Parfois, se dressent encore, dans les campagnes, au sud de la Turquie, des vestiges de maisons depuis longtemps abandonnées, dont subsistent seuls des pans de mur.
Constructions en pierre, édifiées selon un modèle identique : pierres d'angle taillées, moellons calcaire de forte taille, lattes transversales en bois de sapin, placées régulièrement, pour absorber d'éventuelles secousses sismiques.
Tandis que les champs d'alentour exhibent la régularité de leurs plantations, la folle avoine envahit les ruines. Un figuier dont on aperçoit l'extrémité des branches, signale l'existence, non loin de là, de l'eau vivifiante.
Le temps fait son œuvre : il n'y a plus de toit, l'escalier extérieur s'est depuis longtemps écroulé, les murs se sont effondrés. Bientôt tout finira par se disjoindre et par disparaître.
En faisant face, de l'intérieur de la maison, au seul mur qui subsiste encore, on distingue, en contre-bas, l'espace du rez-de-chaussée, pièce sans enduit, avec un jour étroit en forme de meurtrière, laissant passer le peu de lumière nécessaire pour protéger de l'humidité.
Au premier étage, délaissant les solives et les restes du plancher de la pièce d'habitation, le regard est appelé par l'arc brisé, avec son entablement nettement marqué, ses colonnes et son arcature. Foyer, sorte de niche noircie, où jadis brûlait le feu, témoin d'une vie désormais disparue.
Mais, dans le paysage des campagnes éloignées, ou encore dans les environs des villages et des villes, il subsiste encore des habitations abandonnées, cependant mieux conservées.
C'est la même physionomie d'ensemble d'une construction à un étage. On distingue au-dessus de la petite fenêtre de gauche un linteau de réemploi d'un bâtiment nettement plus ancien. Quant au linteau de la porte, en haut de l'escalier extérieur donnant accès à la pièce d'habitation, il est formé d'une simple pièce de bois.
Bientôt, sous les coups de boutoir de la pelleteuse, cette maison inutile est vouée à disparaître.
JJB / 07/2016