Seyyîd Ali Effendi a été le premier représentant permanent de la Turquie en France, et arriva en France à l'époque du Directoire. Ce poème lui fut adressé.
Il vécut la crise entre la France et l'Empire ottoman, après l'invasion de l'Egypte par Bonaparte.
Son arrivée en 1797 suscita une grande curiosité et il eut un grand succès avant de tomber dans l'oubli et de partir dans l'indifférence en 1802.
Sa mission fut difficile : il resta quasiment en résidence surveillée et ce n'est pas lui qui négocia ni ne signa la paix entre la France et la Turquie.
Cette ambassade a été décrite dans le livre :
Maurice Herbette, Une ambassade turque sous le Directoire, Paris, Librairie académique Didier Perrin, 1902
343 pages.
Disponibilité : Bibliothèque nationale de France, Gallica
Couplets adressés à M. l'Ambassadeur de la Porte
Air de la Croisée.
Seigneur, vous voyez tout Paris
Applaudir à votre ambassade ;
On sait que les Turcs nos amis
N'ont point entrée dans la croisade.
Pour prix d'un excès de bonté
Et d'une tendresse aussi forte
Dieu veuille que la liberté
Gagne bientôt la Porte. (bis)
Nos Directeurs vous ont, ici,
Exprimé leur douce allégresse.
Ils seraient bien reçus aussi
Par le souverain de la Grèce.
Ils savent que chez son vizir,
Ils seraient traités de la sorte
Et qu'on aurait bien du plaisir
A les voir à la Porte (bis).
Notes :
- la croisade : il s'agit de l'alliance des puissances européennes contre la France révolutionnaire. L'Empire ottoman n'y prit pas part.
- La Porte, c'est-à-dire la Porte ottomane
- Les Directeurs sont les membres du Directoire.