chimaera-petit.JPGA quelques 80 kilomètres d'Antalya,dans les montagnes, les sites d'Olympos et de Chimera offrent le mélange de la pierre et du feu. Des flammes issues de la combustion du méthane surgissent au milieu des rochers.


Extrait de Charles Félix M. Texier , Asie Mineure, description géographique, historique et archéologique...,  1862
"Olympos était comptée au nombre des six principales villes de la Lycie ; cependant, si l'on en juge par le caractère des ruines qui subsistent encore, elle fut principalement habitée par une population grecque ; les monuments et surtout les tombeaux de style lycien ne se rencontrent nulle part sur cette côte ; les villes de l'est ont en effet été occupées depuis l'an 650 de Rome jusqu'à la fin de la guerre des pirates par des chefs Pisidiens, parmi lesquels le corsaire Zenicétus est le plus célèbre. Olympus fut prise par Servilius Isauricus, et depuis ce temps resta au pouvoir de Rome.
Un mot de Cicéron, nous donne une idée de la richesse et de la beauté des monuments d'Olympos "ville ancienne et florissante". Servilius a fait transporter à Rome et porter devant son char triomphal les statues et les trésors qu'il avait enlevés après la prise de la ville. Aujourd'hui on retrouve encore le théâtre et les vestiges de plusieurs temples et de portiques. Un piédestal sur lequel est inscrit le nom d'Olympos a servi à constater l'identité de cette ville.

Alexandre dans sa campagne de Lycie remonta cette côte du sud au nord, et son armée, pour éviter les roches qui descendaient jusque dans la mer, fut souvent obligée de marcher dans l'eau. Toute la description que fait Arrien des obstacles que rencontra l'armée macédonienne est d'accord avec la nature du pays.

A l'entrée d'une gorge étroite, dans laquelle coule une rivière, s'élève un grand rocher formant un arc naturel, la seule communication entre l'ancienne ville et la côte, au nord de la rivière, il est assez large pour que les piétons puissent y passer, mais les cavaliers ont l'habitude de faire le tour du rocher et de passer dans la mer. Les indigènes appellent cet endroit Delik tasch, la pierre percée  ; c'est aussi le nom qu'ils donnent aux ruines d'Olympos, aujourd'hui désertes : il n'y a sur la côte d'autre maison que celle de l'officier des douanes.

Plan du site d'Olympos

 

 

 

 

 

Temple romain

 

 

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Tombe monumentale

Bâtiment avec mosaïques

 

 


Le sarcophage d'Antimachos

Chimaera

Dans la montagne, au-dessus d'Olympus, on observe encore un phénomène qui a tenu une place importante dans les mythes dont le peuple Lycien était si prodigue.

Le capitaine Beaufort est le premier qui ait signalé dans le mont Tactalu, l'ancien mont Chimaera, une éruption perpétuelle d'une flamme sortant du flanc des rochers. Les indigènes connaissaient de tout temps ce phénomène, et lui donnaient le nom de Yanar tasch, la pierre qui brûle ; non seulement ils ne le redoutent pas, mais il lui attribuent des vertus curatives et ramassent les résidus qui entourent le jet de flammes pour en faire des remèdes. L'éruption se manifeste tantôt par un jet de flamme unique tantôt par de nombreux jets sortant des fissures de la roche ; mais il ne parait pas que jamais ce feu se soit éteint. Les phénomènes de ce genre ne sont pas rares en Asie ; sans parler du grand feu de Bakou, sur les bords de la mer Caspienne, qui est pour les Guèbres un feu sacré, nous avons observé dans la Mésopotamie et surtout à Kerkouk, non loin d'Arbèles, des éruptions semblables ; mais celle d'Olympus parait tout à fait privée de force explosive ; c'est un feu qui brûle lentement et uniformément. Les rochers d'alentour ne portent aucune trace d'épanchement de lave, ce sont des schistes et des serpentines.

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Cette éruption paraît remonter à l'origine des temps : les plus anciennes traditions la signalent  ; elle était pour les Lyciens un sujet d'effroi. Aussi leur plus vaillant héros, Bellérophon fut-il chargé d'aller combattre la Chimère, qu'il parvint à vaincre. La flamme qui existait toujours fut consacrée à Vulcain  ; un temple de ce dieu fut construit dans le voisinage, et l'endroit fut appelé Hephestion.

Les poètes et les historiens ont décrit la Chimère les uns comme un monstre indomptable, les autres comme un phénomène naturel. Ils le placent entre les villes d'Olympus et de Phaselis, ce qui est exact. La description de Sénèque est la plus rationnelle.

"Dans la Lycie on voit l'Héphestion ainsi appelé par les habitants, où le sol perfore en plusieurs endroits, laisse échapper une flamme sans aucun danger pour ceux qui l'approchent." Scylax fait aussi mention de la Chimère : "Au-dessus du port Sidérus s'élève sur la montagne un temple de Vulcain où l'on voit brûler un feu naturel qui ne s'éteint jamais."

Le monstre de la Chimère, représenté comme vomissant des flammes est expliqué plus simplement par Servius  ; C'est, dit-il, une montagne qui a du feu au sommet, dont le milieu est fréquenté par les lions, et dont la base est infectée de serpents. Jusqu'à ce jour on n'a vu aucun lion dans cette partie de l'Asie.

Pour se rendre de Delik tasch au Yanar, on traverse une petite plaine d'environ trois kilomètres de large ; on entre dans une vallée boisée et l'on arrive après une courte ascension au bâtiment ruiné près duquel sortent les flammes.

Le mont Solyma, au pied duquel passe la route qui conduit a Phaselis, offre des sites d'une grande beauté ; la partie est, qui portait spécialement le nom de Climax, échelle, est composée de plusieurs plans de montagnes superposées dans lesquelles croissent de belles forêts exploitées par les indigènes : aussi donnent ils à cette montagne le nom de Taktalu, la montagne des planches."

 




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