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Le Kusuk-Kolah
Le Kusuk-Kolah (fort du Belvédère) est un monticule situé au sud et à une petite distance de Tarsous [Tarse]. Il est appuyé à l'ouest aux ruines d'un amphithéâtre, et à l'est il aboutit par une pente presque insensible à Kandji-Kapou (porte de la femelle), dans la direction du port de Mersine [Mersin].
Les fortifications de Tarsous, maintenant détruites, et dont les fondations sont ensevelies sous les terres, longeaient le Kusuk-Kolah au sud ; un large fossé qui lui servait d'enceinte est comblé par les éboulements.
La nécropole, située sur la partie du monticule qui fait face à la ville, s'étendait de la base de l'amphithéâtre à cette même porte de Kandji-Kapou, sur une longueur d'environ 400 mètres.
Lors de l'occupation musulmane, les conquérants violèrent cette nécropole et, dans l'espoir d'y trouver des trésors, ils brisèrent les sarcophages, après avoir bouleversé le terrain qui est aujourd'hui cultivé, sauf le sommet et les versants, qui ne sont pas susceptibles de culture en raison de leur inclinaison et des pluies qui chaque année en enlevèrent les terres végétales, tout en mettant à découvert des fragments d'antiques et de poteries. Cette dernière circonstance donna à M. Barker, consul à Tarsous, l'idée d'explorer la partie du monticule voisine de l'amphithéâtre et d'y faire des fouilles, qui amenèrent la découverte d'une assez grande quantité de fragments de terres cuites parmi lesquels ne se trouvaient que peu de statuettes à peu près intactes.
Ces antiques furent envoyés au musée Britannique.
M. Barker a récemment publié, sur l'ensemble de ses découvertes, un ouvrage ayant pour titre : la Cilicie (Lares and Penates, or Cilicia, Londres, 1853), et dans lequel il essaye de prouver qu'au point où il a recueilli ses terres cuites devait se trouver, sous la domination romaine, une fabrique de poteries ; mais les objets envoyés au musée Britannique furent soumis à l'examen d'antiquaires de Londres qui déclarèrent que ces statuettes, représentant les dieux Lares des anciens Ciliciens, avaient dû être enfouies à l'époque où le christianisme se répandit dans le pays.
Instruit des résultats obtenus par M. Barker, je visitai l'endroit où il avait fouillé et où se trouvaient encore quelques débris d'antiques sans valeur. Huit jours après ma visite au Kusuk-Kolah d'où je revins avec le désir d'y tenter de nouvelles découvertes, un jeune fellah que j'avais mis à la recherche des médailles me montra une petite tête d'un beau style et quelques lampes qu'il avait trouvées sur un point du Kusuk-Kolah, éloigné d'environ 60 mètres des fouilles faites par M. Barker.
Je sondai immédiatement le terrain et bientôt j'acquis la certitude que la mine n'était pas épuisée : quelques heures de travail eurent des résultats qui me payèrent largement de mes fatigues, et une première caisse de fragments de terres cuites que j'envoyai au ministère de l'instruction publique fut le produit de mes premières fouilles. Pour les continuer je dus, après l'achat simulé du terrain, obtenir du pacha de la province, l'autorisation de le creuser. Cette formalité remplie, je parvins, aidé de M. Mazoillier, vice-consul de France à Tarsous, à surmonter que m'opposaient les employés subalternes de l'administration de la douane.
Enfin, dégagé de toute entrave, je réunis plusieurs ouvriers, et à partir du mois de décembre jusqu'en avril, époque à laquelle je dus rentrer en France, mes travaux ne furent point interrompus, M. Mazoillier ayant bien voulu les diriger pendant la durée de mes excursions en Cilicie.
Huit caisses de terres cuites, parmi lesquelles se trouvaient des pièces entières, ont été extraites du Kusuk-Kolah et envoyées au minsitère de l'instruction publique. Mon départ annoncé et mes fouilles abandonnées, le vice-consul d'Angleterre, d'accord avec M. Grégoire Alepson, voyageur arménien et, d'après ce qui m'a été dit, agent du musée Britannique, commença des fouilles à côté des trois puits que j'avaus creusés. Mon départ ne me permit pas de suivre leurs travaux ; mais je suis convaincu que, disposant de fonds suffisants, ils trouveront des objets intéressants pour la science archéologique et la céramique.
Là où M. Barker croyait avoir trouvé une fabrique de poteries, circonstance qui l'a empêché de donner une plus extension à ses fouilles, j'ai découvert une vaste nécropole ; l'étude que j'ai faite du terrain et de tous les objets que je suis pervenu à en extraire ne pouvait me laisser de doutes. Ces objets consistent en statuettes, déités funéraires et aures empruntées, soit à la mythologie grecque, soit au panthéon égyptien et asiatique ; en nombreux fragments de briques liées entre elles par de la chaux mêlée de sable de mer, dans lequel se trouvent des coquillages ; en urnes cinéraires ; en restes d'ossements humains à demi-calcinés ; en vases à encens, fioles à parfums, agrafes en métal, lampes, et en beaucoup d'autres objets variés, parmi lesquels j'ai trouvé trois fragments de vases murrhins artificiels, qui prouvent que Tarse était la rivale de la Grèce pour l'industrie et les arts, comme elle pouvait l'être pour les sciences et les lettres.
Les restes d'ossements humains, mêlés à tous ces objets, paraissent démontrer que le Kusuk-Kolah était bien une nécropole où les anciens avaient enfoui ces antiques avec leurs morts : l'Italie et, dans ces derniers temps, la Cyrénaïque, ont fourni des exemples de semblables enfouissements.
A défaut d'inscriptions, ce n'est que par des objets d'art et des médailles qu'il est possible d'assigner un âge à la nécropole de Tarsous.
Les médailles les plus anciennes que j'ai trouvées dans mes fouilles sont des pièces autonomes de Tarsous représentant, d'un côté la tête tourrelée de la ville, et de l'autre la figure du monument de Sardanapale dont il a été question dans la notice sur le Dunuk-Dasch [Dönek Taş].
Les figurines les plus anciennes révèlent un art des premiers siècles avant l'ère chrétienne.
Deux médailles impériales de Tarsous, avec les noms de Gordien III et de Trajan Dèce, qui étaient renfermées dans un vase en terre rouge, cassé d'un côté, et qu'un coup de pioche acheva de briser, peuvent encore servir à indiquer, au moins approximativement, l'époque de l'abandon de la nécropole, Trajan Dèce ayant régné au milieu du IIIe siècle après J. C.
Enfin, j'ai trouvé sur des fragments de lampes et de poterie rouge quelques noms purement romains, tels que ceux des potiers Caïus, Furius, Strobius...
Il paraît évident que, lors de l'introduction du christianisme en Cilicie, la nécropole fut abandonnée ; car je n'ai pas trouvé un seul objet qui révélât une intention chrétienne, si ce n'est le fragment d'une lampe, sur laquelle était figurée la colombe posée sur une branche d'olivier ; mais on sait que ce symbole se voit sur beaucoup de monuments païens d'une époque assez reculée.
Les conquérants qui se succédèrent dans le pays, qu'ils fussent romains, byzantins ou arméniens, ne profanèrent point les sépultures ; les musulmans seuls, excités par le fanatisme religieux et par la cupidité, dévastèrent le Kusuk-Kolah, ainsi que je l'ai dit, dans l'espoir d'y trouver des trésors qu'ils supposaient y avoir déposés avec les morts [NDLR : on ne sait sur quels sources l'auteur se fonde pour étayer cette affirmation].
Cette nécropole reçut les derniers coups lorsque les musulmans, pour restaurer les fortifications de Tarsous qu'avait élévées Haroun-al-Raschid, firent creuser, à l'époque des croisades, une nouvelle ceinture de défense dans le voisinage du Kusuk-Kolah, ce qui nécessita, pour l'édification des tours et des murs, des bouleversements de terrain qui eurent pour résultat la mutilation des terres cuites qui, jusque-là, avaient échappé aux mains destructives des conquérants.
Des excavations d'une profondeur de trois à quatre mètres ont donné lieu à ces remarques qui m'autorisent à penser que si l'on creusait profondément sur divers points, et à quelque distance des anciennes fortifications de Tarsous, on pourrait espérer trouver, non-seulement des statuettes intactes , mais peut-être encore des tombeaux purs de toute profanation.
La vaste nécropole du Kusuk-Kolah, attaquée seulement sur deux points restreints, et avec quelque succès, pourrait, ce me semble, habilement étudiée et fouillée, livrer à la science d'importantes découvertes, peut-être des monuments susceptibles d'éclaircir des points douteux de l'histoire, et révéler des faits dont les annales n'ont pas conservé le souvenir.
Outre le Kusuk-Kolah et le Dunuk-Dasch, la ville de Tarsous possède encore les beaux restes d'un théâtre qui était d'une grande étendue, à en juger par l'hémicycle, qui est encore debout [NOTE : Toutes les figurines en terre cuite et les fragments divers que M. V. Langlois a adressés à M. le Ministre de l'Instruction publique pendant le cours de sa mission, ont été donnés par S. E. au musée des Antiques du Louvre, sur la demande qui lui en a été faite par M. le Directeur des musées impériaux. (Note de la rédaction des Archives)] , et dont on voit les ruines à l'est du Kusuk-Kolah, et les portes de Démir-Kapou et de Kandji-Kapou, jadis reliées aux fortifications de la cité, bâties par Haroun-al-Raschid et restaurées par le roi arménien Héthum Ier. Tarsous renfermait encore des palais et des bains magnifiques; j'ai trouvé en plusieurs endroits différents de la ville des restes de mosaïques qui rappellent le luxe des Romains mêlé à l'élégance des Grecs.
J'ai pu recueillir, par suite de persévérantes recherches, tant dans l'intérieur de la ville que sur les débris de monuments épars dans la plaine qui l'entoure, plusieurs inscriptions qui jusqu'ici ont échappé à l'attention des voyageurs. La plus importante est celle que j'ai trouvée encastrée dans le mur extérieur du Yeni Hammam (bain neuf), près de la mosquée dite l'incomparable (Olou-Djami).
M. Philippe le Bas, à qui j'ai communiqué cette inscription, l'a jugée digne d'une étude sérieuse, et est parvenu à. rétablir les lignes que le temps a détruites. Je la reproduis ici avec la restitution du savant académicien :
"A la fortune propice! Pour le salut, la victoire, le maintien éternel de l'empereur César, petit-fils du dieu Sévère, fils du dieu Antonin, notre maître Marc-Aurèle, Sévère-Alexandre, pieux, heureux, auguste, l'Alexandrinienne, la Sévérienne, l'Antoninienne, l'Adrienne, Tarse, première ville de la Cilicie et très belle métropole des trois provinces Carie, Isaurie, Lycaonie, solidement assise et bien fortifiée, et seule honorée de droits politiques et de fréquentes ciliciarchies et d'un conseil général statuant souverainement et libre, ainsi que de beaucoup d'autres faveurs très-grandes et hors ligne."
Une autre inscription, que j'ai trouvée aussi à Tarsous, m'a paru digne d'un grand intérêt; c'est l'épitaphe bilingue d'un centurion de la 5e légion macédonienne :
Tarsous possède aussi de remarquables édifices des époques arménienne et musulmane.
L'église arménienne dissidente qui aurait été bâtie par saint Paul, suivant une tradition, mais qui ne remonte effectivement qu'au IXe ou Xe siècle, est placée sous le vocable de la Vierge. On voit encastrées dans ses murs plusieurs inscriptions intéressantes, en ce qu'elles signalent des faits dont l'histoire ne dit rien.
Je vais donner ici le texte et la traduction de ces inscriptions.
1° Sur le mur extérieur de l'église
2° Pierre tombale encastrée dans le mur intérieur de l'église :
"Cette sainte croix royale a été élevée Étienne, qui est mort en Christ après
dans l'année arménienne 711 (1253) cette vie.
pour l'intercesseur de notre âme, à " Amen ! "
3° Inscription monostique d'une pierre tombale encastrée sur la porte latérale de l'église
Cette inscription est en vers de cinq pieds; au centre, une croix fleurie, et un peu au-dessus un écu bandé.
L'année 765 de l'ère arménienne correspond à l'année 1317, époque à laquelle régnait le Thakavor Ochin.
4° Inscription de onze lignes en vers rimés, servant d'autel dans la même église :
Cette inscription est une preuve que le château dont elle ne donne pas lé nom fut achevé sous le règne de Léon V. On ignore où était situé le château de Térenkhar (Pierre de médecine), et à quelle époque l'inscription ci-dessus fut transférée dans l'église arménienne de Tarsous.
5° Inscription en deux lignes au repoussé, sur l'encadrement du portrait de la Vierge, dans l'église arménienne de Tarsous :
La mosquée de Kiliseh-Djami (église-mosquée) est d'une époque plus récente. Une inscription, que j'ai lue sur une porte intérieure, nous apprend que la construction de ce monument est due au Thakavor Ochin (1307-1320). Cette église fut convertie en mosquée lors de la conquête musulmane.
Conserve Ochin, roi des Arméniens, toi qui pardonne les fautes ! "
Une autre mosquée, du nom d'Olou-Djami [Ulu camii], est l'oeuvre du fils aîné d'El-Rahmadan-Oglou, le premier Turkoman conquérant de la Cilicie, auquel on doit encore la construction de bains publics et de khans édifiés, comme la mosquée, dans le Xe siècle de l'hégire.
Il est probable que cette mosquée d'Olou-Djami fut élevée sur les ruines de la grande église de Tarsous que Willebrand décrit dans son itinéraire. En effet, l'Olou-Djami se- trouve au centre de la ville, et c'est en cet endroit que le chanoine d'Oldembourg place l'église de Saint-Pierre et de Sainte-Sophie. Au XIIIe siècle,. cette église était dans toute sa splendeur : multum ornata, tota strata marmore. Ce fut dans son enceinte, au dire du même narrateur, que le roi Léon Ier reçut la couronne des mains de Conrad, archevêque de Mayence et ambassadeur de l'empereur d'Allemagne.
Le château de Tarsous, sur lequel Tancrède planta son drapeau, n'est pas complètement détruit ; on voit encore les murailles et les tours de sa double enceinte.
Dans le voisinage de Tarsous, au nord, et sur la rive gauche du Cydnus, sont les restes d'un aqueduc qui amenait dans cette ville les eaux d'une montagne voisine.
A trois heures de Tarsous, dans la montagne et au sud-est, se trouve la grotte dite des Sept-Dormants, visitée par Paul Lucas, sous le règne de Louis XIV [NOTE : Voyage en Grèce et en Asie Mineure, t. II. L'auteur y raconte fort longuement la légende qui a cours encore aujourdhui parmi les chrétiens et les musulmans de la Caramanie, qui viennent accomplir, à un certain jour de l'année, un pèlerinage à la grotte des Sept-Dormants.], et dans laquelle, suivant de vieilles traditions, qui ne peuvent trouver place ici, sept frères seraient restés endormis pendant plusieurs siècles.
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Manaz (Saint-Manassès)
Manaz est un village à cinq heures au nord de Tarsous, dans les montagnes. On y remarque les ruines de deux églises grecques dont la construction annonce une époque de décadence; c'est un mélange hybride d'art byzantin, n'ayant rien emprunté au gothique, et qui pourrait bien dater du VIIIe ou IXe siècle. Il est vraisemblable qu'elles appartenaient à un couvent sous le vocable de saint Manassès ou Minassa dont le nom se retrouve altéré dans celui de Manaz. Autour de ces églises sont des débris de sarcophages sans inscription.
Nemroun (Lampron)
Nemroun est le nom moderne de Lampron, patrie de saint Nersès ; c'est une résidence d'été ou Iayla. Le château, situé sur un rocher. est entouré d'habitations construites de distance en distance. Il a des formes gigantesques, de larges escaliers taillés, dans le roc et des portes d'une grande élévation, ce qui fit croire à Paul Lucas que cette forteresse, ainsi que le disent les légendes turques, avait été construite par des géants.
Portes de Cilicie (Kulek-Boghaz)
Le Boghaz est un défilé entre deux rochers à pic que les anciens considéraient comme les portes de la Cilicie. Les Romains, afin de pratiquer une route sur ce point, y firent de grands travaux sous le règne d'Hadrien, ainsi que l'indique une inscription très endommagée que j'ai copiée en cet endroit, mais dont il reste encore quelques parties.
Un château dune grande étendue couronne l'une des cimes du Boghaz ; il est byzantin, et prouve que les divers peuples qui occupèrent cette partie de l'Asie Mineure attachèrent une égale importance stratégique aux portes de la Cilicie.
Ibrahim-Pacha, dans le but de se rendre maître de la route de Tarsous et d'Adana, fit élever [au XIXe siècle] au Kulek-Boghaz des fortifications qui marquaient la limite des possessions conquises par les armées égyptiennes.
Podandus (Bosanti) [Posanti]
Bosanti est au nord et à sept heures du Kulek-Boghaz, au milieu des montagnes; on rencontre dans cette direction des caravanes qui vont de Césarée à Tarsous.
Une heure avant d'arriver à Bosanti, on aperçoit, sur le sommet d'une montagne élevée, un vaste château construit en marbre noir et encore bien conservé ; l'accès en est difficile, notamment à l'est. A l'ouest, et à quelque distance de cette construction, est un rocher sur lequel on remarque une grande quantité de petites croix que durent y tracer les croisés. Ce château, situé à proximité du khan de Bosanti, étant le seul qui existe dans les environs, doit être le Podandus ou Bodentrou des historiens des croisades. Le nom actuel Bosanti a, du reste, une grande analogie avec Podandus. A une heure de là est Ak-Koupri [Ak köprü] (pont Blanc) qui limite les deux pachaliks d'Adana et d'Iconium. (Konieh [Konya]).
Mopsucrène (Metarikolou-Khan)
Dans la direction du Kulek-Boghaz à Tarsous est le khan de Mézarikolou; c'est en cet endroit que les géographes placent Mopsucrène, où mourut l'empereur Constance II, marchant contre Julien l'Apostat. On ne remarque pas sur ce point de débris d'édifices ; mais, sur un assez grand espace, le soi est jonché de fragments de poteries, de briques, et il est vraisemblable que là se trouvait bien Mopsucrène, simple bourgade, qui ne dut sa célébrité qu'à la présence d'un empereur qui y mourut.
En continuant sa marche vers le sud, on arrive à un endroit où la route est creusée dans le roc. Une inscription latine démontre que c'est sous le règne de l'un des Antonins, que cette voie fut pratiquée par les Romains.
Plus loin et dans la même direction, cette même voie a une largeur d'environ 3m50 ; elle est dans un bon état de conservation. suivant ses traces l'espace d'une demi-heure, on passe sous une porte monumentale élevée sur le haut d'une montagne, près le village de Beïramlu. Cette porte, de construction romaine, ne porte pas l'inscription; elle est à trois heures et demie de Tarsous et bien conservée.
Adana
Adana, chef-lieu du pachalik de ce nom, est une ancienne ville qui portait le nom d'Hadriana sous les Romains; on y voit peu de monuments antiques.
Le pont sur lequel on passe le Sarus est de construction romaine; il a été restauré il y a peu d'années.
J'ai trouvé à Adana trois inscriptions grecques, dont l'une, gravée sur une dalle de marbre blanc servant d'autel dans l'église grecque, a été publiée par Paul Lucas, et reproduite ensuite par M. Boeckh.
" C'est vraiment un miracle de ton génie, Auxentius ! d'avoir construit pour une rivière aux flots impétueux un lit indestructible, aux fondements d'airain, par-dessus lesquels tu lui as frayé un large canai que d'autres avant toi avaient rendu, par leur impéritie, le plus chétif des embranchements du Cydnus. Mais enfin le voilà (grâce à toi) établi pour toujours sur des arcades [solides] et devenu la plus paisible des rivières. Tu as eu la constance de terminer toi-même cet aqueduc, par ordre du plus illustre des princes; aussi, dans l'avenir, obtiendras-tu une gloire pareille à celle de ceux qui muselèrent les innombrables bouches du Nil."
L'aqueduc dont il est fait mention dans cette inscription métrique existait encore à Adana au siècle dernier. Paul Lucas en parle dans son voyage en Asie Mineure. Mais aujourd'hui ce monument a entièrement disparu, et personne n'a même pu m'en indiquer l'emplacement. Il est curieux de voir le nom de Cydnus appliqué ici à la rivière d'Adana, éloignée de huit heures de marche de Tarsous; c'est au surplus ce qui explique la confusion de ces deux fleuves dans l'antiquité et le moyen âge, confusion que le savant voyageur russe M. de Tchihatcheff a fort bien démontrée dans le chapitre VI de sa Description physique de l'Asie Mineure.
Adana était, au temps des croisades, une ville fortifiée et bien approvisionnée : Urbs munita turribus, populis capax, armis referta.
Le seul monument qui reste de cette époque est le château byzantin qui défend l'entrée du pont; on y voit encore quelques tours ruinées et les murailles de l'enceinte dans laquelle des habitations ont été construites.
L'une des mosquées, l'Olou-Djami, est l'oeuvre du fils de cet Al-Rahmadan-Oglou dont j'ai parlé, et qui établit sa domination en Cilicie, au XVe siècle de notre ère; on lui doit beaucoup d'autres édifices qui témoignent de la puissance des conquérants turkomans à cette époque de leur histoire.
Cette ville, dont le site répond à celui de l'antique Flaviopolis, est l'ancienne capitale du royaume dArménie au moyen âge; elle fut rebâtie et embellie par Léon II en 1186 et est le siège d'un patriarche qui prend le titre de catholicos de la nation arménienne. C'est à Roum-kalah que résidaient les catholicos avant l'an 1294, époque à laquelle cette ville ayant été conquise par les Égyptiens, le siège patriarchal fut transféré à Sis.
De bonnes murailles, aujourd'hui ruinées, entouraient Sis. Un château fort, construit sur le roc à pic qui la domine, est l'oeuvre du Thakavor Héthum, ce que démontre un fragment d'inscription arménienne que j'ai lu dans l'intérieur de la grande tour.
Le palais des Roupéniens était connu sous le nom de Tarbas ; il n'en reste que quelques débris, le patriarche Gyragos en ayant fait abattre les murailles afin d'en employer les matériaux dans l'édification du nouveau patriarchat, qui date des premières années de ce siècle.
L'ancien patriarchat fut construit en 1734 par le catholicos Lucas. On voit dans la cour les tombeaux des patriarches qui se sont succédé depuis Lucas. Ce sont : Jean, Mikaël et Théodore.
Deux églises, celles de Saint-Serge et de la Vierge, sont de l'époque roupénienne; elles ont été restaurées par les patriarches.
L'église Sainte-Sophie, bâtie par Héthum, près du Tarbas est, sauf deux tours, complètement détruite, et mêle aujourd'hui ses ruines à celles de cet ancien palais.
Le patriarchat fondé par Gyragos conserve dans le trésor de son église, et renfermées dans une châsse d'argent, les dextres de saint Grégoire l'illuminateur, du pape saint Sylvestre, de saint Nicolas, évêque de Smyrne et la main de l'ermite Barsame.
La bibliothèque ne contient que des manuscrits modernes dont j'ai fait le catalogue, ce qui me fait supposer que les anciens ont été détruits, perdus ou, peut-être vendus pour satisfaire aux exigences des beys turkomans de la tribu de Kussan-Oglou, qui rançonnent annuellement le monastère situé aux confins du Taurus.
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Anazarbe (Ainvarza)
Anazarbe, patrie de Dioscoride, est située à une demi-journée de marche de Sis, au sud. Cette ville avait une grande importance sous la domination romaine, et devint la capitale de la deuxième Cilicie sous Théodose II. Justin la rebâtit après un tremblement de terre et changea son nom en celui de fustinopolis, qu'on trouve dans les Annales ecclésiastiques.
Le monument le plus remarquable d'Anazarbe est un arc de triomphe composé d'une grande arcade et de deux portes latérales ayant en retour deux autres portes formées par un simple mur. Les colonnes de granit sont tombées au pied de l'édifice. L'entablement forme l'archivolte du grand arc, contrairement aux règles généralement observées dans les constructions identiques de l'antiquité. Les chapiteaux sont corinthiens et assez bien travaillés.
On aperçoit encore à Anazarbe les traces d'un théâtre dont les gradins ont été creusés dans le flanc du rocher.
Le stade est assez bien indiqué par le roc qui forme une portion du cercle, et l'épine est apparente sur toute sa longueur.
La montagne ou plutôt le rocher qui domine les ruines de la ville, du cirque et du théâtre, est garni de sarcophages taillés dans le roc, et dont quelques-uns portent des inscriptions.
Au centre de la cité antique est une église ruinée du XIIe siècle.
Deux aqueducs partant des montagnes du Taurus, aboutissaient à la cité, près des murailles de laquelle on voit encore trente-deux arches de ces gigantesques monuments, qui avaient plus de 12 kilomètres de longueur.
Une double enceinte flanquée de bastions défendait la ville à l'ouest, et était appuyée à une montagne isolée dans la plaine.
Un château arménien couronnait le rocher qui dominait Anazarbe, située à sa base. On voit dans son enceinte des églises, des casernes, des magasins et autres constructions. Sur l'une des églises sont tracés les noms des princes d'Arménie de la maison de Roupène, écrits en caractères arméniens enchevêtrés, hauts de 21 centimètres; malheureusement cette église tend à sa ruine, et la dégradation de quelques-unes des pierres a causé des lacunes dans l'inscription qui forme ce canon royal. Au-dessus de la porte sud, on lit le mot Eulogeos.
[...]
Cette inscription très-intéressante est malheureusement mutilée. Cependant, par les fragments qui restent encore et qu'on peut expliquer, on voit qu'elle relate la généalogie des premiers Ichrans d'Arménie.
Théodore ou Thoros fut le troisième successeur de Roupène qui, à la mort de Kakig II, dernier roi Pacradouni, fonda en Cilicie une principauté arménienne, qu'il gouverna de 1080 à 1095. Son fils, Constantin Ier, lui succéda, et mourut en 1099, époque à laquelle Thoros Ier hérita de la principauté, qu'il gouverna jusque vers 1123.
Cet Ochin était sans doute un frère de Léon Ier, qui succéda à son père Thoros Ier dont nous venons de parler.
Il est probable que les princes de la petite Arménie qui possédèrent Anazarbe, dès l'origine de la conquête, furent inhumés dans la chapelle du château fort situé sur le -rocher à pic qui domine la ville; car les princes successeurs immédiats de Roupène Ier, qui sont mentionnés dans cette inscription, n'avaient pas encore de capitale. Sis ne fut érigée en capitale que sous le Thakavor Léon II, roi de la petite Arménie, qui l'embellit et la fortifia. Tarse leur était sans cesse disputée par les Grecs ; or il est probable qu'ils avaient choisi pour lieu de leur sépulture le château d'Anazarbe, qui était une des citadelles les mieux fortifiées du pays, dans une belle situation entre le Taurus et la plaine, et pouvant résister aux attaques incessantes des musulmans, puisque ce ne fut que sous Léon VI de Lusignan, le dernier roi du pays, que la ville et le château d'Anazarbe furent enlevés aux Arméniens par les Égyptiens. L'un des Thakavors d'Arménie fit sans doute graver cette inscription qu'on pourrait appeler un canon royal, et restaurer l'église, qu'il orna de peintures à fresque dont on voit encore quelques traces sur la muraille intérieure, pour honorer la mémoire de ses ancêtres, premiers conquérants du pays. J'ai visité l'intérieur de ce petit édifice, et j'ai vu qu'il existait autrefois un caveau aujourd'hui comblé, car les dalles qui le couvraient ont été enlevées pour en faciliter l'entrée. Les Égyptiens qui prirent Anazarbe violèrent cette sépulture princière et bouleversèrent les tombes des premiers Roupéniens, pour chercher des trésors qu'ils croyaient avoir été cachés avec les morts. Aujourd'hui la toiture de l'église s'est écroulée et a entraîné dans sa chute des parties de l'inscription que je viens de publier. Cet affaissement de la toiture a eu lieu depuis peu de temps. Lorsque le Père Indjidji écrivait sa géographie (Ven. 1806, in-8° ; en arménien), il semblait dire que cette inscription était en bon état, et qu'on y lisait les noms de plusieurs princes arméniens.
On voit encore une autre inscription arménienne dans un encadrement, sur le côté sud de la grande tour du château arménien d'Anazarbe.
L'an 636 de l'ère arménienne .............
Roupène, fils de Léon.....
son frère, le pieux, avait .................
5. près le mont Taurus, son noble séjour .....
terrestre pouvoir. . . commencé par Ochin. . .
des places d'Anazarbe, Djenkia, Hada .......
..... de ce pays
il a bâti ce mur. . . . . il a établi ...........
L'an 636 correspond à l'année 1188 de l'ère chrétienne.
Roupène II, fils de Léon Ier qui est cité à la troisième ligne de cette inscription, fut prince d'Arménie de l'an 1174 à l'an 1181, Il avait succédé à son père Mlek, et mourut dans un monastère. Ce fut le dernier ichran de la Cilicie, car après lui la principauté fut érigée en royaume sous Léon II.
Il est probable que le prince Ochin, dont le nom est mentionné à la sixième ligne de l'inscription, est celui qui, après avoir abandonné en 1072 la province d'Artsakh, vint s'établir en Cilicie et posséda depuis la forteresse de Lampron, à deux journées au nord-ouest de Tarse.
On lit trois noms de villes ou de forteresses à la septième ligne; ce sont d'abord Anazarbe, puis Djenkia, localité sur laquelle je n'ai aucun renseignement. Vient ensuite un nom de lieu, malheureusement incomplet, et qu'on lit Hada... Je suppose qu'il était question de la ville d'Adana ou bien d'Adamodana, château fort près d'Anazarbe et qui fut donné par le thakavor Léon II aux hospitaliers. Willebrand, qui mentionne ce château dans son itinéraire, dit qu'il était situé à deux milles d'Anazarbe.
Route d'Anazarbe à Mopsueste
Tumlo-Kalah et Ilan-Kalah (Scheïk-Méran) sont des châteaux arméniens construits sur des hauteurs entre Anazarbe et Mopsueste ; aucune inscription ne s'y remarque; ils servent de refuge à des bandes armées qui, du sommet des tours, découvrent la plaine et suivent la marche des voyageurs, qu'ils attaquent pour les piller. Ces deux forteresses sont les châteaux d'Adamodana et de Canamella dont Willebrand indique la position dans son itinéraire.
Avant d'arriver à Mopsueste on suit pendant quelque temps une route romaine bordée des deux côtés par des caveaux couverts d'énormes pierres; c'était la nécropole de Mopsueste, la Missis actuelle. En visitant cette nécropole, je trouvai au bord du chemin, sur une borne milliaire, [une] inscription [...]
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Mopsueste (Missis)
Suivant les géographes turcs, Missis, qui n'est effectivement qu'une chétive et misérable bourgade, serait une ville importante. Elle est bâtie sur une colline dont la base est baignée par le Pyrame (Djihan-Tschai) et peuplée d'environ cent cinquante familles, tant arméniennes que musulmanes.
On voit à Missis les restes d'un château. Un pont jeté sur le Pyrame est menacé d'écroulement; à en juger par les décombres qui bordent cette rivière, Missis a dû posséder de beaux édifices ; mais il n'en reste que des vestiges et quelques fragments de mosaïques.
Voici le texte des principales inscriptions que j'ai trouvées à Missis.
[...]
Inscription sur une pierre, dans le champ des morts des Arméniens [NOTE : Cette inscription, qui devait être transportée en France, est tombée dans le Pyrame en traversant ce fleuve.]
Inscription sur un marbre noir; aujourd'hui au musée impérial du Louvre.
Inscription dans le champ des morts des Arméniens; aujourd'hui au musée impérial du Louvre.
Une inscription presque semblable, publiée par Grüter, prouve qu'un monument identique avait été consacré à Rome par les habitants de Mopsueste, pour perpétuer le souvenir de la reconnaissance de la cité au prince qui avait respecté ses anciennes prérogatives.
Inscription sur un autel funéraire au bas de trois bustes; aujourdhui au musée impérial du Louvre.
Asclépiade, fils d'Hermogène, à la mémoire d'Amyntien son fils.
Kourd-Kalah [Kurt kalesi]
Kourd-Kalah ([Kurt kalesi] château du Loup), situé à huit heures au sud-est de Missis, dans la direction de la Syrie, est le plus beau comme le plus vaste des édifices élevés par le fils d'El-Rahmadan-Oglou. C'est un khan, ou caravansérail qui date du milieu du XVIe siècle, servant d'étape et d'asile aux caravanes, notamment à celles des Indes qui, de Bagdad et Alep, entraient en Cilicie pour se rendre ensuite à Constantinople. Le fils d'El-Rahmadan-Oglou le fit construire afin a d'abriter et de sauvegarder les voyageurs qu'attaquaient des bandes armées qui se réunissaient dans les environs du Kourd Kalah. Il l'entoura d'un mur de dix mètres de hauteur et de trois mille mètres de circonférence, l'orna d'une belle mosquée construite en pierres de taille comme le monument principal, où trouvaient place plus de deux mille voyageurs et leurs bêtes de somme.
Un autre khan que fit construire El-Rahmadan au passage de Baïas, sur le même plan et dans le même but, n'est ni aussi vaste ni aussi bien fortifié.
Aujourd'hui Kourd-Kalah tombe en ruines, et n'est habité que par quelques familles de malheureux Turkomans, qui s'y sont réfugiés pour éviter les poursuites des agents de la Porte chargée du recouvrernent des impôts.
Ces beaux et utiles établissements, complètement abandonnée par les autorités musulmanes, ne présenteront bientôt que des décombres.
Aïas est le nom arménien et moderne de l'ancienne Aegée. Elle est située à l'est du Pyrame, sur les bords de la mer et presque en face du Ras-el-Kansir, promontoire avancé au nord de la Syrie. La mer, en cet endroit resserrée entre deux terres, portait dans» l'antiquité le nom de golfe d'Issus ; au moyen âge, elle prit celui de mer d'Arménie ; enfin, de nos jours on l'appelle golfe d'Alexandrette.
Aïas, par sa position géographique, avait une grande importance dans l'antiquité et au moyen âge. La ville ancienne, située plus à l'ouest, était l'avant-poste, de la Cilicie. Les nombreux vestiges de constructions en briques qui se voient encore sur les bords du ruisseau appelé l'Aias-Tschaî, attestent sa grandeur passée.
Au moyen âge, et sous la domination arménienne, Aïas étaitl'entrepôt général du commerce de la Cilicie, et le port le plus fréquenté des côtes méridionales de l'Asie Mineure.
C'était à Aïas (Lajasso) que les navires génois et vénitiens venaient apporter les marchandises de l'Occident, pour les échange contre les produits des plaines de Tarsous et de la montagne du Taurus.
C'est aussi dans cette ville que se trouvait une douane, succursale de celle de Tarsous.
Le commerce qui se faisait à Aïas n'était pas la seule ressource des Arméniens et des Grecs de la Cilicie : pendant tout le moyen âge, les Ciliciens s'étaient adonnés au commerce de caravanes et
d'entrepôts; et Nicétas va même jusqu'à dire que la piraterie était encore exercée dans ce pays au XIIIe siècle.
Un château bâti sur le bord de la mer, et que restaura le sultan Soliman, prouve que, pendant la période des invasions musulmanes, Aïas était un point militaire qui assurait la possession d'une partie de la côte et de la plaine, jusqu'aux portes Amanides.
C'est dans l'intérieur de ce château que se trouve l'Aïas moderne réduite à quinze cabanes couvertes en chaume, et dont la population n'atteint pas le chiffre de cinquante personnes.
Une petite tour construite dans la mer était le fort avancé qui défendait la ville.
Par suite de recherches que j'ai faites à Aïas, je suis parvenu à découvrir deux inscriptions détériorées ; l'une est enchâssée dans les murailles du château dont je viens de parier, la seconde se trouvait au milieu des décombres amoncelés sur les bords de la mer.
A l'ouest du château d'Aïas est une autre petite tour octogonale construite par le sultan Soliman II, fils de Sélim Ier, vers le milieu du IVe siècle ; les pierres dont se compose cet édifice sont, les unes blanches, les autres calcinées par le feu; leur agencement fait ressembler cette bizarre construction à un damier. Sur la partie située au nord, on lit au-dessus de la porte une inscription arabe dont voici la traduction :
Sélim-Khan, l'année .... trente.... "
Terki-chen
Terki-Chen est un mot évidemment dérivé de terki-cheyr (terki sehir, ville abandonnée) ; c'est le nom donné à l'endroit où l'on traverse le Pyrame sur un bac. Sur la rive droite du fleuve et sur une assez grande étendue de terrain, on voit des débris de poteries et de briques qui révèlent l'emplacement d'une ville antique. Je suppose que cette ville devait s'appeler Séleucie du Pyrame; le docteur Orta d'Adana a trouvé en cet endroit une médaille inédite portant le nom de cette ville dont l'histoire n'a jamais, que je sache, signalé l'existence.
Mallus (Karadasch-Burun.)
Les ruines de Mallus gisent éparses sur les deux derniers mamelons d'une petite chaîne de montagnes isolées qui aboutissent à la mer, à l'endroit appelé Karadasch-Burun. On y voit de grands souterrains en partie comblés, et les restes de bains antiques. Les inscriptions que j'ai trouvées à Mallus sont importantes; deux d'entre elles prouvent que Mallus porta le nom d'Antioche sous les Séleucides.
Inscription sur le piédestal de la statue d'Hermocrate. - Bloc de marbre noir rapporté de Cilicie et conservé aujourd'hui au musée impérial du Louvre.
Inscription sur l'un des côtés du piédestal de la statue d'Am philoque. - Bloc de marbre noir semblable au précédent.
Inscription sur le côté opposé du même bloc de marbre.
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[L'auteur termine par quelques considérations nostalgiques sur le passé.]