L'église Saint-Irène à Istanbul est un monument exceptionnel et un des premiers sanctuaires chrétiens de la capitale de Constantin. Elle fait la transition entre la basilique à coupole et l'église à croix grecque.
Sainte-Irène (à gauche) et Sainte-Sophie, carte postale envoyée en 1933
Brève chronologie
IVe siècle : construction par Constantin
532 : incendie par l'émeute de Nika, reconstruite par Justinien
564 : l'atrium et le narthex détruits sont reconstruits du vivant de Justinien.Sainte-Irène est le deuxième sanctuaire après Sainte-Sophie
740 : détruite par un séisme, elle est rebâtie et agrandie
après 1453 : devient un arsenal, puis au XIXe siècle, un musée d'antiquités, puis un musée de l'armée
à partir de 1946 : elle appartient au musée de Topkapi, ne se visite pas, et est utilisée pour des spectacles, des concerts etc
Carte postale photographique envoyée en 1936 [légendée "Musée de l'Armée"]
Description
Extrait de Barth, Constantinople, 1913
"Examinons, par exemple, l'église Sainte-Irène. Elle date en partie du règne de Justinien, mais elle impose, bien plus nettement que Sainte-Sophie, le souvenir de la basilique latine : un long rectangle avec absides et narthex faisant saillie et donnant sur l'atrium orné de galeries. Au-dessus des voûtes en berceau, la grande coupole, percée de vingt fenêtres entrecoupées de contreforts, repose sur un haut tambour. L'église a trois nefs.
Les vieilles mosaïques dorées des voûtes existent encore, de même qu'une longue inscription. Ne parlons pas de l'affreux badigeonnage jaune qui déshonore l'extérieur comme celui de tant d'autres édifices byzantins. L'église Sainte-Irène sert d'ailleurs aux Turcs d'arsenal et l'entrée en est interdite aux étrangers. A l'entrée on peut voir deux canons avec une inscription latine et les dates 1586 et 1592. A l'intérieur étaient autrefois aussi plusieurs antiquités byzantines, mais qui font maintenant partie de la collection d'Hamdy Bey ; cependant on y peut voir encore quelques armes historiques : un sabre du Conquérant, un autre de Scanderbey, la chaîne à longues mailles qui barrait la Corne lors du siège de 1453, enfin les clefs des villes conquises !
Les gigantesques sarcophages de porphyre qui se trouvent devant l'église, derrière une petite barrière, furent transportés ici du caveau des empereurs, dans l'église des Apôtres. Ils sont tous simples et sans distinction aucune, tout au plus une ou deux croix byzantines et le monogramme du Seigneur. Les couvercles représentent, aux côtés étroits, le fronton d'un temple dorique. Ces sarcophages rappellent les grands noms de Constantin, Constance, Julien, Théodose, Arcadius, Marcien, Pulchérie. Le cercueil ovale dit de Juien est long de 4 mètres sur 2 mètres de large. L'obélisque de porphyre provient également du tombeau de Constantin."
Photographies prises en 2013
Quelques photographies de l'extérieur.