Un bon connaisseur de la langue turque et de la Turquie méconnu et mort prématurément avant de pouvoir enseigner au Collège de France.

Né en 1806, à Saint-Malo, Mathurin-Joseph Cor débuta, à l'âge de vingt-cinq ans, comme maître-répétiteur à l'Ecole des Jeunes de Langue. Appelé, peu de temps après, en Turquie, à la suite de la première ambassade de Réchid-Pacha à Paris (1834), il fut désigné, en 1839, pour occuper, par intérim, le poste le plus important de la carrière du drogmanat, celui de premier interprète de l'ambassade de France à Istanbul, devenu vacant par la retraite de M. Ducauroy. Confirmé en 1841 dans cet emploi, appelé depuis, à diverses reprises et dans des circonstances souvent difficiles, notamment en 1848, après le rappel de M. de Bourqueney, à remplir les fonctions de chargé d'affaires, il prit part à toutes les négociations qui, depuis cette époque, furent suivies entre le gouvernement français et l'Empire ottoman.

Il avait gagné la confiance des ministres de la Porte et, lié de longue date avec les principaux d'entre eux, il possédait au suprême degré la patience des diplomates et l'art de triompher des préventions des Turcs. L'affaiblissement graduel de sa santé lui ayant fait désirer de revenir en France, la grande expérience qu'il possédait des affaires de l'Orient détermina, en 1851, le département des affaires étrangères à l'appeler dans le sein de l'administration centrale comme sous-directeur à la direction des affaires politiques. Nommé depuis deux mois seulement, premier secrétaire-interprète de l'empereur pour les langues orientales, et professeur de langue turque au Collège de France, en remplacement de M. Alix Desgranges, il se préparait à assumer ses nouvelles responsabilités lorsqu'il fut atteint de la maladie qui l'enleva en moins de trois semaines le 6 mai 1854 (d'après le Journal asiatique de 1854, il s'agissait du choléra).

Les obsèques de M. Cor ont été célébrées à l'église Sainte-Valère au milieu de nombreuses personnalités venues lui rendre un dernier hommage. S. E. Vely-Pacha ambassadeur de la Sublime-Porte, le général Aupick et M. le marquis de Lavalette, sénateurs, anciens ambassadeurs de France à Constantinople, et M. de Lesseps, chef de la direction des consulats et des affaires commerciales au ministère des affaires étrangères, tenaient les quatre coins du drap mortuaire. Etaient également présents MM. Brenier, ancien ministre des affaires étrangères, Thouvenel, chef de la direction politique au même département, Artin-Bey, ancien ministre des finances sous Mehmet-Ali, Mehmet-Bey, premier secrétaire de l'ambassade ottomane, et tout le personnel de l'ambassade, Bianchi, Desgrauges aîné, etc.

A sa mort, il laisse "un grand nombre de papiers, extrêmement curieux, fruit de ses études et de ses recherches pendant un séjour de près de dix-huit années dans le Levant. Espérons que ces précieux matériaux que l'honorable défunt se préparait à mettre en œuvre, et dont il avait extrait, il y a une couple d'années, son intéressant mémoire sur les finances de la Turquie [paru dans la Revue des deux mondes en 1850], ne seront pas entièrement perdus pour la science, et qu'une partie au moins sera publiée par la famille."

Source : d'après A. Ubicini dans la Revue de l'Orient et de l'Algérie... 1854

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