Groupe de derviches tourneurs, cartes postales du début du XXe siècle. Cette confrérie soufie représentait et représente toujours une tradition turque.
Danse des derviches tourneurs, carte postale du début du XXe siècle
D'après un dessin. Les derviches dansent, sous les yeux de leur maître, probablement dans leur tekke (couvent des derviches), devant le public dont des occidentaux en haut à droite.
Derviches tourneurs
Cette carte postale en couleurs fut très largement diffusée et imprimée par plusieurs éditeurs.
Mevlana Celalüddin Rumi, aussi appelé Mevlana (notre maître) fonde au XIIIe siècle l'ordre soufi des Mevlevi, appelés aussi derviches tourneurs.
Cette carte postale de la série « Salut de Constantinople » (numérotée 9696) a été expédiée de Toulouse.
Le concert spirituel, le sama (ou sema), est un office liturgique, il permet de communiquer avec le monde divin. Il commence parfois par un naıt, par un peşrev (formes instrumentales) qui utilise l'usul Devri Kebir et finit par un saz semai (autre forme instrumentale) appelé yürük semai.
A l'origine, on n'utilisait que les ney, de longues flûtes taillées dans des roseaux et des petites timbales appelées kudüm. Par la suite, on ajouta le kemençe rumi (violon) et le tambur (luth à très long manche).
Le ney qui est l'instrument le plus original et le plus symbolique est un modèle de flûte assez simple ; c'est le jeu de la respiration qui est important, le joueur semble chanter dans son instrument qui lui permet de créer un nombre important de sons très variés.
"Ecoute la flûte de roseau, ce qu'elle raconte et les plaintes qu'elle exhale au sujet de la séparation. Depuis que l'on m'a coupée, dit-elle, dans les roseaux, hommes et femmes se plaignent à ma voix. Mon coeur est tout déchiré par l'abandon.." (traduit par Clément Huart)
Sur la carte postale en couleurs, on voit aussi un kanun, une cithare trapézoïdale, un instrument à cordes pincées que l'on pose sur les genoux.
Cette carte postale de la série « Salut de Constantinople » (numérotée 27) a été expédiée d'Istanbul.
D'après une photographie des derviches de Galata prise en 1870 par Pascal Sebah.
Au centre, le cheikh des derviches, Kudretullah Dede
La danse des derviches tourneurs
Les derviches exécutent trois danses en tournant sur eux-mêmes. La main droite est tournée vers le ciel "pour y recueillir la grâce" et la gauche vers la terre "pour y répandre cette grâce". La danse représente l'union dans la pluralité, "le cercle de l'existence, de la pierre à l'homme" et aussi le mouvement des planètes autour du Soleil et sur elles-mêmes.
De nos jours, des cérémonies ont encore lieu à Konya, ville d'où est originaire le fondateur de l'ordre, Mevlana et ailleurs.
Sur Mevlana et les Mevlevis, on peut consulter :
- Eva de Vitray-Meyerovitch, Konya, ou, La danse cosmique, Editions Jacqueline Renard, 1989, 186 pages.
- Eva de Vitray-Meyerovitch,Rûmî et le Soufisme, Seuil, 2005, 190 pages.
- Clément Huart, Les saints de derviches tourneurs , Ernest Leroux, 1918 (sur archive.org)
- Clément Huart, La ville des derviches tourneurs [Konya], 1898, sur le site de la BnF
- Clément Huart, Les derviches d'Asie mineure . In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 62e année, N. 2, 1918. pp. 177-183 (sur le site persee.fr ).
- Elif Shafak, Soufi mon amour, trad. par Dominique Letellier, 10-18, 2011, 473 pages. Roman dont les personnages principaux sont Rumi et Shams de Tabriz.Il a eu un très grand succès en Turquie.
Carte postale en noir et blanc
LES CACHETS À DATE
Cette carte postale, qui porte le numéro 27, fait partie d'une série d'une trentaine de cartes intitulée : « Salut de Constantinople ». Elle a été postée en janvier 1904, comme en témoigne un des cachets, de l'un des deux bureaux français ouvert à Constantinople, le bureau succursale de recette Constantinople-Galata.
La carte est affranchie avec un timbre postal français, le 15 centimes vermillon, du type « Mouchon retouché », émis en 1903-1904, timbre-poste d'usage courant largement utilisé dans les bureaux français à l'étranger.
La carte porte également un cachet de destination apposé à son arrivée en France, à Saint-André-de-Cubzac ; et un cachet du bureau de distribution à Bourg-sur-Gironde.
LE MOUCHON ET LE MOUCHON RETOUCHÉ
Le dessinateur et graveur Louis Eugène Mouchon [1843-1914] propose en 1894 un timbre «républicain » destiné à remplacer les timbres utilisés depuis 1876.
C'est une allégorie de la République : une femme assise portant un bonnet phrygien et une couronne de laurier. Dans sa main gauche elle tient une main de justice, et soutient une table de pierre sur laquelle sont inscrits les mots Droits de l'Homme.
Le timbre est mis en circulation en décembre 1900, avec cinq valeurs : 10, 15, 20, 25, 30 centimes.
En 1902, le dessin est retouché : le cartouche de la valeur faciale devient un écu entouré de lauriers et non un simple rectangle. Le mot Postes, au lieu d'être placé en haut du cartouche où est inscrite la valeur faciale, est centré dans le bandeau de décoration en haut du timbre.