
On ne parvient à obtenir avec cette espèce des fils que jusqu'au N° 24. La particularité de cette semence est qu'elle assure une récolte facile et rapide. Son emploi diminue de plus en plus, les cultivateurs l'abandonnant en présence des avantages qu'offrent les autres espèces.
Les cotons en provenance de Smyrne sont également appréciés, ayant les mêmes qualités et étant de même origine que ceux d'Adana. Les fils en sont longs, fins, de couleur blanche et mous. Leur longueur maximum varie entre 30 et 32 millimètres, la longueur moyenne entre 25 et 28 millimètres. Avec cette espèce on peut fabriquer des fils jusqu'au N° 28.
Les essais des cultivateurs turcs, appuyés par les expériences des spécialistes européens ont démontré qu'à la condition d'adopter les procédés modernes et de faire une irrigation suffisante, la récolte de la région d'Adana, à elle seule, atteindrait le chiffre très important de 1.500.000 balles. A présent, on n'obtient dans cette région si féconde que 180 à 200.000 balles, chiffre à peine supérieur de 10 % à sa capacité de production. D'autre part, grâce aux réformes progressives introduites au fur et à mesure, le niveau de la production s'élève d'une année à l'autre. En même temps la qualité de coton obtenue va toujours en s'améliorant.
Le développement et l'extension de la culture du coton forment la base essentielle du programme économique du gouvernement turc. N'ayant pu bénéficier sous l'ancien régime d'aucune aide, les cultivateurs étaient sérieusement gênés dans leur travaux. Mais des cours permanents sont ouverts aujourd'hui dans toutes les écoles d'agriculture pour former des spécialistes en matière de culture cotonnière. Les inspecteurs visitent sans cesse les régions où se fait cette culture, et prêtent leur concours le plus entier aux paysans.

INDUSTRIE ET COMMERCE DU COTON
Le grand marché de coton de la région d'Adana est la ville même d'Adana, le plus important cheflieu de province de l'Anatolie méridionale. Adana est reliée par voies ferrées aux grands centres turcs comme Ankara, Konia, Istambul, et desservie par la ligne d'Adana-Mersine. Son port, Mersine, se trouve seulement à une distance de 60 km.
Plusieurs établissements financiers du pays et de l'étranger, tels que la Banque Agricole, la Banque d'Affaires, la Banque de Salonique, la Banque Ottomane, etc., y ont des succursales.
Le coton d'Adana se vend selon son origine, « indigène » ou « secours » et suivant sa qualité: Fiume indigène, brillant indigène, commercial indigène, commun.
A la Bourse de Liverpool, nos cotons sont classés et cotés.
Des Standards impeccables sont réalisés dans le commerce du coton. Les balles sont pressées à l'aide de machines modernes. Les usines sont placées sous la surveillance de contrôleurs officiels, qui veillent sur la qualité des marchandises à exporter ou destinées à la fabrication indigène
A Adana, ainsi qu'à Smyrne, il existe des fabriques et usines de divers genres qui travaillent le coton, telles que usines à égrener, à nettoyer et à extraire l'huile de coton.
Les graines sont exportées en Angleterre, en Grèce et en Espagne, et le coton de Smyrne, principalement en France, en Italie, en Espagne et en Grèce.
Quant à l'industrie textile cotonnière du pays, elle se développe parallèlement au redressement de la culture du coton, et fait des progrès dignes d'être mentionnés. Animé du désir de ressusciter l'industrie nationale, le gouvernement contribue beaucoup, par diverses mesures, au progrès de cette industrie. En 1930, la production des fabriques de tissus en Turquie a dépassé de 263% celle de l'année 1927.

STATISTIQUES
La production annuelle et moyenne de la Turquie peut être indiquée comme suit:
Régions économiques    Nombre de balles (chaque balle contenant 200 kilos.)
Izmir                                      38.000
Adana                                  150.000
Divers                                    12.000
Total                                    200.000

Après avoir diminué pendant les dernières années, l'exportation du coton de Turquie augmente continuellement. Voici à ce sujet quelques chiffres :

Années    Exportation (en kilos.)  Valeur en Ltqs.

1923    9.676.000    6.169.000
1924    12.518.000    11.390.000
1925    15.939.000    14.905.000
1926    16.817.000    10.525 000
1927    15.963.000    10.193.000
1928    14.654.000    10.065.000
1929    16.146 000    10.728.000
1930    16.653.000    32.419.000

Pour tous renseignements s'adresser aux Chambres de Commerce d'Adana, Smyrne et Istambul.
IMP. RÉUNIES, VALENCE.

Les figues de Turquie, 1931

Turquie, figues, 1931

L'Anatolie ne se borne pas à être le berceau, le pays d'origine des figues. Son sol fertile abonde en figuiers donnant les fruits les plus succulents et les plus magnifiquement developpés. Nos concurrents eux-mêmes sont dans l'obligation de reconnaître leur goût exquis et leur supériorité incontestable.
Cette perfection de nos figues, due à la qualité du sol et du climat de la Turquie d'une part, et, de l'autre, à l'habileté héréditaire et exceptionnelle des producteurs turcs, contribue au succès constant qu'elles se sont assuré sur les marchés mondiaux. II va sans dire qu'elles sont destinées à rester à jamais sans rivales. Nos concurrents ont quelquefois recours à la fraude qui consiste à faire passer leur figues, ainsi que leur raisins, comme des marchandises provenant de Smyrne. Mais c'est en vain.
Les figues de Smyrne sont à écorce fine et de goût nettement mielleux. Leur arome caractéristique, leur couleur, leur goût exquis sont en quelque sorte d'un raffinement suprême qui rend superflue toute comparaison avec les produits similaires de n'importe quel autre pays.
Elles ont des pépins infiniment menus et les matières nutritives qu'elles contiennent sont d'un degré très élevé.
Au point de vue de la manutention et de la préparation, ces figues, qui jouissent d'une célébrité datant de plusieurs siècles, présentent également une supériorité considérable sur les figues des autres pays.
Les figues de Smyrne sont exemples de toutes les influences désavantageuses, et même nuisibles à la santé, qu'exercent les figues traitées à l'anhydrite sulfureuse, comme par exemple celles de Californie, dans le but de leur donner une couleur dorée ou de les protéger des vers.
Voici un passage emprunté à un artiche publié par l'expert gree Georges ILLYADES, qui après plu sieurs visites sur place, a consacré de longues études aux figues de la région de Smyrne:
Le ver est plus rare en Turquie, et cela parce que, dans ce pays, les figues n'en peuvent être atta quées que tant qu'elles se trouvent sur l'arbre et à J'air. Or cela n'arrive jamais pendant la manipulation et le conditionnement dans les entrepôts, car ces derniers se trouvent exlusivement à Smyrne, soit à plus de 100 kilomètres de distance du centre de production"
Et voici un rapport d'analyse de l'institut für angewandte Botanik à Hamburg :
                            Eau %    Protéine %    Matières adipeuses %    Elements non azotés %    Calories pro 100 kg
Figues fraiches    80              1                       -                                   15-17                                  66-75
Figues sèches    18-20       2.7-4.3              0.3-1                               56-68                                 239-288

Nos figues en général, exception faite de quelques espèces insigniflantes, surtout des Hordas, constituent en même temps une nourriture excellente, et se consomment de préférence comme les meilleurs des fruits secs. Elles sont constamment recherchées, tandis que la plupart des figues des autres pays doivent se borner à servir de succédanés de café, ou à la préparation de petits pâtés, ainsi que dans différentes branches de l'industrie alimentaire.
La variété des figues de Turquie se répartit principalement en deux catégories.
1º Figues qui se vendent fraîches.
2º Figues qui se prêtent facilement au séchage.
Les figues cueillies, après avoir été séchées dans des claies tapissées de toile bien propre, sont mises dans des paniers ou dans des sacs et sont expédies à Smyrne.
Ces convois de figues séchées venant de Thinterland sont dirigés alors sur les vastes ateliers de manutention, dits hans de figues, et où règne une propreté absolue, observée strictement par les manipulateurs, lesquels sont de leur côté surveillés par des inspecteurs officiels.
Il est permis à tout le monde de visiter ces locaux et de se convaincre de l'application intégrale des conditions hygiéniques prévues. Les conditions requises pour l'ouverture et l'entretien de ces ateliers de manutention sont d'ailleurs fixées par un règlement officiel qui a force de loi.
L'opération qui se fait en première ligne consiste à trier les fruits d'après leur grosseur, leur qualité et leur provenance, en prenant naturellement en sidération la nécessité de ne choisir que les figues propres à la manipulation. con
Les figues manipulées reçoivent certaines formes, à savoir: Layer, lokoum et Bonbon.
Gelles qui sont appelées Layer" sont manipulées sous formes de tranches, c'est à dire fendues vers leurs coupes et entièrement aplaties.
Celles dites “Lokoum", ressemblent à la forme cubique du Lokoum, d'où leur dénomination.
Les “Bonbon", enfin, sont des figues dont la forme nouvelle garde presque entièrement l'état naturel même après être manipulées et mises en boîtes. Elles subissent donc le moins de déformation possible. II faut encore citer une quatrième catégorie, dite refus". qui consiste en déchets. Ce sont les restes des figues qui ont servi à préparer les bons choix. Elles se vendent à un prix quelquefois inférieur à celui du „Hordas." Elles s'emploient de préférence dans la fabrication des spiritueux.
Un soin particulier est apporté à la mise en boites, celles-ci étant construites presque généralement en bois blanc de premier choix, poli et ajusté d'une façon impeccable. Les boîtes sont très riches en variétés, et satisfont amplement les exigences des exportateurs ainsi que des acheteurs étrangers.
Les figues sont préparées en paquets de demi kilo, recouverts de cellophane, ou bien elles sont mises dans des boîtes de cinq kilos et un quart.
Il faut encore mentionner les figues dites naturelles, qui ne sont que des figues telles que les cultivateurs les ceuillent et sèchent sans aucune manipulation, Elles ne sont pas alors conditionnées et assorties aussi soigneusement. Elles sont mises dans des sacs de 28 à 32 ou 56 à 62 livres. La quantité de sucre qu'elles contiennent les empêchent de se gâter. Emballées dans des sacs ou des paniers propres, elles sont destinées à être expédiées à l'étranger, où elles jouissent d'une bonne renommée.

PRODUCTION ET COMMERCE
Grâce aux efforts déployés assidûment par le gouvernement ture, soit sous forme de secours en argent, soil par d'autres mesures de nature à encoura ger leur développement rapide, les figuiers de la région de Smyrne, qui eurent le sort tragique de subir les énormes dévastations commises pendant la guerre de l'Independance, ont eu une résurrection complète. L'échange des populations turco-grecques terminé, on a répandu le bruit mensonger que la culture des figues en Turquie serait vouée au déclin. Mais la marche des évènements a prouvé incontestablement qu'il n'en était rien, au contraire.
Les exportations de la région économique de Smyrne, unique et excellent centre de manipulation et de vente des figues, sont exprimées par les chiffres suivants :
Années    Kgrs    Livres Turques
1923    19,110.339    4,866.465
1924    33,434.655    10,039.512
1925    22.094.985    8,236.833
1926    24,916.814    6,361.970
1927    26,903.206    4,342.284
1928    27,016.120    4,888.376
1929    27,556.082    5,350.201
1930    23,791.257    4,158.271

Les principales zones de figueriès sont:
Smyrne, Bozdogan, Germendjik, Nazilli, Aydin, Magnésie, Mougla, la vallée du Menderes et les alentours d'Aydin, doués d'une fécondité légendaire, et donnent les récoltes les plus importantes.
A part la province de Smyrne, il existe dans les provinces de Balikesir, Dardanelles, Eskichéhir el Gaziayintab des plantations de figuiers.
Les figues sont cotés à la bourse de Smyrne.
Pour tout renseignement s'adresse à la Chambre de Commerce de Smyrne.

La houille en Turquie, 1932

Turquie, houille, 1932

L'Anatolie est célèbre par sa richesse minière. Les gisements de fer, de cuivre, les mines de chrome, de manganèse, de plomb argentifère, de bauxite abondent. Mais l'importance géologique de l'Asie mineure provient en première ligne de son bassin houiller de la Mer Noire, dont le centre principal est Eregli-Zonguldak.

SITUATION ET ÉTENDUE DU BASSIN HOUILLER
Ce remarquable bassin houiller, si avantageusement situé au bord de la mer, est le plus riche des bassins de la mer Noire ainsi que de la Méditerranée. Il ne se trouve éloigné que de 120 milles à l'Est du Bosphore et s'étend le long de la côte, depuis le port d'Eregli (Héraclée) à l'Ouest, jusqu'au port d'Ineboli à l'Est. Les points extrêmes du Bassin sont jalonnés a l'Ouest par la localité de Günazi (Est d'Eregli) et à l'Est par la localité de Söyütözü appartenant à l'hinterland de Cide, non loin du port d'Amasra. La longueur du Bassin approche de 200 kilomètres. Sa largeur atteint et dépasse parfois to kilomètres. Le nombre des veines actuellement exploitées et qui se prêtent d'ailleurs à une exploitation facile dépasse le chiffre de 22. L'épaisseur totale du faisceau des veines est de 40 mètres approximativement. Celles des mines de Zongouldak présentent en moyenne une épaisseur de 1 m. 50, épaisseur qui est supérieure à la moyenne des veines des districts houillers de la France, de la Belgique et de la Rühr.
Dans quelques régions, à Tchaï-Damar par exemple, cette épaisseur atteint de 5 à 8 mètres.
D'après les études des experts européens, chaque kilomètre carré renfermerait presque 40 millions de tonnes de charbon. Ce fait à lui seul prouve l'immense importance du Bassin au point de vue de la production future du monde entier.

EXPLOITATION
C'est à l'Ouest du Bassin, sur une longueur de 50 kilomètres, entre Eregli et Tchatal-Aghzy que se pratique l'exploitation. Elle est généralement répartie en 8 régions d'extraction qui sont Kozlou, Zonguldak, Gelik, Kilimli, Tchamli, Kandilli, Kiretchlik, Tehavouchagzi. Parmi ces régions les 5 premières sont les plus importantes.
Chaque région compte un certain nombre de mines dont la plupart sont des propriétés privées; les autres appartiennent à des Sociétés concessionnaires ou simplement amodiataires.
Les méthodes et systèmes d'exploitation pratiqués dans le Bassin s'améliorent d'une année à l'autre. Ce sont surtout les entreprises disposant de capitaux importants qui ont pu adopter des procédés d'extraction perfectionnés. Des installations de lavoirs modernes, de machines de toutes sortes, d'usines de pré
paration, de centrales électriques, des constructions d'habitations modernes pour les ouvriers, etc., ont été récemment réalisées.

PRODUCTION
Actuellement la production annuelle totale du Bassin houiller dépasse un million de tonnes. Les char-bons lavés représentent les 3/4 de ce tonnage, tandis que le reste doit être considéré comme tout venant.
Les expéditions de charbon en 1930 se répartissent comme suit entre les diverses régions du Bassin:
Eregli (Kandilli , Tehamli, Kiretehlik, Tchavou-chaghzy) ... 179.000 T.
Kozlou ... 263.000 T.
Zonguldak et Gelik ... 607.000 Τ.
Kilimli ... 90,000
              ——————
              1.139.000 Τ.
Les principaux producteurs du Bassin se classent d'après l'importance de leur activité dans l'ordre énuméré cidessous. Le tableau indique en pourcentage la participation des grandes sociétés à la production totale du bassin houiller en 1928:
Société turque des charbonnages d'Héraclée ... 56.9%
Maden Kömür Ichleri S. A. turque... 15,6%
Türk Kömür Madenleri S. A. ... 10,6%
Autres Sociétés ou particuliers ... 16,9%
                                                       100 %
Les productions de charbon ont été les suivantes au cours des dernières années:

Années
1927  ... 896.074 tonnes
1928 ... 918.018 tonnes
1929 ... 985.034 tonnes
1930 ... 1.139.652 tonnes

EXPÉDITIONS
La plupart des charbons exploités sont destinés aux usines à gaz du pays, aux chemins de fer et compagnies de navigation turques, ainsi qu'aux autres fabriques du pays. Le reste est exporté à l'étranger, notamment en Grèce et en Roumanie. Une quantité assez considérable est consommée par des bateaux étrangers comme charbon de soutes. Sur les 1.139.652 tonnes de charbons expédiées en 1930, 860.577 tonnes, soit 75,5% ont été consommées en Turquie, tandis que 279.074 tonnes, soit 24,49%, ont été exportées à l'étranger.
La répartition est la suivante entre cargaisons et soutes:
               Turquie                                       Etranger
année      cargaison      soutes      cargaison     soutes 
1930        781.831 T.  78.747 Τ.    98.125 T.    180.949 T.

DÉVELOPPEMENT
Sous la condition de continuer l'amélioration de l'outillage, le bassin est susceptible de doubler et même de tripler son chiffre de production. Les méthodes et moyens d'exploitation pratiqués actuellement sont en voie de modernisation. Un nouveau port
est sur le point d'être établi à Eregli. Une ligne de chemin de fer reliant le bassin au centre du pays est en construction.
Le développement du bassin est subordonné aussi à l'obtention de nouveaux et plus vastes débouchés que ceux qu'il avait pu s'assurer jusqu'à maintenant.

QUALITÉS DU CHARBON
Le Bassin d'Héraclée fournit un excellent charbon comparable par sa qualité aux bonnes houilles européennes. Les analyses montrent que sa qualité est égale à celle des charbons de la Sarre et du Waldenburg.
Les charbons lavés du Bassin grâce à leur pouvoir calorifique élevé, conviennent parfaitement à la production de vapeur soit pour les chemins de fer, soit pour les bateaux, soit pour les besoins industriels.
Leur teneur en matières volatiles les rend aptes à la fabrication du gaz d'éclairage. Comme d'autre part ils fournissent un coke de bonne qualité, ils sont appréciés par les usines à gaz de Roumanie et de Grèce, ainsi que par celles d'Italie où ils commencent à être connus.
Il est à noter que ces charbons ne contiennent pas de soufre et cette propriété est hautement appréciée aussi bien par la clientèle productrice de vapeur que par la clientèle gazière.
Il est à noter enfin que ces charbons ont un pouvoir agglutinant élevé, en sorte que les menus s'agglomèrent au feu au lieu de se perdre à travers les barreaux des grilles. Cette propriété assure une bonne utilisation de la totalité du charbon et permet d'employer pour le chauffage des chaudières même des menus à bas prix.
Les charbons lavés de la région de Zonguldak ont approximativement la composition suivante, à sec :
Charbon fixe ... 62
Matières volatiles ... 28
Cendres ... 10
Pouvoir calorifique ... 7.600
Ceux de la région d'Héraclée ont une teneur un peu supérieure en matières volatiles, ce qui les rend par contre plus difficilement cokéfiables.
Les charbons tout venant ont généralement une teneur en cendres trop élevée pour les besoins industriels, et pour cette raison la plus grande partie du charbon produit dans le Bassin doit être lavée. Toutefois, parmi les 22 couches exploitées dans le bassin une ou deux donnent un charbon à teneur en cendres faible (9 à 12%) qui peut être livré directement à la clientèle sans être lavé. Ces couches se rencontrent à Gelik, à Cozlou, à Kandilli et à Tchamli.
Les charbons de la région de Sögütözü, où aucune exploitation n'existe encore, présentent des qualités différentes, qui les classent parmi les houilles anthraciteuses maigres. Leur teneur en matières volatiles serait de 10 à 15% et leur pouvoir calorifique atteindrait 8.000 calories.
IMP. REUNIES, VALENCE.

Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
En savoir plus
Unknown
Unknown
Accepter
Décliner
Analytique
Outils utilisés pour analyser les données de navigation et mesurer l'efficacité du site internet afin de comprendre son fonctionnement.
Google Analytics
Accepter
Décliner
Sauvegarder