Le baron Freiherr Colmar von der Goltz, surnommé Goltz Pacha (12 août 1843 - 19 avril 1916) est un maréchal prussien qui fut au service de l'Empire ottoman et de l'Empire allemand. C'est un témoin des rapports privilégiés entre l'Allemagne et la Turquie.

Issu d'une famille aristocrate pauvre, il fit sa carrière dans l'armée, participa à la guerre de 1870 contre la France.

Il s'occupa pendant 12 ans à partir de 1883 de la mission militaire allemande dans l'empire ottoman. Il y fut également Inspecteur général des écoles militaires.

Il fut renvoyé en Turquie en 1915 où il commanda la VIe armée ottomane et vainquit les Anglais à Kut el-Amara en Irak.

Il mourut à Bagdad et est enterré dans les jardins de l'ambassade d'Allemagne.

Carte postale envoyée d'Istanbul avec, au dos, le portrait de von Goltz, vers 1915

Revue du monde musulman, juin 1923, page 124

"Missions militaires : Maréchal von der Goltz et colonel Bopp

Le feld-maréchal von der Goltz pacha, figure populaire en Turquie, chargé de 1883 à 1895, de la direction de l'École de guerre de Constantinople et de la réorganisation de l'armée turque, à la retraite depuis 1911 (âgé de 70 ans), nommé gouverneur de Belgique en août 1914, renvoyé à Constantinople en décembre 1914, revint en avril 1915, demander à Berlin de nouveaux secours pour la Turquie. Il reçut alors le commandement de la 6e armée (Irak et Iran) avec la mission d'entraîner la Perse et l'Afghanistan dans la guerre et de favoriser la création d'une triplice islamique, Turquie, Perse, Afghanistan, dirigée contre l'Angleterre mission à la fois politique et militaire. Il quitta Constantinople le 16 novembre 1915, emmenant un état-major allemand commandé par le colonel Bopp, ex-instructeur de cavalerie en Anatolie, et un état-major turc commandé par Kiazim bey. Il avait deux aides de camp, le major von Restorff et Ismaïl-Hakki."

Il écrit de nombreux ouvrages dont plusieurs furent traduits en Français, dont "La Défaite de la Jeune Turquie et la possibilité de son relèvement". Gaston Thierry trad. , Paris, H. Charles-Lavauzelle, 1913. Son ouvrage "La nation armée" (traduit en Français en 1891, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k86519v/f3.image) eut une grande influence sur les Jeunes-Turcs.

Sa mort fut annoncée dans toute la presse française, comme le montre un des articles dont nous reproduisons des extraits ci-dessous.

La presse, 23 avril 1916

"L'Armée ottomane perd son Commandant suprême" 

"Le maréchal von der Goltz, l'un des chefs militaires les plus en vue de l'Allemagne et que la confiance de l'empereur, avait appelé au poste redoutable d'organisateur de la résistance en Turquie, vient de mourir.

Un télégramme de l'Agence Havas nous l'apprend en ces termes :

Amsterdam, 22 avril. Un télégramme officiel de Berlin annonce la mort, survenue le 19 avril, du maréchal von der Goltz, à la suite d'une fièvre cérébro-spinale, au quartier général de son armée, en Turquie.

D'autre part, l'agence Fournier donne la version suivante :

Genève, 22 avril. Un télégramme officiel de l'agence Wolff annonce que le général, von der Goltz vient de mourir du typhus au quartier général de l'armée ottomane.

La disparition de Von der Goltz au moment où la situation militaire de la Turquie apparaît comme désespérée, peut avoir d'appréciables conséquences. L'armée ottomane se trouve, en somme, privée de son commandant suprême à l'heure où s'imposeraient les décisions d'envergure et où serait indispensable la manifestation d'une forte autorité pour combattre le découragement et l'indiscipline.

Au surplus, le maréchal n'était pas dans l'empire ottoman pour combattre uniquement l'adversaire. Sa tâche consistait aussi à maintenir l'alliée dans la fidélité. Ce n'est un secret pour personne qu'Enver pacha eût été impuissant à triompher d'une opposition sans cesse grandissante, si von der Goltz n'avait pris d'importantes mesures militaires destinées à paralyser toute action révolutionnaire.

Le kaiser remplacera évidemment par un agent de germanisation le maréchal défunt, mais le successeur qu'il lui donnera ne saurait avoir le prestige que von der Goltz tenait de son titre de réorganisateur de l'armée ottomane et de son long séjour en Turquie.

[...] 

C'est en 1883 qu'il fut chargé de refondre l'armée turque. Il resta en Turquie jusqu'en 1895. Il fit d'éléments disparates et bruts sans cohésion, une armée réelle. "

 

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