Les différentes formes de poésie usitées parmi les Orientaux sont :
1° le mesnevi qui consiste à faire rimer ensemble les deux hémistiches d'un même vers et qui, étant la forme la plus majestueuse de toutes, convient comme l'alexandrin français à l'épopée et aux grands poèmes historiques didactiques moraux mystiques et romanesques ;
2° le casside qui s'emploie dans les sujets lyriques et élégiaques ;
3° le gazel qui est propre aux sujets érotiques bachiques et allégoriques ; il ne doit pas avoir moins de dix vers ni plus de quatorze ; le terâchii qui n'est autre chose que le casside et le gazel mélangés mais avec un redoublement de rimes ;
5° le glosse qui convient pour les sujets légers et ne doit avoir que cinq à six vers arrangés d'une certaine façon ;
6° le rubijat ou quatrain bon pour l'épigramme, la sentence morale, l'inscription des monuments ;
7° le mokataat qui s'emploie dans des sujets mixtes et participe, comme le terdchii, du casside et du gazel ;
8° le moferredat qui sert à traiter des bagatelles, à faire des compliments, à encadrer des bons mots ;
9° le mimaa ou l'énigme ;
10° le laghs ou le logogriphe ;
11° le makloub ou l'acrostiche et
12° enfin le tarikh ou le chronogramme.
Un recueil de poésies lyriques porte le nom de Divan, de poésies épiques morales ou mystiques celui de Khamsê et d'oeuvres mêlées celui de Kullijat.
Note extraite de La muse ottomane, ou Chefs-d'œuvre de la poésie turque de Servan de Sugny