Quelques dates, quelques chiffres et quelques faits sur l'éducation des femmes en Turquie depuis la fin du XIXe siècle.
L'immense majorité des femmes ottomanes n'avaient pas, à la fin du XIXe siècle, accès à l'éducation.
La première école secondaire pour filles est créée en 1862, l'Ecole normale de jeunes filles en 1870.
A la fin du XIXe siècle, le débat sur l'éducation et le statut des femmes est lancé. Il prend de l'importance avec les Jeunes Turcs.
C'est en 1914-1915 que s'ouvre la première faculté de jeunes filles dans l'Université d'Istanbul et, en 1919, Halide Edib y devient la première femme professeur.
La république
Comme cela a été le cas en Europe, la première guerre mondiale et la guerre d'indépendance contribuent à l'émancipation des femmes à travers le travail dans les usines, l'aide aux blessés, la gestion du ravitaillement des militaires etc Leur présence devient plus forte dans l'espace public.
Classe de mathématiques, probablement dans un établissement secondaire
Après la fondation de la République, grâce au nouveau code civil adopté en 1926, l'émancipation des femmes progresse rapidement, même sil elle n'est pas complète. Les femmes obtiennent également le droit de vote en 1934, bien avant les Françaises.
Mustafa Kemal est un fervent partisan de cette émancipation et de l'égalité dans l'éducation. Après la réforme de l'écriture (adoption de l'alphabet latin à la place de l'alphabet arabe), il engage une vaste campagne d'alphabétisation qui profite également aux femmes.
Pour Atatürk, "la nouvelle femme devait être la vitrine de la nouvelle Turquie." (Ali Kazangicil, Faruk Bilici, Deniz Akagül, La Turquie, d'une révolution à l'autre, Pluriel, 2013).
Une école à Mersin, années 1930
Les publications gouvernementales tente de changer les mentalités et mettent en avant les jeunes filles dans l'éducation supérieure comme on le voit dans les articles que publie "La Turquie kémaliste", dans les années 1930, sur les lycées pour jeunes filles ou sur le lycée de commerce d'Ankara par exemple.
La presse des pays étrangers, comme la France, rend elle aussi compte de cette évolution comme dans une série d'articles du magazine La Femme de France parue en 1936 ou dans l'article intitulé "Du harem au Parlement ou l'Ecole des Femmes" (L'Intransigeant, 9 août 1935).
La presse des pays étrangers, comme la France, rend elle aussi compte de cette évolution comme dans une série d'articles du magazine La Femme de France parue en 1936 ou dans l'article intitulé "Du harem au Parlement ou l'Ecole des Femmes" (L'Intransigeant, 9 août 1935).
Classe devant un bonhomme de neige, années 1960
Une classe très féminine, années 1950
Groupe de jeunes écolières, années 1930-1940
Ecolières à Izmir, vers 1925
Quelques chiffres
L'analphabétisme régresse à partir de 1923 (même si des disparités existent entre l'Est et l'Ouest) : le taux d'analphabétisme était de 80,8 % en 1935, 43,8 % en 1970, 14,9 % en 2000 et 11,8 % en 2005 (Jamel Trabelsi, Levent Unsaldi, Jean-Claude Vérez, Les inégalités dans le domaine de l’éducation en Turquie, 2009, http://gdri.dreem.free.fr/wp-content/f2-2trabelsi_unsaldi_verez.pdf ).
A titre de comparaison, en France, vers 1780, il y a 60 % d'illettrés ; en 1911, le taux d’alphabétisation à 20-24 ans était de 96%.
A titre de comparaison, en France, vers 1780, il y a 60 % d'illettrés ; en 1911, le taux d’alphabétisation à 20-24 ans était de 96%.