Henri Cayol (1805-1865) et son cousin Jacques Cayol viennent de Marseille à Istanbul et installent une presse lithographique sous le patronage de Hüsrev pacha dans les sous-sols du ministère de la guerre. Il y imprime beaucoup d'ouvrages militaires. Le premier livre imprimé est le Nukhbat al-talim de Hüsrev Pacha en 1831-1832.
Cayol déménage à Kulekapi en 1836 et y ouvre une imprimerie après avoir reçu l'autorisation par un firman du sultan Mahmud II. En 1851, il obtient la permission d'imprimer des livres dans toutes les langues et publie le journal Panacer (le Philologue, mensuel en arménien). Il imprime en 1852 le seul numéro du Journal asiatique de Constantinople .
Après un incendie, il se réinstalle à Beyoglu en 1855. Il meurt du choléra en 1856. Après sa mort, sa famille confie la direction de l'imprimerie à Antoine Zellich dont le fils Grégoire publie en 1895 à Istanbul une Notice historique sur la lithographie et sur les origines de son introduction en Turquie.
Source : The Encyclopaedia of Islam, sous la direction de Clifford Edmund Bosworth, Brill
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VENTE DE LA COLLECTION DE M. CAYOL.
Nous croyons devoir annoncer aux amateurs des lettres orientales la vente prochaine d'une assez importante collection, provenant de la succession de M. Henri Cayol, numismate distingué, décédé à Constantinople durant le choléra d'août 1865. Venu dans cette ville il y a plus de trente années, M. Cayol y fonda l'une des premières imprimeries qu'il y eût alors, et, depuis cette époque, il s'appliqua, selon ses goûts, à réunir, en médailles et en manuscrits, tout ce qui lui paraissait avoir un intérêt scientifique. — Le catalogue de ses livres orientaux manuscrits et imprimés a été dressé, à son décès, par un efendi ottoman, et forme une plaquette de 78 pages in-8°, lithographiées, renfermant l'indication, malheureusement trop sommaire, de 2207 articles de manuscrits arabes, persans, turcs et djaghataï. Ces manuscrits, généralement remarquables, soit par leur contenu, soit par leur état de conservation, traitent des sujets les plus variés, tels que l'exégèse, l'histoire, la géographie, les sciences morales, politiques et philosophiques, la poésie, la grammaire, la rédaction, etc. et certains d'entre eux, tels que le taqvim et le fezliké de Hadji khalfa entre autres, sont autographes ou revus et corrigés par leurs auteurs. — Le catalogue se trouve, à Constantinople, chez M. Mille, liquidateur de la succession. Belin
Journal asiatique, octobre-novembre 1866