ISMAÏL-pacha, médecin et homme d'Etat ottoman, né vers 1812, aux environs de Smyrne, de parents grecs qui avaient acquis une certaine aisance par l'industrie, fut enlevé à sa famille, à l'époque de l'insurrection grecque (1821), et vendu, comme esclave, à un chirurgien smyrmote, nommé Hadji-Isaac, qui l'adopta après l'avoir fait circoncire, et l'éleva dans la religion musulmane, sous le nom d'Ismaïl. Pendant tout le cours de la guerre que les Turcs soutinrent contre les Grecs, puis contre les Russes (1822-1829), il suivit son maître, chirurgien aux armées, et apprit sous lui la pratique de son art. La guerre terminée, il fut attaché en qualité de chirurgien-major, au 3e régiment d'infanterie de la garde. Il obtint ensuite d'entrer, comme élève, à l'Ecole de chirurgie nouvellement fondée par le sultan Mahmoud, sous la direction de Namik-pacha.
En 1840, il vint à Paris où il suivit, pendant quatre ans, les cours de sa Faculté. De là, il se rendit à Pise, où il prit ses grades, et peu après il fut élu membre correspondant de l'Académie de médecine de Paris. Il eut dès lors, comme savant, une position exceptionnelle dans son pays, et peu après son retour à Constantinople il fut nommé médecin en chef de l'empire. Trois ans plus tard, élevé au rang de muchir, il fut chargé du ministère du commerce, auquel on réunit les départements de l'agriculture et des travaux publics. En 1852, il reprit, possession de son ancien poste, sous le titre de directeur des affaires médicales et de l'Ecole de médecine, et passa de là au gouvernement général de la province de Smyrne.
Au bout d'un an et demi, il revint à Constantinople, où il fut nommé membre du conseil du Tanzimat, et fut ensuite chargé de nouveau de son ancien ministère. Ismail pacha a rendu des services comme chef du corps médical. On lui doit l'amélioration des hôpitaux, la propagation de la vaccine, des dispensaires dans la capitale et dans les provinces, la création d'une Gazette médicale, etc. Décoré des ordres de son pays, il est grand officier de la Légion d'honneur.
Source : Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains