Golfe de la mer Egée dans l'Antiquité, le lac Bafa en a été séparé par les alluvions du Méandre. C'est maintenant un lac et un havre de paix, paradis de oiseaux et lieu de promenade dans les ruines hellénistiques, romaines et byzantines.
Le lac de Bafa
"Les ruines d'Héraclée, nommée autrefois Latmos parce qu'elle était bâtie au fond du Latmicus Sinus,se trouvent au-delà d'une élévation qui sépare le Méandre du village de Busi. Une partie occupe le bord de la mer et l'autre les hauteurs dépendantes du Latmos. Cette ville partagea le sort des autres villes de l'Ionie, dont les habitans tombèrent sous le joug des Perses, contre les forces desquels ils avaient inutilement essayé de défendre leur liberté [498-494 avant J.-C.].
La journée de Salamine leur rendit l'indépendance ; mais Latmos n'en jouît pas longtemps. Artémise [reine de la cité d'Halicarnasse en Carie (Bodrum) au Ve siècle av. J.-C.], désespérant d'emporter une place si avantageusement située et défendue avec courage, leva le siége et fit cacher ses troupes dans les montagnes voisines de Latmos. Cette reine feignit ensuite de vouloir offrir un sacrifice à Cybèle, dans un bois consacré à cette déesse, distant de sept stades de la ville. Les habitans en sortirent dans le dessein d'assister au sacrifice, et se livrèrent ainsi désarmés aux troupes cariennes. Latmos resta sous la domination d'Artémise jusqu'à sa mort, et ne recouvra sa liberté que pour retomber dans les embûches de Mausole, son successeur; elle suivit depuis le sort de l'Ionie, et prit le nom d'Héraclée. Du temps de Strabon elle n'avait aucune importance, et pour la distinguer d'une autre ville du même nom, située à peu de distance, on l'appelait Heraclea ad Latmum. Parmi ses ruines qui sont très-considérables, on distingue encore les vestiges d'un temple et ceux d'un théâtre creusé dans la montagne.
Près de la ville, suivant la tradition des Grecs, on trouvait une caverne dans laquelle le berger Endymion dormit trente ans par l'ordre de Jupiter, et où l'on révéra long-temps son tombeau. Il existe dans ce lieu plusieurs grottes, qui servirent d'asile aux premiers chrétiens, et qui sont maintenant habitées par des caloyers."
Extrait de Mme Dufrenoy, Beautés de l'histoire de la Grèce moderne, ou Récit des faits mémorables des Hellènes, 1825
Les ruines
Fort byzantin
La nécropole