Zonguldak n'est pas une ville touristique, mais un port industriel de la Mer noire qui fut aménagé, à l'origine, pour exporter le charbon produit dans cette région.
Vue de la ville de Zonguldak depuis les hauteurs, années 1950
Zonguldak, Institut de géologie vers 1925
En effet, en 1829, on découvrit, dans la région, du charbon dont l'exploitation fut confiée, en partie, à des sociétés françaises et belges. L'une d'elle, la Société Française d'Héraclée, société anonyme ottomane au capital de 10.000.000 Frs, fut fondée en 1896 pour « construire et exploiter le port de Zonguldak et les mines de houille du bassin dit d’Héraclée » (Héraclée est le nom grec francisé de la ville voisine de Zonguldak, Ereğli). La société fut modifiée en 1909 et entra en liquidation en 1937, après la convention de rachat signée avec le gouvernement turc le 28 novembre 1936.
Société Française d'Héraclée, action
Le petit village devint donc un port pour l'exportation du charbon qui fut envoyé jusqu'en France. Par la suite, il fut utilisé en Turquie.
Chargement du charbon sur les bateaux dans le port de Zonguldak, années 1950
L'étymologie du curieux nom de la ville est très incertaine : pour certains, le nom viendrait de l'expression mélangeant le Français "Zone" et le Turc "Göldağı" (transcrit Geul-Dagh au XIXe siècle) qui signifie "montagne du lac", qui aurait été déformée par la population en "Zonguldak". Cette étymologie, citée au début du XXe siècle (voir article ci-dessous), paraît assez fantaisiste… Le nom de "Zougouldak" (et non Zonguldak) est cité dès 1854 dans les "Annales des Mines", ou encore "Zouguldak" dans d'autres textes du XIXe siècle.
L'institut de géologie
L'école, qui s'installa dans une ancienne caserne à laquelle s'ajoutèrent d'autres bâtiments, a été créée après la 1ère guerre mondiale sur le modèle de l'école des Mines de Mons en Belgique pour former les techniciens et les ingénieurs des mines qui manquaient en Turquie.
Elle est inaugurée en 1924. En plus des ingénieurs formés en Allemagne, des enseignants furent recrutés en Belgique et en Suisse. Les cours étaient donnés en Français.
Les premiers diplômés sortirent de l'école en 1927-1928.
Mais elle fut fermée en 1931 et devint une école de formation professionnelle dans le secteur minier jusqu'en 1949, puis un centre de formation professionnelle avec un lycée technique et d'autres enseignements.
La ville a un arrière-pays agréable qui ne ressemble pas aux bassins miniers européens : elle est entourée de montagnes verdoyantes d'un côté et par la mer de l'autre. De plus, le climat y est bien plus doux que dans le Nord de la France ou dans la Ruhr.
A lire
Un article sur deux familles originaires de Lens dans le Nord de la France installées à Zonguldak au début du XXe siècle : Chantal Dennin-Lalart, « Les attirances réciproques Turquie-Europe, par le biais de l’étude d’une expatriation durant les premières décennies du XXe siècle », Diacronie[En ligne], N° 23, 3 | 2015, document 2, mis en ligne le 29 octobre 2015, consulté le 27 mai 2016. URL : http://diacronie.revues.org/2367 ; DOI : 10.4000/diacronie.2367