A la fin du XIXe siècle, la photographie stéréoscopique se répand. Le stéréoscope est "un instrument d’optique qui donne le sentiment du relief, au moyen de deux images planes superposées par la vision binoculaire". Constantinople, avec son histoire et ses multiples monuments, est un sujet idéal et nombreux sont les éditeurs étrangers qui utiliseront cette technique. Voici un petit échantillon de cette production.
Bien que de petite taille, les tirages sur papier albuminé collés sur carton révèlent beaucoup de détails. Certaines photos stéréoscopiques sont imprimées comme des cartes postales (Panorama pris du Petit-Champ).
Constantinople, la ville vers le sud-est
Carte postale légendée : "3 Constantinople, la ville vers le sud-est. - LL."
Cette carte appartient à la même série que les quatre cartes ci-dessous.
Constantinople, le Pont de Galata
Photographie stéréoscopique au format carte postale. Un des détails montre un employé entrain de percevoir le droit de passage. Sur un autre, on aperçoit un marchand ambulant de balais.
Panorama pris du Petit-Champ
Photographie stéréoscopique au format carte postale.
Constantinople, Fontaine du Sultan
Carte postale légendée : "12 Constantinople, Fontaine du Sultan. - LL."
Constantinople, Vue prise d'un navire
Carte postale légendée : "2 Constantinople, Vue prise d'un navire. - LL."
Galata, the foreign part from the Outer bridge, 1901
Au premier plan, un marchand ambulant et un homme coiffé d'un chapeau, au second plan, regardent le photographe.
Editeur : (à gauche) H. C. White Co., publishers. J. J. Killelea & Co, London & Paris, Sole Foreign Selling Agents.
(à droite) The "Perfec" Stereograph, Trade Mark. Patented April 14, 1903. Other Patents Pending.
New Mosque of the Sultan Mother, Constantinople, Turkey, 1901
Au premier plan, deux piétons (au centre et à droite) regardent le photographe.
Les mentions d'éditeur sont les mêmes que pour la photographie précédente.
Texte au dos de la photographie
Among the 379 mosques which Constantinople is said to provide for the faithful this of the Sultan-Mother, known also as the New Mosque (Yeni Jami) , is not the most celebrated, although it is so typical of the capital of the East. The first rank would have to be given to S.Sophia, the domed church of Justinian (527-565), converted into a mosque after the Turkish conquest (1452), and still the most famous building in Constantinople. Many other churches were also turned into mosques, but the Sultans have not failed to build new places of worship, some of them on high ground, with many domes and from two to six slender minarets. But while the New Mosque has neither venerable history nor striking situation to commend it, its place in the life of this busy quarter is an important due. We are standing on the briige which spans the Golden Horn, that celebrated arm of the Bosphorus which provided the city with a harbor and ensured its commercial importance, long before the old Byzantium became the new city of Constantine, and capital of the Roman Empire. Behind us lies the commercial quarter of Galata, with its motley population, forever passing and repassing over the rough boards of this Outer Bridge. It would be dificult to find a spot in the world where more languages can be heard or more varied types of humanity studied. But a short distance to the left is the Custom House, and then the Railway Station. Behind the mosque is the Egyptian Bazaar. No wonder that in this busy life of bridge and street it is not easy to stop and think of the mosque in the background.
In architecture it is like all of its companions, a descendant of that famous parent, S. Sophia. A mass of domes of every size, pierced with grated windows, rises by degrees to the crescent upon its topmost pinnacle. Smaller windowless domes are pentyfully strewn about, and above them all soar the delicate minarets.
See Gautier’s Constantinople, De Amicis’s Constantinople
Essai de traduction
Parmi les 379 mosquées que Constantinople est censée offrir à ses fidèles, celle de la Sultane-Mère, connue aussi sous le nom de Nouvelle Mosquée (Yeni Jami), n'est pas la plus célèbre, bien qu'elle soit si caractéristique de la capitale de l'Orient. La première place revient à Sainte-Sophie, l'église à coupole de Justinien (527-565), transformée en mosquée après la conquête turque (1452), et qui reste l'édifice le plus célèbre de Constantinople. De nombreuses autres églises ont également été transformées en mosquées, mais les sultans n'ont pas manqué de construire de nouveaux lieux de culte, dont certains en hauteur, avec de nombreux dômes et de deux à six minarets élancés. Mais si la Nouvelle Mosquée n'a ni histoire vénérable ni situation remarquable à faire valoir, sa place dans la vie de ce quartier animé est importante. Nous nous trouvons sur le pont qui enjambe la Corne d'Or, ce célèbre bras du Bosphore qui a fourni à la ville un port et assuré son importance commerciale, bien avant que l'ancienne Byzance ne devienne la nouvelle ville de Constantin et la capitale de l'Empire romain. Derrière nous se trouve le quartier commercial de Galata, avec sa population hétéroclite, qui passe et repasse sans cesse sur les planches rugueuses de ce pont extérieur. Il serait difficile de trouver un endroit au monde où l'on puisse entendre plus de langues ou étudier des types d'humanité plus variés. Mais à une courte distance sur la gauche se trouve la douane, puis la gare. Derrière la mosquée se trouve le bazar égyptien. Il n'est pas étonnant que dans cette vie trépidante de ponts et de rues, il ne soit pas facile de s'arrêter et de penser à la mosquée qui se trouve à l'arrière-plan.
Du point de vue architectural, elle est comme toutes ses compagnes, une descendante de sa célèbre mère, Sainte-Sophie. Une masse de dômes de toutes tailles, percés de fenêtres grillagées, s'élève par degrés jusqu'au croissant de son pinacle le plus élevé. De plus petits dômes sans fenêtres sont éparpillés, et au-dessus d'eux s'élèvent les délicats minarets.
Constantinople, la mosquée de Tophane
Photographie peut-être un peu plus ancienne que les précédentes. On remarque une différence entre les deux versions : la pause étant assez longue, sur une des photographies, on distingue plusieurs fois les soldats près des canons ; sur l'autre, on ne voit plus qu'une image fantomatique d'un soldat.