DAOUD, pacha, gouverneur du Liban, né à Constantinople, en mars 1816, appartient à la communauté des Arméniens unis ou Arméniens catholiques. Il passa ses premières années dans une maison française de Galata, puis entra dans les bureaux du gouvernement ottoman, et fit partie d'une ambassade envoyée en Prusse par le sultan. Dans ce voyage, il publia un ouvrage sur la diète germanique. Devenu consul général de Turquie à Vienne, il représenta la Porte dans la commission des Etats riverains du Danube, puis fut rappelé à Constantinople et remplit diverses fonctions à l'intérieur.
En 1857, il fut chargé de la censure ; l'année suivante, il coopéra, sous la direction de Fuad-Pacha, à la conclusion d'un emprunt ; enfin il devint directeur des télégraphes et apporta de notables améliorations dans ce service.
En 1861, la commission européenne qui régla les affaires de Syrie, désigna Daoud, comme caïmacan du Liban pour trois ans, malgré la résistance de la France qui préférait un gouverneur indigène. Daoud fut, à cette occasion, nommé muchir et élevé au rang de pacha à trois queues (juin 1861). Il fut installé le 12 juillet à Déir-el-Khamar et divisa son gouvernement en six districts. Mais on ne tarda pas à se plaindre de ses actes, et on l'accusa de subir exclusivement l'influence anglaise. Il parait avoir mécontenté le pays par des surtaxes, des projets d'impôts nouveaux, l'obligation d'en référer à la Porte pour construire de nouvelles églises, enfin par son projet de traverser le Kaïsrouan par une route stratégique, regardée par les indigènes comme un moyen d'invasion.
L'administration de Daoud dans le Liban a été présentée dans les journaux européens sous les aspects les plus divers, suivant les opinions politiques. Le 19 septembre 1864, le sultan le confirma dans ses fonctions pour cinq années.
Il les garda, au milieu de difficultés et de luttes, jusqu'au mois de mai 1868, époque où il devint gouverneur du commerce. Daoud-pacha était membre de l'Académie des sciences de Berlin, où il avait, dit-on, étant étudiant, obtenu des récompenses universitaires.
Il est mort à Biarritz, le 9 novembre 1873.
Source : Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains