Extrait de Grenville-Murray (E. C.), Les Turcs chez les Turcs, 1878
I
MON CAVASS ET MOI
Mon cavass a, éminemment, une belle prestance. Les Grecs disent qu'il marche comme une femme grosse ; je trouve, moi, qu'il a l'air d'un tragédien de grand théâtre, transporté sur une petite scène de province. Mais c'est affaire d'appréciation.
Un cavass est une façon de garde du corps, l'appendice obligé de tout personnage officiel, dans le pays auprès duquel j'ai l'honneur d'être accrédité. Si donc j'ai un cavass, c'est que je suis un personnage ; et, en effet, j'ai le titre de... sous-vice-agent consulaire de Sa Majesté Britannique, dans l'île de... Barataria. Ma première profession fut celle de maître de danse, dans une pension de jeunes filles. C'est à cette école que lord Luckdown fit la connaissance de sa femme, et c'est à ce souvenir, souligné par l'appui du noble lord, que je dois aujourd'hui de pouvoir faire trembler le pacha de mon île, au moindre signe de ma tête. Est-ce aussi en raison de mon ancien métier que je fais volontiers des signes de tête, lorsque j'en trouve l'occasion ?
C'est un spectacle réconfortant et instructif, en même temps, de me voir circuler, flanqué de mon cavass. Lui, porte une grosse canne dont il se sert, avec une rare dextérité, sur le dos des gens qui gênent mon passage. Moi, comme représentant d'une puissance amie, j'aime à prouver l'importance de mon gouvernement, de ma mission et de moi-même. De là, la présence, à mes côtés, du cavass et de sa canne, chaque fois que je me montre aux habitants de Barataria. Lui et moi, avons la même notion des devoirs qui nous incombent, la même foi dans le bâton, le même dédain du raisonnement. Tous deux, nous professons que la discussion trouble inutilement l'équilibre des opinions, et c'est justice d'ajouter que la majorité de nos collègues, consuls, vice-consuls ou agents, partage cette façon de voir.
Je ne suis pas consul, et l'auréole qui m'entoure n'est faite que des reflets de celle de mon auguste et puissant chef. Mon cavass et moi n'en tenons pas moins, entre nos mains, les libertés et le repos de toute la population de notre île, laquelle comprend près de 80 000 âmes. Le pacha ne compte guère à côté de nous et de nos confrères. On le regarde généralement comme une sorte de battant de cloche, à l'usage des consuls grincheux. Quand ils veulent quelque chose qu'ils n'ont aucun droit de réclamer, ils se pendent au battant et l'agitent, jusqu'à ce que le bruit de la cloche effraie et fasse céder.
Mon cavass et moi, sommes en dehors de la juridiction des barbares parmi lesquels nous vivons. Nous ne devons à personne ni impôt ni respect, et nous traitons généralement le monde avec le mépris qui sied à la grandeur de nos fonctions. Nous sommes notre propre parlement, nos juges, notre jury, notre police et nos exécuteurs, si bien qu'on n'ose nous faire la moindre observation. Nous ne pouvons pas, il est vrai, pendre les mécontents ; mais notre autorité ne connaît pas d'autre limite. La bastonnade, le fouet font partie de nos droits ; et, pour peu que nous nous y mettions, nous pourrions rendre la vie si dure aux gens de Barataria qu'une transportation en masse leur paraîtrait chose enviable.
En raison de ces pouvoirs et de leurs attributs, mon cavass et moi, sommes traités partout avec distinction. Quand nous daignons donner aux autorités turques quelque nouveau gage de notre mauvais caractère, nous exigeons qu'une suite d'hommes et de chevaux vienne nous chercher. Quand nous admettons de petites gens en notre présence, nous voulons qu'ils nous témoignent leur respect, en enlevant leurs chaussures à notre porte. Nous n'acceptons pas, il est vrai, de tribut en argent ; mais nous le prélevons en admiration. Tous comptes faits, mon cavass et moi sommes peut-être, dans notre île, plus absolus qu'un Tzar ; et ceux qui affectent de ne le pas voir, n'ont jamais lieu de s'en applaudir. Ils sont inscrits sur nos tablettes, et il est à souhaiter pour eux qu'ils n'aient jamais affaire au sous-vice-agent consulaire de Sa Majesté Britannique.
Mon cavass aune autre prérogative importante, dont je ne jouis pas, malheureusement : il fabrique des sujets anglais. Lorsqu'un habitant de Barataria désire s'affranchir du paiement de l'impôt et de la soumission aux lois de son pays, il se présente à mon bureau et demande un passe-port. Comme je ne parle ni le grec ni le turc, mais simplement l'anglais et quelques mots de français que mon cavass comprend, je défère le postulant à ce fonctionnaire. « Anglaise sudjet ? » fais-je interrogativement. « O Dios», répond mon cavass, en portant alternativement ses deux mains à sa tête et à son coeur. On me présente alors des papiers que je ne puis pas lire ; entre autres, un document qu'on me dit être un certificat de baptême, délivré au solliciteur dans une colonie anglaise. Je sais qu'il n'y a aucun moyen de contrôler l'authenticité d'une pareille pièce, qu'elle ne porte ni timbre, ni cachet officiel d'aucune sorte. Je demeure donc plus ou moins indifférent à ce qui se passe entre mon cavass et son protégé, et ma signature a bientôt fait de transformer le transgresseur de lois en sujet de ma Reine, exempt désormais des impôts, de la bastonnade, et autres obligations particulières à son pays. J'imagine que la fabrication de sujets anglais constitue une source de revenus importants pour mon cavass.
Pour le reste, mon cavass et moi, sommes des gens comme tout le monde. J'étais très-bon maître de danse et très-respectueux des convenances sociales, avant d'être envoyé à Barataria. Mais l'étendue des pouvoirs dont ils sont investis, fait perdre la tête à tous les personnages de cette île ; la mienne a partagé le sort commun. Peut-être eût-elle tourné moins vite, si elle avait été plus forte ; mais elle serait alors plus raide et plus guindée, en sorte que, de ce côté, il n'y a rien à regretter. Tel que je suis, je me rends très-bien compte des motifs qui m'ont fait nommer, et des moyens à prendre pour rester bien en cour. Je sais que je suis une non-valeur et que, sans cette circonstance, je n'eusse jamais été promu par un ministre qui n'admet ni conseil, ni avis, ni concours d'aucune espèce. Je n'oublie pas qu'aussi longtemps que je ne ferai rien, dans mon île, de ce qui devrait y être fait, j'aurai droit aux égards et à la bienveillance de mes chefs.
Mon cavass a conscience des sentiments qui m'animent et je crois qu'il les apprécie ; car il écarte de moi quiconque pourrait troubler, par des projets ou des rapports, la tranquillité essentielle à la dignité d'un agent de Sa Majesté ma Reine. J'ignore ce qui se passe à côté de moi, comme j'ignore ce qu'on fait à Samarcand. Mon supérieur immédiat veut tout découvrir par lui-même ; et je serais mort, pratiquement, si je m'avisais d'interrompre ses lucratifs labeurs par une information véridique.
Et maintenant, lecteur, je pense que vous êtes suffisamment édifié sur mon cavass et sur moi-même pour comprendre que nous sommes l'ornement qui convient au service routinier duquel nous relevons. Notre seul but est d'avoir l'unique mérite qu'on y reconnaisse : celui de ne rien faire, officiellement parlant. Pour ma part, je puis dire, la main sur la conscience, que je remplis ce devoir scrupuleusement. Aussi, je m'attends tous les jours à voir mon inutilité récompensée par un avancement signalé ; et mon cavass nourrit une espérance parallèle. Le public approuvera notre promotion ; c'est tout ce que nous attendons de lui. Nous voulons bien recevoir son argent, mais c'est le seul rapport que nous puissions avoir ensemble. Encore un mot, lecteur : si jamais vous venez visiter l'Orient, tâchez de n'avoir affaire ni à mon cavass ni à son maître.
II
UNE AMBASSADE
J'ignore ce que j'avais à faire à Constantinople ; mais je connais du moins le nom de mes fonctions, ce qui n'était pas le cas de tous mes collègues. J'étais... sous-vice-consul (1), nommé et expédié parce que sir Hector Stubble, alors représentant de Sa Majesté Britannique auprès de la Sublime Porte, s'était querellé, avec son entourage, si bruyamment et si souvent, que les affaires de l'ambassade ne pouvaient plus marcher, sans l'appoint d'un concours étranger à son personnel habituel.
(1) En Angleterre le corps consulaire n'est pas distinct du corps diplomatique.
Inutile d'ajouter que sir Hector se querella avec moi. Son Excellence ne voulait avoir aucun rapport avec M. Fiddleton, notre secrétaire, parce qu'il grasseyait ; avec le premier attaché, parce qu'il ne grasseyait pas ; avec les autres, pour des raisons de même valeur, et elle faisait à tous une vie de chiens.
Entre le consulat et l'ambassade on était en état de guerre ouverte : l'un prétendant à toute l'autorité, l'autre voulant n'en accorder aucune. Un étranger arrivant à Constantinople et entrant en relations avec ces deux services, eût pu se croire égaré dans quelque enfer, ou revenu aux temps de l'Inquisition.
A l'exemple de certains sols qui ont une tendance marquée à se couvrir de mauvaises herbes, sir Hector Stubble avait une disposition naturelle à jeter le trouble et la discorde autour de lui. Il était impossible de se rencontrer, fût-ce par hasard, avec un Anglais, sans l'entendre aussitôt décrier, l'un après l'autre, tous ceux de ses compatriotes qu'il savait établis dans le pays. Calomnies, médisances, plaintes, ennuis de toutes sortes, se succédaient du matin au soir. Les gens les plus paisibles et les plus étrangers à cet état de choses en subissaient le contre-coup. Les chiens eux-mêmes de l'ambassade avaient appris à se lancer des regards défiants.
Il me fallut un certain temps pour arriver à m'expliquer comment un aussi grand personnage que sir Hector (1) avait pu se rendre si complètement odieux, en dépit de l'indulgence qu'on est toujours tenté d'avoir pour les puissants ; la solution de ce problème n'était pourtant pas difficile. C'était un homme d'intelligence moyenne, travailleur, intéressé, patriote selon ses humbles lumières, gentleman quand on ne le contrariait pas ; mais dur, injuste, malveillant, hautain et brutal à l'excès. Les sentiments, les opinions, les susceptibilités d'autrui ne lui inspiraient pas plus d'égards que s'il eût regardé ceux qui l'approchaient comme autant de marionnettes, sans âme ni coeur, faites pour se plier à ses fantaisies. Je crois qu'il eût été plus à sa place à la tête d'un établissement pénitentiaire ou d'une maison de correction.
(1) Quiconque est initié aux hauts faits du personnel diplomatique accrédité auprès de la Sublime Porto dans ces dernières années, reconnaîtra aisément le personnage visé dans ce chapitre, chapitre qui jette une si curieuse clarté sur les agissements de la diplomatie en Orient. (Note du traducteur.)
Amené de bonne heure à Constantinople, ce qui est une mauvaise école pour un fonctionnaire ; accoutumé à être affranchi de tout contrôle, il ne savait parler que sur le ton du commandement. Les observations les plus respectueuses, les explications les plus courtoises produisaient sur lui l'effet du drapeau rouge sur un taureau furieux. De quelque bonne volonté qu'on fût animé à son endroit, on ne parvenait ni à l'aimer ni à l'estimer ; et plus on le pratiquait, plus on se reconnaissait impuissant dans ce double ordre d'efforts. Les gens qui l'avaient servi le plus aveuglément n'obtenaient de lui, ensuite, ni un mot, ni un signe de reconnaissance ; il les eût vus mourir sous son toit, sans leur donner une marque d'intérêt. Personne ne lui fut jamais redevable d'un service. En revanche, il brisa ou compromit à tout jamais nombre de carrières péniblement acquises. Même quand il ne s'employait pas à enrayer l'avenir de ses subordonnés, il les mettait dans l'impuissance de remplir honorablement leurs fonctions et de servir utilement leur pays. Auprès de lui, on ne pouvait que s'humilier ou accepter le rôle de victime.
Cette humeur acariâtre, hautaine, vindicative et agressive ; cet esprit étroit et entiché de soi ; cette âme égoïste et fermée aux sentiments généreux, se faisait sentir à tout le monde. Depuis le Sultan qu'il tracassait, qu'il menaçait, qu'il torturait, jusqu'au dernier de ses laquais, chacun tremblait devant sir Hector,... à moins de se décider à rire de lui. Les étrangers l'appelaient « Sa Potence » ; ses subordonnés l'avaient nommé « the british embarrasser ». Il était entouré d'une bande de gandins qui se prosternaient devant lui, qui vilipendaient tout le inonde pour l'exalter, qui imaginaient et colportaient de fausses nouvelles pour lui plaire. Sa résidence était un tel foyer d'intrigues qu'il fallait, pour y vivre, le cœur d'un valet.
Tel est l'homme à qui l'Angleterre avait confié le soin de la représenter en Orient ! Tel est le personnage dont l'opinion et les avis éveillaient l'attention de l'Europe. En écrivant ces lignes, je n'éprouve que le regret de n'avoir pas trouvé des couleurs assez sombres pour peindre mon modèle. Car, quand l'histoire, reprenant ses droits sur cette période, dressera le bilan des fléaux déchaînés, directement ou indirectement, par ce personnage, — sang répandu, argent gaspillé, guerres inutiles, banqueroute du trésor ottoman, ruine des porteurs de titres turcs, massacres en Bulgarie, etc. ; quand ces faits et bien d'autres figureront à l'actif de l'homme qui fut, pendant plus de quarante ans, le véritable souverain de la Turquie, il n'est pas de parole dure, pas de jugement sévère auxquels on n'aura recours pour qualifier ces actes et pour condamner le parti politique qui contribua à leur accomplissement, par le complaisant appui qu'il prêta à leur auteur. Je passe maintenant aux autres membres de l'ambassade. Chacun, en ce monde, a sa spécialité : les uns cherchent à développer leur intelligence et à étendre leurs connaissances ; les autres visent simplement à se rendre agréables. Les attachés de Constantinople étaient de ceux-ci. Ils avaient des pianos dans leurs chambres et chantaient de petites romances françaises, légères, parfois grivoises. Ils montaient à cheval, et donnaient à dîner aux artistes du Théâtre Italien. Ils traitaient, de haut en bas, les banquiers de Galata. Ils patronnaient les commerçants ; ils pilotaient les voyageurs de qualité ; surtout, ils arrivaient à faire croire qu'ils avaient de l'influence et de l'autorité. Pour tout dire d'un mot, nous n'étions guère, au fond, que des Snobs officiels.
Stylés par l'exemple de nos chefs, nous aimions le mystère ; les banalités les plus vulgaires nous servaient de prétextes à confidences. Nous nous prenions à part, l'un après l'autre, pour nous communiquer des secrets de polichinelle, et les gens qui nous rencontraient ensemble se demandaient toujours, vu nos airs solennels, si quelque événement politique, d'une importance particulière, n'était pas à la veille d'éclater. Même sur les sujets les plus ordinaires, sur des incidents connus de toute la ville, nous ne pouvions pas parler comme tout le monde. Le mystère était devenu l'âme de noire vie ; nourris, grandis, éteints à ce régime, il nous aurait semblé que nous n'étions plus des diplomates, si nous avions cessé de le pratiquer.
Peut-être cette habitude était-elle entretenue par la crainte que le public ne pût prévoir et mesurer, d'avance, les difficultés que nos sottises ménageaient au gouvernement, si nous nous montrions moins solennels et empesés. Lorsque le mal est fait, il est trop tard pour se plaindre. En outre, nous avions découvert qu'il est beaucoup plus facile d'expliquer une erreur déjà ancienne de quelques mois et touchant une question qui a cessé d'intéresser, que de se conduire de façon à ne redouter aucun contrôle ni aucune investigation. Je ne me figure pas qu'on puisse avoir reçu de plus mauvaises leçons que celles qui nous étaient données par nos supérieurs, et que nous suivions scrupuleusement.
Quant à notre secrétaire d'ambassade, c'était un mythe ; nous ne le voyions jamais. Sir Hector l'exécrait et s'abstenait de lui rien communiquer. Jamais il ne lisait une dépêche, jamais il n'en envoyait ; si bien que, quand une absence de l'ambassadeur l'amenait à prendre la direction de la légation, il se trouvait aussi embarrassé que si on l'eût prié de décrire le côté de la lune que cet astre entêté s'obstine à nous cacher. Aucun de nous, du reste, n'avait de tâche spécifiée ; nous étions tous à la merci de l'indifférence et de l'incapacité de notre chef, et lorsqu'il nous employait, c'était généralement pour l'affaire à laquelle nos aptitudes et nos connaissances nous avaient le moins préparés.
Pour compléter l'édification du public sur le sujet traité dans ce chapitre, et pour lui permettre d'apprécier de quelle pitoyable façon l'action des puissances s'exerce en Orient, j'aurais encore beaucoup à dire : notamment sur les interprètes des ambassades qui jouent un rôle si important dans toutes les négociations, et qui pourtant se recrutent, souvent, en dehors du pays dont ils sont chargés de traduire la volonté ou d'exprimer les vues. Mais je crois en avoir dit assez pour démontrer, au moins au lecteur anglais, l'urgence d'une réforme du service diplomatique. M'est avis que nos représentants à l'étranger seraient plus utiles à leur gouvernement en s'initiant à la situation industrielle et commerciale du pays où ils résident, ou à l'état des relations économiques des deux nations, qu'en rédigeant des rapports sur les faits et gestes de telle Altesse Sérénissime, sur les propos tenus par tel homme d'Etat ou sur les scandales de telle cour. M'est avis également qu'au lieu de demeurer une sorte de refuge ou de sanctuaire, à l'usage d'une aristocratie dégénérée, le corps diplomatique devrait donner accès à des personnalités moins huppées, mais plus intelligentes, plus conscientes des tendances de leur époque, plus mêlées au mouvement général des esprits. M'est avis, même, que les nations s'épargneraient bien des difficultés en supprimant les ambassades et les ambassadeurs, lesquels n'ont plus de raison d'être, aujourd'hui que les communications s'échangent facilement de pays à pays, et que les peuples ont d'autres moyens de se renseigner respectivement sur leur pouvoir, que d'auner le galon d'or qui orne les habits de leurs agents.
Mais je n'insiste pas sur ces divers points. Le mot de réforme est trop peu en faveur pour qu'on puisse se complaire à le développer, lorsqu'on est dispensé de cette tâche ingrate par le titre même du livre au cours duquel on a été amenée le prononcer. Nombre de gens regardent comme le comble de la sagesse de professer les opinions de leurs grands'mères, et traitent immédiatement d'esprit dangereux quiconque a la hardiesse de ne pas partager les vues de ces vieilles personnes. Je n'ai pas envie de passer pour tel.