Phaselis, située dans la province d'Antalya, près du parc d'Olympos, était une grande cité antique qui fut abandonnée vers le XII-XIIIe siècle. On peut visiter ses ruines au milieu de la forêt et en bord de mer.
L'aqueduc romain
Extrait de Charles Félix M. Texier , Asie Mineure, description géographique, historique et archéologique..., 1862
"Phaselis, colonie dorienne, ne faisait pas partie de la confédération des villes de Lycie. Située sur un isthme qui séparait deux ports elle dut à son heures position de devenir le centre d'un commerce considérable entre l'Asie, l'Egypte et la Phénicie. On lui donnait aussi le nom de Pityussa, c'est-à-dire ombragée par des pins : ces essences abondent encore dans le mont Taktalu. Les nombreuses criques de la côte de Lycie étaient on ne peut mieux posées pour servir de retraites aux navires des pirates; outre les petits ports que nous avons cités, il faut mentionner Corycus, abrité par les rochers de Tra Nisia, qui sont les Iles Cypriae; est-ce Corycus qui donna le nom aux corsaires corycéens, ou vinrent-ils de la ville de Corycos de Cilicie ? Les auteurs ne le disent pas, mais ils attestent que le nom de Corycus se retrouve dans tous les lieux qui étaient infestés de pirates.
L'aqueduc romain
Phaselis se gouverna d'abord par ses propres lois. Cicéron en fait une colonie non de Doriens, mais de Grecs lyciens. Ce n'était pas dans l'origine un repaire de pirates; mais telle est sa position sur un promontoire fort avancé dans la mer, que les pirates de Cilicie, dans leurs courses, étaient obligés d'y relâcher. En conséquence, ils se l'attachèrent d'abord par des affaires commerciales, ensuite parmi traité. Après la prise d'Olympos, P. Servilius vint attaquer Phaselis, qui était défendue par Zénicetus en personne. Lorsque le chef des corsaires vit l'armée romaine maîtresse des abords de la ville, il fit mettre le feu aux principaux édifices, et se précipita dans les flammes avec tous ses compagnons. Phaselis se releva cependant de ces désastres, et Strabon la cite comme une des villes les plus florissantes de cette région.
Les édifices dont les ruines subsistent encore appartiennent tous à l'époque romaine [et byzantine]. La ville s'élevait sur un plateau entouré de. rochers, le grand port était au sud-ouest et l'on aperçoit encore sous les eaux un môle qui a environ cinquante mètres de longueur. Le théâtre avait vingt rangs de sièges, il ne se distingue en rien des autres édifices du même genre. Pausanias cite comme un monument célèbre à Phaselis le temple de Minerve, où l'on conservait la lance d'Achille. On reconnaît aussi un long portique de quatre cents pas d'étendue, tout pavé de marbre blanc, qui conduisait au petit port. Des sièges étaient disposés de chaque côté pour l'usage des promeneurs. Déjà du temps des Romains le petit port était devenu un marais exhalant des miasmes délétères ; cet état de choses n'a fait qu'augmenter, et a été la principale cause de l'abandon de la ville. Les ports de la côte de Lycie, bons pour les petits navires des anciens, ne sont plus d'ailleurs d'aucune utilité pour la marine moderne, ils ne pourraient recevoir des bâtiments de trois ou quatre cents tonneaux."
Photos © Julien Revesz 2013.
Des pavés
Les thermes
Une inscription gracque : on y lit le nom de Phaselis
Une inscription gracque, détail
Plan de Phasélis
Le théâtre de Phasélis
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L'aqueduc
L'aqueduc