Le Musée archéologique de Bursa met en valeur la découverte récente d'un tombeau, et reconstitue de manière spectaculaire un attelage de deux chevaux avec sa voiture. D'autres objets du musée illustrent aussi les rapports de l'art et de la mort dans le monde antique.
Un panneau à l'entrée donne des précisions sur le tumulus d'Üçpinar exploré en 1988. Et lorsque l'on rentre dans la pièce, en avant de la tombe reconstituée, on est saisi, dans la pénombre, par les deux chevaux en grandeur nature, attelés de part et d'autre du timon du char romain à deux places [currus].
Dans une pièce adjacente est reconstitué, allongé, le corps de l'homme trouvé dans le tumulus.
Mais dans le musée, d'autres vitrines exposent aussi des ossements trouvés dans les tombes. Ici le squelette du pied décline une vraie leçon d'anatomie : calcaneum, astragale, tarse, métatarses, phalanges. Là un superbe exemple de reliquaire en marbre blanc, avec son couvercle, contenant seulement les restes d'un crâne, fait songer à quelque <vanité>.
Un cartouche illustré explique l'évolution des tombes, en rapport avec les couches sociales, et les revenus, et variant selon les époques, les cultures locales et les régions. D'abord il y a eu le simple enfouissement dans la terre du mort, enveloppé d'un linceul ; puis des pierres tombales ont marqué les emplacements, des stèles ont été élevées, des mausolés ont été construits. Des pièces ont été aménagées dans les sous-sols des tombeaux.
Parfois les corps sont placés dans de longs sarcophages en terre-cuite, dont on voit ici un exemple.
Les cendres des corps brûlés, et les résidus des crémations sont placés dans des urnes funéraires ou placées dans des <osthotèques>, faits parfois simplement d'un pot et d'un couvercle, mais qui peuvent prendre la forme de coffres en or, ou de réceptacles en marbre.
Un cartouche représente un cortège où quatre hommes portent, sur une civière mortuaire [sandapila], un cadavre enveloppé dans un linceul, mais dont la tête légèrement redressée laisse le visage à découvert.
Il est conduit à la nécropole où il sera brûlé et dont les restes seront enterrés. Cortège funèbre suivi par des pleureuses et des musiciennes.
© JJB / 06-2013