Née en Macédoine avec le comité Union et progès, la révolution de 1908 marque le début de la fin de l'empire ottoman et annonce de profondes transformations qui aboutiront à la création de la république turque.
En Macédoine, les jeunes officiers se révoltent contre le pouvoir central et l'absolutisme du sultan Abdülhamid, avec à leur tête le comité Union et Progrès. Le sultan envoie des troupes d'Anatolie en juillet 1908, mais, loin d'arrêter les rebelles, elles se joignent à eux.
Du 20 au 23 juillet, des soulèvements se produisent en Macédoine, à Monastir, à Serrès, à Üsküp... L'armée menace de marcher sur Istanbul et le 22 juillet, le sultan proclame la restauration de la constitution de 1876. Il annonce également des élections.
Le 24 juillet, toutes les grandes villes célèbrent la nouvelle et toutes les communautés fraternisent.
Le 17 décembre 1908, le Parlement est ouvert, le sultan nomme un nouveau grand vizir, Hüseyin Hilmi Pacha, favorable au comité Union et Progrès.
Malheureusement, la réaction conservatrice hostile à la constitution et partisane de la charia s'organise ; dans la nuit du 12 au 13 avril 1909, éclate une mutinerie de soldats connue sous le nom de "Otuz bir mart vakası" (incident du 31 mars), des députés et des officiers sont tués, la Parlement est bloqué.
La résistance s'organise, l'armée d'action marche sur Istanbul qu'elle occupe le 24 avril. Le sulatn est déposé et exilé à Salonique (Selanik).
Ces cartes postales ont été publiées après cette révolution et envoyées le 7 septembre 1912. Elles portent le cachet de l'expéditeur, "René M. Errera, Constantinople" et ont été envoyées en Alsace :
Les soldats de l'armée de libération
C'est ainsi qu'est titrée cette carte postale photographique colorisée où l'on voit des soldats traversant le pont de Galata (Il doit s'agir des soldats envoyés pour s'opposer à la contre-révolution d'avril 1909). Il y a également quelques civils dont un avec un chapeau melon et une canne (à droite), un autre avec des vêtements traditionnels et un marchand ambulant (au centre). Au fond, la mosquée Yeni Valide.
La carte porte la mention "Obtenu avec plaque orth. Hauff."
Défilé des troupes place de Karaköy, dans la quartier européen de Péra
Carte postale photographique colorisée titrée "Constantinople, la place de Karakeuï." et le numéro "231|9457". Sur le bâtiment à gauche du petit minaret de la mosquée, on voit trois enseignes : Yorkshire, Aachen, Munich, et Ê Anatoli (en caractères grecs). Nous sommes bien dans un quartier européanisé ! La foule qui regarde le défilé est assez dense.
La rue de Péra pavoisée
Titrée "La rue de Péra", cette carte postale photographique colorisée porte la mention "obtenue avec appareil Ernemann et Ernemann optique". Les drapeaux sont turcs, mais aussi français, allemands et... grecs. La révolution avait été marquée par de grandes fraternisations entre les différentes communautés de l'empire ottoman. Un des drapeaux grecs est fixé au dessus de la brasserie Gianni dont l'enseigne est trilingue; turc-français-grec.