Istanbul connaissait, à cette époque, comme nombre de grandes métropoles, des problèmes de sécurité. Voici un fait divers rapporté par un employé de bureau belge qui y travaillait.
Carte postale en noir et blanc représentant le Palais de Yildiz, imprimée en Autriche, envoyée d'Istanbul après la 20 décembre 1902 et arrivée à Houdeng en Belgique le 24 décembre 1902.
Texte de la carte : arrestation d'un meurtrier
Chers Parents,
J'ai bien reçu votre lettre du 13 m'annonçant l'envoi de mon paquet. Je vous répondrai plus longuement d(an)s quelques jours. Je vous adresse par le même courrier un journal qui parle d'un crime affreux qui a eu lieu à côté de l'usine. Dimanche je me coupais les cheveux tandis que Camille attendait ; l'assassin est venu et on a parlé de la disparition de son frère (depuis 9 jours) tandis que son camarade avait été accusé de ce crime. Lundi ou mardi il voulait tuer aussi ce camarade pour l'empêcher de dire où était le corps de son frère. Heureusement qu'il est plus grand et en courant il a pu arriver d(an)s ce même café du coiffeur, l'autre l'a suivi mais ils étaient à cinq ou six tous des voituriers de l'usine qui l'ont ligotté comme il faut et l'ont presque tué. Ici s'ils ont une discussion avec quelqu'un et qu'ils ne sont pas assez forts, ils tirent toujours leur couteau et ils vous l'ont vite planté dans le ventre. Aussi, bien que je sois bien vu de tous quand je dois rentrer à peu près le soir, j'ai toujours mon revolver ; mais je pars toujours du bureau pour arriver le jour.
Auguste, 20/12/1902