Deli Fuat Paşa (1835-1931) était un militaire et un homme politique de la fin du XIXe siècle, haut en couleurs, ce qui lui valut son surnom de "deli" (fou). 

Deli Fuat Paşa naquit au Caire, en Egypte et y fit ses études (à l'Abbasiye Mektebi, écrit-on dans ses biographies, sans que l'on sache ce qu'était cette école). Le surnom de “deli “ lui aurait été donné à cause de son grand courage. 

Fuad Pacha

Fuad pacha

"Son Excellence Fuad Pacha entourée de sa famille et amis". Il est assis, à gauche.

En 1869, il arrive à Istanbul avec le grade de colonel, est envoyé à Kirkuk pour réprimer des révoltes, devient commandant de division en 1876 et s’illustre pendant la guerre russo-turque de 1877-1878 

Il devient müşir, ce qui équivaut à maréchal, et aide de camp du sultan, puis, en  1894, ambassadeur en Autriche et en Russie. Comme il critique la politique d'Abdulhamid II, il tombe en disgrâce, est accusé de complot ; ses titres lui sont retirés, il est condamné à mort, puis gracié et exilé à Damas en 1902.  

En 1908, pendant la 2e monarchie constitutionnelle, il récupère ses titres. En 1912, il est, un temps assez court, président du Parti de la liberté et de l’entente, puis participe à la guerre des Balkans. Pendant la guerre d’indépendance, malgré son âge, il s’efforce d’amener munitions et soldats en Anatolie. Il meurt à l’âge de 98 ans.

Il perdit trois de ses fils pendant les guerres balkaniques et fut un personnage populaire en Turquie.

Sources

https://canakkalegundem.net/2018/04/21/3-sehit-babasi-bir-kahraman-musir-deli-fuad-pasa/

https://www.biyografya.com/biyografi/1379

Documents

La Dépêche, 26 février 1897

Cependant que les chancelleries discutent, le sultan Abdul-Hamid se paie, comme on dit vulgairement, la tête des ambassadeurs. M. Cambon avait plaidé, à Yldiz-Kiosk, la cause de Fuad-Pacha. On se souvient que Fuad-Pacha avait été arrêté dans des circonstances assez particulières. Tandis que les mercenaires turcs assommaient les Arméniens, Fuad-Pacha parcourait à cheval Kadi-Keui et ordonnait de cesser les massacres, menaçant de brûler la cervelle à quiconque toucherait le cheveu d'un chrétien. La menace eut pour effet d'arracher à la mort les Arméniens de Kadi-Keui. Seulement, le même jour, Fuad-Pacha était arrêté par ordre du sultan. Cette disgrâce était un véritable scandale, une sorte de défi. M. Cambon intervint et, en fin de compte, le sultan dut relâcher Fuad-Pacha. Il fit mieux : il promit de donner une situation importante au maréchal. Mais les promesses du Grand-Turc ne sont que des promesses. Abdul-Hamid vient d'envoyer Fuad en exil, à Beyrouth [sic], avec le titre de gouverneur, - en attendant, qui sait ? une tasse de café opportune. 

Voilà un beau triomphe pour notre diplomatie. Ce n'est certes pas à dire que le maréchal Fuad-Pacha vaille infiniment mieux que le reste de ses compatriotes ; s'il a sauvé quelques Arméniens du couteau musulman, ce fut surtout pour fait pièce à son maître Abdul-Hamid, qui avait eu la fantaisie de réduire notre personnage à la portion congrue, en le rayant, ou à peu près, de la liste civile, et en lui enlevant toute possibilité de négocier des affaires financières pour le compte des capitalistes étrangers. D'autre part, le maréchal est une sorte d'excentrique qu'on a surnommé Deli-Fuad, c'est-à-dire Fuad le Fou. Mais le seul fait qu'il s'était en quelque sorte placé sous la sauvegarde de notre ambassadeur, aurait dû suffire pour obliger le sultan à tenir sa promesse. Au lieu de cela, on envoie le maréchal aux cinq cent mille diables. Fuad-Pacha la trouve mauvaise, et il rue dans les brancards. 

Pro-Armenia, 20 mai 1906

A propos de Fehim Pacha : “Fehim Pacha a causé l'exil de nombreux et éminents pachas et vizirs  parmi lesquels le célèbre Fuad Pacha, Déli Fuad Pacha, maréchal de l'Armée ottomane, interné à Damas. Des chambellans impériaux ont dû s'enfuir secrètement pour échapper à ses intrigues. Tous les ministres  tremblaient devant lui.”

La Lanterne, 17 décembre 1915

On mande de Sofia que la présence des forces turques en Thrace ainsi  que le langage de la presse turque affirmant que la question de la  Thrace sera définitivement réglée avec l'appui de l'Allemagne,  inquiètent vivement l'opinion publique en Bulgarie. Deli Fuad  pacha sénateur ottoman serait arrivé à ce sujet à Sofia ; il partirait  bientôt pour Berlin à la tête d'une mission d'officiers turcs. 

 

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