Le Kapalı Çarsı, à proprement parler Marché couvert, au sens de marché fermé, a été détruit par un tremblement de terre survenu le 10 juillet 1894, et reconstruit pour ré-ouvrir en 1898. C'est une de ses grandes allées, avec au centre une fontaine.
L'image est très nettement différentes de ce que voient les touristes d'aujourd'hui puisque les bâtiments de cette époque ont été partiellement détruits par un incendie en 1954.
L'éditeur de cartes postales Max Fruchtermann
Cette carte postale colorée fait partie d'une série éditée par le plus important éditeur de cartes postales de Turquie, de la fin du dix-neuvième siècle, Max Fruchtermann (1852-1918), d'origine austro-hongroise, dont les parents se sont installés à Contantinople [Istanbul] dans les années 1860.
La collection complète de sa production occupe trois volumes d'un ouvrage publié à Istanbul [Istanbul : Koçbank. 34x30 cm. 2000].
Studio de photographie Sebah et Joaillier
Ce studio de photographe s'est créé en 1890, par l'association de Jean Sebah [1872-1947], fils d'un photographe d'origine syrienne, Jean Pascal Sebah [1823-1886] et du français Polycarpe Joaillier [1872-1947]. Il s'inscrit dans la lignée du studio créé en 1860 par Jean Pascal Sebah [1823-1886] en collaboration avec le photographe français A. Laroche, puis avec le peintre turc Osman Hamdi Bey [1842-1910].
Le studio était établi à Pera, quartier européen de la ville [439, Grande- Rue de Pera]. Il bénéficiait du soutien officiel du sultan, Sebah et Joaillier devenant photographes officiels de l'Empire Ottoman. En 1899, Sebah et Joaillier rachète le studio concurrent des Frères Abdullah.
Polycarpe Joaillier revenant en France en 1910, le studio fonctionne sous son double nom jusqu'à cette date. Puis après diverses cessions prend, après 1934, le nom de Foto Sabah et perdure jusqu'en 1952.
Le Grand Bazar d'Istanbul
La carte postale en couleurs éditée par Max Fruchtermann est faite à partir d'une photographie réalisée par le studio Sebah et Joaillier.
Le photographe, avec l'aide de ses assistants, ayant placé sa chambre photographique, bien calée sur son trépied, a sans doute sensibilisé plusieurs plaques. Pour ne retenir bien sûr que la meilleure.
Une large allée principale, hypostyle, avec l'édicule de la fontaine de marbre comme axe de symétrie. Et soigneusement disposée en un double demi-cercle l'imposante cohorte des commerçants et de leurs vendeurs, avec le fez rouge fièrement posé sur la tête.
Un chien qui au loin se détourne donne une note réaliste à la scène.
© JJB, 10-2012