Extrait de la Grammaire turque de Davids, 1836. Voir la biographie de Baki.
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Déployons notre amour, comme le rossignol :
Laissons paraître notre joie, comme la rose.
Il ne faut pas aller au banque comme la rosée (en pleurant) : nous voulons être joyeux.
Ornons-nous d'or, aussi bien que de roses.
Mettons le sceau (inscrire le Toghra) à la loi de l'amour :
Abandonnons la voix de la Raison.
La coupe de la joie aura le sourire de la rose :
L'esprit de Djemchîd sera rempli d'allégresse.
Qu'il vienne celui dont le coeur est ferme comme l'or :
Nous le mettrons à l'épreuve par le feu du vin.
Ne permettons pas que l'homme austère s'approche de notre joyeuse assemblée :
Le narcisse du bosquet sera notre sentinelle.
Nous enivrerons le joyeux convive aux joues vermeilles, et sa tête languissante se penchera comme des boutons de roses.
Que les joues de celui à figure de jasmin fleurissent comme les roses !
Le matin, nous nous divertirons dans le jardin des roses.
Khosroû a associé la fête à la rose :
Le goblet, couleur de pourpre, sera notre compagnon :
Faisant ruisseler le vin nouveau du goulot de notre bouteille, nous le laisserons couler comme le sang du sacrifice.
Il n'y a pas à hésiter, ô Bâkî ! Notre intention est bonne : remplissons-la.
Voici l'océan de l'amour ; et mes larmes tombent comme des vagues poussées par le vent de mes soupirs.
Ma tête est le firmament du reproche, et mes sourcils sont comme des ancres.
Le tigre de l'amour agite la forêt de mes cheveux gris :
Ma tête est le désert stérile du chagrin et du désespoir.
Au banquet, bien que je boive à grands traits dans la coupe, en mémoire de ta lèvre vermeille (de rubis) mes soupirs ne m'ont laissé pour tout compagnon que la lie.