Ruchdi-pacha (Méhémet) [Mütercim Mehmet Rüştü ou Rüşdi Paşa], simple soldat, apprit entre autres langues, le Français. Il fut également grand vizir à plusieurs reprises.
 
Ruchdi-pacha (Méhémet), surnommé muterdjim (le traducteur [mütercim]), homme d'Etat ottoman, né à Constantinople [en fait à Sinop, sa famille déménagea ensuite à Istanbul], en l'an 1225 de l'hégire (1809) [en 1811], de parents pauvres, fut enrôlé comme simple soldat dans les premières troupes turques régulières instituées par Mahmoud [Mahmut] (1825) ; il parcourut un à un tous les grades inférieurs. Aux études littéraires, il voulut joindre l'histoire, la géographie, les mathématiques, la physique, qui pouvaient être utiles à sa carrière. Les livres manquant dans sa langue, il apprit le français sans maître, et en moins de deux ans parvint à traduire en turc quelques-uns de nos opuscules relatifs à l'art militaire. Le sultan Mahmoud ayant entendu parler du soldat traducteur, comme on l'avait surnommé dans l'armée, se le fit présenter et le nomma chef de bataillon.
Colonel d'état-major à Nezib (1839), il fut à la paix attaché comme aide de camp au seraskier Moustafa-pacha, chargé de la pacification et de l'organisation du Liban (1840-53).
A son retour à Constantinople, il devint membre du conseil de la guerre sous le ministère de Riza et eut part à la réorganisation de l'armée ottomane. Chargé spécialement de l'organisation du rédif (réserve), il reçut bientôt après le commandement général du nouveau corps avec le grade de serik (général de division). En 1853, enfin, il fut nommé ministre de la guerre, et combattit avec énergie dans le divan les prétentions du prince Menschikoff. Peu après la déclaration de guerre, il reçut le commandement en chef du corps d'armée de la garde impériale. Le 2 juin 1855, il fut remis en possession du ministère, et à la mort d'Aali-pacha, lui succéda comme grand vizir. Depuis, les vicissitudes de la politique orientale l'ont éloigné du pouvoir ou l'y ont ramené. En 1861, il revenait de Berlin à Paris, quand il fut nommé ministre de la guerre en remplacement de Mamick-pacha (28 septembre). Il visita l'empereur à Compiègne avant de se rendre à Constantinople.
Révoqué de ses fonctions de séraskier dans les derniers jours de 1862, Il fut encore rappelé au ministère en juillet 1865. Désigné comme plénipotentiaire à la conférence de Londres en 1870, il fut remplacé en 1873, comme grand vizir, par Essad-pacha, ministre de la guerre. On a annoncé sa mort en octobre 1874.

Traduction d'ouvrages en Français

Mehémet Ruchdi-pacha a traduit un assez grand nombre d'ouvrages du français; ce sont pour la plupart des traités concernant la tactique et l'art militaire le recueil des ordonnances, le Code militaire français, etc. Décoré de l'ordre du Medjidié de la première classe, il a été revêtu de divers ordres étrangers.
 
Extrait de : Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains
 
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