"Hair-Ullah [Hayrullah efendi, 1817-1866], membre du conseil d'État et du conseil de l'instruction publique de Turquie, inspecteur général des écoles publiques, né à Constantinople, vers 1820 , est fils de l'ex-historiographe de l'empire, Abd-ul-Hag-Effendi [Abdülhak Molla], qui mourut en 1853. On lui doit une Histoire de l'empire ottoman [Devlet-i Aliyye-i Osmâniye Tarihi, 1853-1875], qui doit comprendre un grand nombre de volumes (le VIIIe, qui a paru en 1856, s'arrête au règne de Mahmut II). Il a aussi traduit plusieurs ouvrages français, notamment un Traité d'agriculture, en trois volumes."
Hayrullah efendi a beaucoup contribué aux progrès de la médecine en Turquie.
Il fut également ambassadeur à Téhéran où il mourut. Il voyagea également plusieurs fois en Europe dans les années 1860 et écrivit le récit de ces voyages dans un livre intitulé "Le Livre des voyages" qui était aussi un guide.
Ce livre est paru en Français :
Voyages dans la modernité. Deux Ottomans à Paris et à Londres au XIXe siècle, traduit par Gül Mete-Yuva, Actes Sud, 2015, 272 pages
A consulter : Nuran Yildirim, "Le rôle des médecins turcs dans la transmission du savoir", in Médecins et ingénieurs ottomans à l'âge des nationalismes, sous la directions de Méropi Anastassiadou-Dumont, Institut français d'études anatoliennes, Maisonneuve et Larose, 2003
Extrait de la Gazette médicale de Paris, 1849
La Médecine en Turquie.
La Turquie adopte successivement les innovations les plus propres à hâter les progrès de la civilisation. L'instruction publique a été, surtout dans ces derniers temps, l'objet des soins attentifs du sultan. Les meilleurs ouvrages de science et de littérature sont traduits chaque jour et contribuent singulièrement à développer dans l'empire les connaissances généralement peu répandues jusqu'ici.
C'est ainsi que le médecin en chef de l'empire, Haïr-Ullah-Effendi, vient de créer une feuille médicale qui aura deux éditions, l'une en français sous le nom de Gazette Médicale de Constantinople, et l'autre en langue turque. Le premier numéro de ce journal a déjà paru ; il renferme un article dans lequel Hair-Ullah effendi, qui a pris la direction de cette feuille, développe tous les avantages qui résulteront d'une pareille entreprise. Le médecin en chef a signé cet article avec ses titres de docteur en médecine et directeur des études de l'école impériale de Galata-Seraï [Galatasaray]. « Cette feuille mensuelle, dit le Journal de Constantinople, est du plus haut intérêt pour l'empire ottoman, et les développements qu'on lui donnera, nous n'en doutons point, ne laisseront pas que de la rendre très-utile à l'Europe savante. »