C'est à Alaca Höyük, à 30 km environ de Bogazkale, que furent découvertes les riches tombes très probablement hatties (2200-1900 av. J. C.) dont une reconstitution est exposée à Çorum.
Les Hittites installèrent ici une important cité dont l'identification est discutée : il s'agit soit de Kussar, leur première capitale, soit d'Arinna, une ville religieuse.
La porte des sphinx est le monument le plus spectaculaire du site. Hautes de 10 m, les sculptures sont en andésite.
Des orthostates (des copies, les originaux sont à Ankara) placés de part et d'autre des sphinx représentent des cérémonies religieuses dont une reine adorant un taureau, une procession...
C'est l'archéologue turc Remzi Oğuz Arık qui dirigea les fouilles approfondies à partir de 1935. Elles mirent à jour des tombes au mobilier très riche en objets de cuivre, d'argent, d'electrum, de bronze, de fer et en pierres précieuses qui ont étonné les archéologues. Ces objets sont conservés à Ankara.
Entrée du site d'Alaca Höyük
Description de Alaca Höyük par l'anglais William J. Hamilton, 1842
C'est la première description des deux sphinx et des orthostates.
En méditant sur ma déception et sur l'origine probable des ruines qui m'entouraient, Hafiz Agha indiqua qu'il avait appris de certains paysans, que, dans le village voisin de Euyuk [Höyük], à environ deux miles au sud sud-ouest, il y avait des pierres anciennes et curieuses [...]. En y arrivant, je trouvais un village turcoman, à la limite sud de ce qui était un monument très curieux des temps les plus anciens. Quand j'ai vu les pierres nombreuses grossières et apparemment informes, formant une sorte d'avenue,elles m'ont rappelé des restes druidiques, et je pense qu'elles pourraient avoir appartenu aux gallo-grecs, mais après un examen plus approfondi elles se sont avérées d'une nature différente.
Les ruines se composent d'un grand passage ou entrée, tournée vers la sud, avec une partie d'un mur massif de chaque côté, les deux principales pierres qui forment des postes de garde sont d'une taille gigantesque, d'une hauteur de dix ou douze pieds. Sur chacun d'elles est sculptée une figure monstrueuse avec une tête humaine, dans un style très égyptien, le corps imitant grossièrement un oiseau, avec les jambes qui se terminent par des griffes de lion. Le mur, qui s'avance d'environ quatorze pieds de chaque côté de la porte, et s'arrête à droite et à gauche, en laissant un espace clos pavé en face de l'entrée, est formé d'énormes blocs cyclopéens, mais il est maintenant très ruiné ; sur la partie inférieure des pierres, qui sont hautes de plus de trois pieds, plusieurs figures, presque de la même hauteur, sont grossièrement sculptées en bas-relief ; la première pierre côté ouest représente des enfants jouant sur des instruments, mais trop effacés pour être distingués ; le second représente trois prêtres vêtus de longues robes, et le troisième, les béliers conduits au sacrifice, et le dernier un taureau, très grossièrement sculpté. [...] une avenue de grandes pierres conduit [...] au village. Une caractéristique curieuse de ce monument, c'est que sur la face intérieure de l'une des hautes pierres, un aigle à deux têtes a été sculpté, qui semble être un ajout plus moderne. En face de l'une des maisons du village il y a une grosse pierre carrée avec l'inscription suivante en caractères très curieux. [illustration avec l'inscription] Sont-ils phéniciens ou phrygiens, grecs ou celtiques ? Ces vestiges acquièrent un intérêt supplémentaire avec quelques sculptures curieuses, que Texier découvrit sur les rochers près de Boghaz Kieui [Bogazköy], seulement à cinq heures de marche du village. Comme le soir approchait, je fus obligé, après avoir fait une rapide esquisse, pour revenir à Hatap avant que la nuit s'installe, regrettant de ne pas être venu ici plus tôt, car les routes et le logement étaient beaucoup mieux que ce que je m'attendais. [adaptation JMB]
extrait de William J. Hamilton, Researches in Asia Minor, Pontus and Armenia : with some account of theirs antiquities and geology, Londres, John Murray, 1842
Entrée de la ville avec les deux sphinx
Orthostates (ce sont des dalle dressées)
Sphinx de droite
Sphinx de gauche
Aigle à deux têtes sur le sphinx de droite
Vue du site
Sphinx vus depuis la ville
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Orthostates
Les orthostates sont des dalles dressées. Elles sont sculptées de bas-reliefs et décorent les murs de part et d'autre de la porte des sphinx. Ce sont des copies des originaux qui sont conservés à Ankara.
© JMB 09-2010