Luxueux palais des sultans, le Dolmabahçe Sarayı est devenu musée et palais de la république où l'on accueille les chefs d'état étrangers.
Entrée du Palais de Dolmabahçe, carte postale du début du XXe siècle
C'est le sultan Abdümecit Ier (1839-1861) qui fit construire le palais actuel entre 1843 et 1856 à la place des bâtiments qui avaient brûlé en 1814 et 1840. Les plans sont l'oeuvre de l'architecte Balyan. Le palais est composé de plusieurs bâtiments en marbre blanc avec, au centre, la salle du trône coiffée d'une coupole qui culmine à 36 mètres. Il comprend 285 pièces, 44 salons, 6 hammams pour une superficie de 45000 m2. Il comprend trois garndes parties :
- Mâbeyn-i Hümâyûn (Selâmlık où habitent les hommes)
- Muâyede Salonu (salle des cérémonies)
- Harem-i Hümâyûn, le harem où habitent les femmes
Les souverains ottomans quittèrent Topkapi et s'installèrent à Dolmabahçe.
Une grille monumentale fut construite le long du Bosphore.
Le coût fut énorme, proportionnellement au budget de l'empire : 3,5 millions de livres turques (cf Mantran, Histoire de l'empire ottoman), dont plusieurs tonnes d'or utilisées sous forme de feuilles pour les décors.
Le 19 mars 1877, c'est dans la salle du trône qu'eut lieu la première session de la Chambre des Députés.
Le 10 novembre 1938, Mustafa Kemal Atatürk mourut dans une des chambres à 9h05, heure à laquelle toutes les horloges furent arrêtées.
Sources :
Carte envoyée en 1956
Le Palais de Dolmabahçe vu par H. Barth, Constantinople, 1913
La série des façades construites dans les cinquante dernières années du siècle passé commence par le superbe palais de Dolma-bagtché [Dolmabahçe], qu'Abdul-medjid fit construire, près du Bosphore, sur l'emplacement d'une ancienne résidence d'été en bois, datant de Sélim III et tombée en ruines. Vu du Bosphore, Dolma-bagtché offre un coup d'œil magnifique. La façade s'étend sur une longueur de 650 mètres. Un quai de marbre la parcourt dans toute son étendue et une grille de fer de grande valeur, représentant des motifs tirés du règne végétal, tels que rameaux et fleurs, la sépare de la mer.
Tout autour du palais, sont des jardins fleuris où se trouvent les bâtiments secondaires réservés à la Cour. La façade elle-même est un mélange de styles convenant tantôt à un théâtre, tantôt à un temple : l'Occident et l'Orient y mêlent leurs motifs et produisent ainsi un nouveau caractère plein de grâce et d'effets. Une abondance d'ornements, une richesse féerique se montrent dans les arcs, les fenêtres et les grands portails, dont une des portes donne sur la mer, tandis que les autres s'ouvrent sur les jardins : l'une de celles-ci conduit sur une place plantée de platanes, située sur le rivage en face de la mosquée ; l'autre sur l'allée qui longe les hauts murs du palais et mène vers Béchik-tach [Beşiktaş].
Le visiteur est surpris de la splendeur prodiguée à l'intérieur du château, du luxe raffiné qui y règne. La fameuse Salle du Trône, utilisée seulement dans les occasions exceptionnelles, occupe toute la longueur du bâtiment du centre et se place, par sa grandeur incroyable et sa décoration, parmi les plus imposantes de l'Europe entière. Je nommerai encore ici la salle de bain. avec ses murailles recouvertes d'albâtre.
Carte postale envoyée en 1934