Nāṣīf ibn Ilyās Munʿim al-Maʿlūf [Nâsif b. Münim] est né à Zabbougha sur le Mont Liban en 1823 d'une famille catholique du rite grec melkite, il fait des études dans un couvent du Mont Liban. Sa langue maternelle est l'Arabe, mais il apprend rapidement le Turc et le Persan à Beyrouth et à Constantinople.
Il apprend aussi les principales langues européennes dans l'école des frères de la doctrine chrétienne de Smyrne [Izmir]. Il parle l'Anglais, le Français et l'Italien.
En 1845, il devient professeur de langues orientales dans le collège lazariste de la propagande de cette ville.
Y compose le "Liçani turkinin anakhtaridir" ou "Key of the turkish language" (Smyrne, 1848).
Pendant la guerre de Crimée, à partir de 1854, il est premier secrétaire-interprète de Lord Raglan et enseigne le Turc aux officiers anglais. Après la paix, il fut appelé à Londres. Il a été nommé membre de la Sociéta asiatique de la Grande-Bretagne.
Il meurt en 1865.
[Source : The New American Cyclopaedia, 1861)]
Membre de la Société asiatique de Paris, professeur de littérature orientale et secrétaire-interprète du général-commandant en chef de la cavalerie irrégulière anglo-ottomane.
BIBLIOGRAPHIE
Dictionnaire français-turc, avec la prononciation figurée, par N. Mallouf... 2e édition... corrigée et considérablement augmentée
Paris, Maisonneuve, 1856
In-12, XII-912 p.
Nouvelle édition revue : 1881
Dictionnaire turc-français avec la prononciation figurée, Maisonneuve, 1863-67, 1490 pages
Disponible sur Hathitrust.
Grammaire élémentaire de la langue turque , suivie de Dialogues familiers avec la prononciation figurée... par N. Mallouf
Paris, Maisonneuve, 1862
In-8 ̊ , 204 p.
Guide de la conversation en trois langues, français, anglais, arabe, l'arabe avec la prononciation figurée.
Paris, Maisonneuve, 1864
In-18, VIII-208 p.
Guide en trois langues : française, anglaise et turque
Paris, Maisonneuve, 1860
XXIII, 201 p.
Nouveau guide de la conversation, ou Dialogues usuels et familiers en quatre langues : français, grec moderne, anglais et turc, à l'usage des étudiants et des voyageurs, par N. Mallouf,... 2e édition augmentée d'un alphabet turc avec la transcription en français, de nouveaux dialogues sur les chemins de fer, les bateaux à vapeur, d'un tableau des poids et mesures, etc.
Paris, Maisonneuve, 1859
In-12, X-VIII-310 p.
New Guide to English and Turkish conversation or useful and familiar phrases for travellers and students...
Paris, Maisonneuve, 1859
In-16, IV-138 p.
″Fevaydi-charqiyè″, ou Abrégé de grammaire orientale, turque, arabe et persane, expliquée en langue turque, par Nassif Mallouf,...
Smyrne, impr. de Daveroni, 1854
In-8 ̊ , 124 p.
[disponible sur Gallica]
Elif cüzü [alphabet]
Dördüncü defa ... Parisde tab olunmuşdur
Paris, Imp. éd. Blot, 1279 [1863]
56 p.
avec Viguier, Pierre-François (lazariste, Le P.)
Dialogues turcs-français, par M. Viguier,... mis en caractères orientaux, augmentés de cinq dialogues français-turcs, de neuf anecdotes amusantes, d'un recueil de lettres turques-françaises, et précédés d'un précis de grammaire, par N. Mallouf... [Texte imprimé]
Smyrne : impr. de Daveroni et Sougiolli, 1854
In-8 ̊ oblong, LXXXVIII-140 p.
Traduction
Gadaleta's affair, Adalia 1859 or Correspondence regarding complaints against Her Britannic Majesty's vice-consul in that part / compiled, ed. and transl. by Nassif Mallouf ; additional editing by Charles Malouf Samaha
Istanbul, The Isis press, 2002
105 p., ill., textes en anglais et en français. - Bibliogr. p. 11-16
Ouvrages cités dont nous n'avons pas trouvé d'exemplaire
Guide de la conversation en cinq langues : français, grec moderne, anglais, turc et italien, 1859
Historiettes en turc et en anglais
Précis de l'histoire ottomane
Guide de la conversation en trois langues orientales
Alphabet arabe, turc et persan
Le délicieux vallon en arabe et en turc
Nouveau manuel épistolaire turc
Syllabaire ottoman
Dialogues français-arabes, arabes-turcs, français-turcs avec grammaire
Exercices turcs
Plaisanteries de Nasr el-Khodja, en turc et en français (Smyrne, 1849 ; Paris, 1856)
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Compte-rendu paru dans la Revue de l'Orient, de l'Algérie et des colonies... 1853
Dictionnaire de poche français-turc, 1 vol. gr. in-12.- Historiettes, Conversations et Petits Contes, à l'usage de la jeunesse, texte turc. - Abrégé de géographie ancienne et moderne, texte français. - Alphabet arabe-turc-persan.- L'Orthographe de la langue turque.- Contes de Nasredin Khodja, texte turc et traduction française.—Inchahi Djedid, ou nouveau Manuel épistolaire turc. - Précis de l'Histoire ottomane.- Guide de la conversation en langues turque, arabe et persane; par Nassif Mallouf professeur de langues orientales au collège de la Propagande à Smyrne.
Le collège de la Propagande de Smyrne, auquel appartient l'auteur de la longue liste d'ouvrages que je viens d'énumérer, est un des nombreux établissements fondés ou dirigés par les Lazaristes dans le Levant. On sait les services que ces pieux missionnaires,assistés des sœurs de Saint-Vincent de Paul et des frères de la doctrine chrétienne, ont rendus et rendent tous les jours à la religion, à l'humanité, à la science. Partout où ils se sont établis, ils ont fondé des hôpitaux, des collèges, des écoles où des milliers de malades et d'enfants des deux sexes sont soignés et instruits gratuitement. Qui n'a pas visité en détail la maison-mère de Saint-Benoit de Galata ; qui n'a pas parcouru ce vaste établissement où se trouvent, à côté des classes pour les enfants et les adultes, ces laboratoires de chimie, ces pharmacies, ces bibliothèques, ces imprimeries qui publient des livres en toutes sortes de langues et de caractères, ne saurait se faire une idée de ce que peut l'amour du bien joint à une foi ardente et à une persévérance infatigable.
L'étude des langues orientales doit beaucoup aux pères Lazaristes du Levant. Il suffira de citer les noms de Viguier, l'auteur des Eléments de la langue turque, un des meilleurs ouvrages de ce genre qui aient été publiés jusqu'à ce jour; du père Daviers, dont le Dictionnaire français-grec vulgaire, imprimé a Galata en 1847, est si précieux pour l'étude de la langue grecque moderne, enfin de M. Eug. Bore, aujourd'hui préfet apostolique à Constanlinople, et que ses nombreux travaux de philologie comparée, d'histoire, de polémique religieuse ont rais au premier rang des écrivains et des orientalistes de notre époque.
M. Nassif Mallouf continue dignement, au collège de la Propagande de Smyrne, la tradition de ces maîtres illustres et vertueux. Maronite, je crois, d'origine, né dans un pays où les enfants, presque encore au berceau, parlent d'instinct quatre ou cinq langues, il les a étudiées, raisonnées, approfondies. Il a fait surtout une étude spéciale des trois langues orientales, le turc, l'arabe, le persan, qui forment comme les anneaux d'une même chaîne. Doué d'un zèle infatigable, dans l'espace de cinq à six ans il a publié quatorze ouvrages, recommandables à divers titres, et qui ont été justement appréciés par tous les journaux français, grecs, turcs, publiés dans le Levant.
Le Dictionnaire de poche français-turc, imprimé à Smyrne en 1849 (1 vol. in-12 de 600 pages), contient : 1° un précis en 24 pages de la grammaire ottomane; 2° un vocabulaire de plus de 8,000 mots avec la transcription en caractères européens; 3° un recueil des phrases les plus usitées dans la conversation ; 4° 16 dialogues, ou entretiens familiers, dans l'idiome turc vulgaire.
Le Livre à l'usage des enfants et des adolescents, ou recueil de contes et d'historiettes (Smyrne, 1849), est tiré de Berquin, ce charmant moraliste, surnommé à si juste titre l'ami des enfants, et qui a été traduit dans toutes les langues. L'ouvrage de M. Mallouf, trop élémentaire sans doute pour ceux qui sont avancés dans la langue turque, atteint parfaitement le but particulier de l'auteur, qui a voulu faciliter aux jeunes élèves la connaissance des deux langues en mettant devant leurs yeux, sous lu forme la plus amusante, des modèles de phrases simples et familières, en même temps que des exemples de la plus pure morale.
L'Abrégé de géographie ancienne et moderne, dédié par sou auteur aux membres de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Constantinople (Smyrne, 1851), est le premier traité de ce genre qui renferme des notions exactes sur l'empire ottoman et toutes ses parties, population, religion, gouvernement, division administrative et judiciaire, forces militaires, etc. : exactitude d'autant plus précieuse que l'on voit les recueils les plus accrédités parmi nous, tels que le Précis de Balbi et le Dictionnaire d'histoire et de géographie de Bouillet, remplis d'erreurs et de lacunes à cet égard.
L'Alphabet arabe-turc-persan et L'Orthographe de la langue turque, ont été composés surtout en vue des jeunes élèves du collège de la Propagande, et pour les familiariser avec l'étude des langues orientales et principalement de la langue turque.
Les contes de Nasreddin Khodja sont déjà connus des lecteurs de la Revue, qui a publié dans sou numéro de juillet dernier un fragment de la traduction de M. Mallouf. Il n'est personne, dit celui-ci dans sa préface, qui n'ait entendu raconter en Turquie les historiettes facétieuses de Kodja Nasredin efendi, personnage imaginaire qui représente le type de l'homme plaisant et ridicule. Ces petites anecdotes, miroir fidèle des mœurs et des usages du pays, sont connues de tout le monde. Les enfants les épellent sur les bancs de l'école ; les vieillards les redisent entre eux. Il semble parfois qu'elles sont destinées à dérider le front soucieux des Turcs, a égayer la monotonie de leurs entretiens, à tromper l'ennui de leurs veilles. — Cette popularité n'a cependant inspiré à personne l'idée d'en faire une traduction, soit qu'un travail de ce genre parût manquer de portée, soit que la traduction, pâle et imparfaite à côté du texte, n'en eût pu donner une véritable idée. Cette difficulté et cette objection n'ont point arrêté M. Mallouf. Il a pensé avec raison qu'une traduction aussi littérale que possible des anecdotes les plus saillantes de Nasreddin efendi sérail d'une grande utilité aux personnes qui étudient le turc, le langage du Khodjaétant le plus pur de la conversation et se recommandant par une simplicité, une concision, un naturel rares chez les auteurs turcs. Quant aux difficultés de la traduction, il les a abordées en homme familier avec de pareilles luttes, et les a heureusement surmontées.
L'Inchahi Djedid, ou nouveau Manuel épislolaire turc, est un de ces recueils comme les aiment les Orientaux, très-formalistes,comme l'on sait, et variant à l'inlirii les formules de l'étiquette et ses protocoles. Sous ce rapport, l'ouvrage de M. Mallouf, renfermant des modèles pour tous les genres d'écrits turcs, ainsi qu'une grande variété de lettres, suivant les personnes auxquelles on s'adresse, avec l'indication de toutes les formules usitées soit dans le discours, soit dans la correspondance, est destiné h rendre de grands services non seulement aux amateurs de la langue, mais a toutes les personnes qui, en raison de leur séjour ou de leurs relations dans le Levant, ont besoin d'être initiées aux règles multiples de la politesse et de l'étiquette musulmanes.
Le Précis de l'histoire ottomane (brochure de 70 pages, Smyrne, 1852) est un de ces petits livres substantiels qui renferment beaucoup de choses, et de choses utiles, sous un mince volume. Précis des événements depuis la fondation de l'empire jusqu'à nos jours; aperçus succincts,mais justes, sur la religion, la langue, la littérature, la géographie ; notices sur les hommes célèbres contemporains et sur les principales villes de l'empire, tout s'y trouve. Je citerai entre autres la notice sur Smyrne, Véritable monographie, dans laquelle rien d'essentiel n'a été omis. Le Précis historique de II. Mallouf a obtenu un grand et légitime succès : ce qui a encouragé l'auteur à en publier une traduction turque et arabe, qui est sur le point de paraître.
Le dernier ouvrage inscrit sur notre liste,et qui porte le titre de teuhfet-uz Zehiyet fi-l loghat-ich charqihet, ou Guide de la conversation en langues orienlales turque, arabe el persane, n'est pas l'œuvre exclusive de M. Mallouf. Composé el publié d'abord en persan el en turc, sous le nom de Faricy-tekellum-riçaleci, par Kemal efendi, inspecteur général des écoles de l'empire ottoman, et l'un des savants les plus versés dans la langue et la littérature persanes que possède aujourd'hui la Turquie, il a été, après une seconde édition imprimée en 1368 de l'hégire (1849), mis en langue arabe par notre auteur, et publié aux frais et sous le patronage d'Emin Muklis efendi, ex-premier interprète du Divan, el membre de l'académie impériale de Constantinople. Je ne m'étendrai pas sur le mérite el l'utilité de cet ouvrage, qui a été l'objet d'un article très-détail lé, publié par l'Impartial de Smyrne, du 26 août dernier. Je me bornerai à dire qu'il est d'un usage indispensable pour l'étude simultanée des trois principales langues de l'Orient. Le seul reproche qu'on pourrait lui adresser , el qui s'adresse en infime temps à quelques-uns des ouvrages que je viens d'énumérer, c'est l'absence d'une transcription en caractères européens, qui en interdit l'usage à tous ceux qui ne sont pas familiarisés avec l'écriture orientale,
Malgré cet inconvénient, auquel il est aisé d'ailleurs de remédier, on ne saurait méconnaitre l'utilité des ouvrages de M. Nassif Mallouf, au point de vue de l'enseignement des langues orientales, ni trop louer le zèle infatigable de ce savant modeste, qu'aucun labeur, aucune injustice ne rebute, et dont les travaux, si universellement appréciés, ne peuvent manquer d'attirer tôt ou tard l'attention du gouvernement impérial.
Bibliographie
Charles Malouf Samaha, Nassif Mallouf Dragoman and Orientalist (1823-1865), The Isis Press, 2010, 232 pages, ISBN 978-975-428-397-6