Le vocabulaire et les dialogues sont en alphabet arabe et en transcription latine suivant la graphie française, qui est souvent reconnaissable pour un turcophone et francophone, au prix de quelques efforts. Mais ne vous hasardez pas à utiliser ces phrases : certaines expressions n'ont pas changé, d'autres seraient peu compréhensibles pour un Turc moderne.
Eram Guzel-Oglou
Nouveaux dialogues français-turcs précédés d'un vocabulaire
Constantinople, Imprimerie-librairie de S. Benoît - Galata, 1852
404 pages
Présentation
L'auteur est membre du bureau des traducteurs au Séraskiérat.
1-168 : Vocabulaire : substantifs, verbes, adjectifs, numération,noms des saisons, nom des mois, noms des jours
169-397 : dialogues classés par thématique : rencontre, départ, ...blâme, âge, après la pluie, ... pour dîner, pour écrire une lettre, pour nager...
Extrait de la préface
« … les difficultés que présentent ces langues ne sont pas de nature à être facilement surmontées ; car les mots n’ont pas d’analogie graphique entre-eux et les phrases se construisent dans l’une tout différemment que dans l’autre. D’ailleurs on sait que le langage parlé, différent toujours beaucoup du langage écrit, exige des relations suivies et presque journalières.
C’est ce qui fait que les étrangers éprouvent la plus grande peine à parler correctement et convenablement la langue turque dont le style est tout-à-fait autre pour la conversation.
Ceux des Ottomans qui se livrent à l’étude de la langue française et qui n’ont avec les français que des rapports peu fréquents savent aussi quels obstacles il faut vaincre pour acquérir l’habitude de s’exprimer en cet idiome.
Ces considérations nous ont engagé à composer un guide de la conversation dans lequel les jeunes Ottomans trouveront des expressions usuelles et familières tirées des meilleurs ouvrages français ; les étrangers aussi peuvent y puiser des tournures de phrase élégantes particulières aux habitants de la capitale de l’Empire Ottoman.
[…]
Nota. Le son des voyelles dans la langue turque est le même que dans la langue française [ce n’est pas tout à fait vrai, NDLR]. La même chose a lieu pour les consonnes à l’exception de quatre : ce sont le dj, le tch, le kh, le gh.
Quelques exemples
Bonjour Monsieur : Sabahynyz khaïr olsoun éféndim
Il se porte très bien : pék éyidir
Il est bien mal : Pék fénadyr
Adieu : Allaha ysmarladyq
Cela est vrai : Guertchekdir
Avez-vous faim ? Qarnynyz atchmy.
J’ai très bien mangé : guéréguiguibi yédim
Avez-vous soif ? Souya iqbaliniz varmy ?
Voulez-vous prendre un verre de bière ? Bir qadeh arpa souyou itchermisiniz.
D’où venez-vous ? Nérédén guéliyorsounouz ?
Je ne vous ai pas compris : Didiguinizi anlamadym.
Comprenez-vous ce que je dis ? Didiguimi anladynyzmy ?
Ne parlez-vous pas Français ? Fyransyzdja seuyléyémezmisiniz ?
Asseyez-vous, je vous prie. Ridja idérim bouyouroun otouroun.
Je n’ai pas pu avoir du poisson. Balyq alamadym.
Il n’y avait pas de poissons au marché. Tcharsoudé bir balyq yoghoudou.
Avez-vous appris votre leçon ? Dersini eugréndinmi ?
Allez-vous jusqu’à Paris ? Parizé qadar guidédjekmisiniz ?
J’aurais donc le plaisir d’être de votre société, car j’y vais aussi. Bou souretdé rifanizlé mucherréf oladjaghym zira béndéniz dakhi oraya guidédjéguim.
Venez voir mes fleurs. Guélin tchitchéklérimi gueurun.
Vos tulipes sont-elles fleuries ? Lalélériniz atchdy my ?
Je suis flatté de l’honneur que vous me faites. Haqqy adjyzanémdé vaqy olan iltifatynyzdan mésrour oldoum.
Messieurs, n’oubliez pas le garçon. Eféndiler ouchaghy ounoutmayin.
Entrons dans un café. Poundjdjou dukianyna guirelim.
Les sculptures et les ciselures sont admirables : Tachdan oyoulmouche sourétlér vé résimlér var ki tahayyour olounadjaq dérédjédé guzéldir.
Quel est le prix de cette chambre au mois ? Bou odanyn aylyghy né qadar ?