Nassif Mallouf parlait plusieurs langues dont le Français et le Turc. Sa Grammaire élémentaire de la langue turque, considérée comme une des meilleures, eut du succès et fut rééditée après sa mort.
N. Mallouf (ou Mallauf)
Grammaire élémentaire de la langue turque suivie de dialogues familiers, avec la prononciation figurée et d'un petit secrétaire ou modèle de lettres avec la traduction française en regard
Paris, Maisonneuve et Cie, libraires-éditeurs pour les langues orientales et européennes, ancienne maison Théophile Barrois, 15 quai Voltaire, à la Tour de Babel
1862
216 pages
- Seconde édition, revue et corrigée par Cl[ément] Huart, professeurà l'Ecole des langues orientales
Librairie orientale et américaine, E. Guilmoto, Editeur, 6, rue de Mezière, Paris
sans date (fin XIXe- début XXe)
192 pages
Edition revue sans les traités de commerce.
- Autre édition : même texte que la seconde édition
Paris, Librairie J. Maisonneuve, libraire-éditeur, 25, quai Voltaire, 1889
Disponibilité : Google books, archive.org, BnF
COMMENTAIRE
Cet ouvrage où l'auteur a placé comme exemples, à la fin du volume, des traités de commerce, s'adresse plutôt à des commerçants et à des voyageurs. Il ne concerne pas la langue ottomane littéraire.
Le texte en caractères arabes, est accompagné d'un transcription en caractères latins selon la phonétique française.
Exemples :
- Conjugaison du présent de l'indicatif : J'aime (actuellement). sèviyor-oum [Turc : seviyorum]. Tu aimes, sèviyor-soun, Il ou elle aime, sèviyor, Nous aimons, sèviyor-ouz, Vous aimez, sèviyor-souñouz, Ils ou Elles aiment, sèviyor-lar : le "u" turc est transposé en "ou", le "e" en "è", ce qui correspond à la prononciation.
- Mots : itchmèk (içmek), chèy (sey), keupèk (köpek), qouchlar (kuslar), tchodjouklouk (çocukluk), yorghoun (yorgun), qape (kapi)
Préface et introduction de la deuxième édition
La Grammaire turque de Mallouf a la réputation méritée d'être un des meilleurs livres élémentaires pour l'étude de la langue ottomane. Elle se fait surtout remarquer par sa simplicité; l'auteur a tenu par dessus tout à n'y montrer que la langue turque telle qu'elle est parlée à Constantinople , dégagée du fatras du pédantisme arabe et persan. Aussi le succès qu'elle a eu nous a décidé à la réimprimer. M. Clément Huart, second Drogman de l'Ambassade de France à Constantinople, s'est chargé d'en réviser les épreuves.
Voici comment l'auteur caractérisait sa méthode dans la préface de la lère édition : « On ne saurait suivre une méthode plus simple et plus facile que celle qu'enseigne M. Mallouf. Après l'explication claire et succincte des règles, il conduit de suite à la pratique par des exercices, tels que dialogues et modèles de lettres familières. C'est, sans contredit, le chemin le plus direct et le moins rebutant pour arriver à parler une langue. »
Mallouf était d'ailleurs bien préparé pour la composition d'un ouvrage de ce genre. Professeur de turc au collège français de la Propagande de Smyrne, secrétaire du commandant de la cavalerie ottomane, premier interprète du consulat général d'Angleterre à Smyrne, il a publié, en dehors de ses nombreuses occupations, une foule d'ouvrages destinés à faciliter aux étrangers l'étude des langues orientales. Son dictionnaire turc-français et son dictionnaire français-turc ont rendu et rendent encore les plus grands services, parce que c'étaient les premiers ouvrages de ce genre où l'on trouvait la langue turque telle qu'elle est parlée et parce qu'ils sont restés des instruments d'étude commodes et pratiques.
Nous avons supprimé, dans cette seconde édition, les Traités de commerce entre la Sublime Porte, la France et l'Angleterre, en turc, en français et en anglais, qui figuraient à la fin du volume. Ces pièces n'ont plus d'intérêt aujourd'hui. En revanche, nous y avons maintenu le Hatt impérial du 1er juillet 1861, qui conserve son importance historique, et nous y avons joint le texte du Hatt impérial qui a promulgué la constitution de l'Empire Ottoman, accompagné de sa traduction. Ces documents seront utiles aux lecteurs pour l'étude du style de la chancellerie ottomane.
INTRODUCTION
La langue turque-osmanlie appartient au groupe des langues dites ougro-finnoises ou tartares; elle est l'idiome propre des Ottomans, et, apportée par eux d'Asie-Mineure, s'est établie avec eux à Constantinople en 1453 (857 de l'hégire). Elle s'est enrichie, avant et depuis cette époque, d'un très-grand nombre d'expressions tirées du persan, et surtout de l'arabe, auquel elle emprunte les caractères, les chiffres, tous les mots qui expriment des idées abstraites, morales ou religieuses, et tous ceux qui sont relatifs à l'administration civile et militaire, aux sciences, aux lettres et aux arts. Les Turcs ont adopté aussi quelques mots grecs, polonais, hongrois, italiens et français.
Ce dialecte, si remarquable par sa pureté, sa douceur et son élégance, surtout dans la capitale, est la langue exclusivement employée par le gouvernement ottoman dans ses rapports administratifs, même dans les contrées de l'empire où l'on parle une autre langue.
Le turc usuel diffère, sous plusieurs rapports, du turc littéral. Dans cet ouvrage, on traite particulièrement du langage usité dans la conversation à Constantinople. Pour faciliter aux commençants l'étude de cette belle langue, on a placé en regard du texte, écrit avec l'orthographe turque communément employée, une transcription en caractères européens, d'après la prononciation usuelle la plus moderne.
CONTENU
Grammaire (verbe, conjugaison, temps, déclinaisons...)
Cinq dialogues français-turcs
Discours prononcé par le grand vizir à l'ouverture de l'Académie des sciences et belles-lettres de Constantinople
Hatt impérial
Traité de commerce conclu entre la France et la Turquie, le 29 avril 1861
Traite de commerce et de navigation conclu entre l'Angleterre et la Turquie, le 29 avril 1861
Source: Bibliothèque nationale de France