Une présentation de cette très éphémère revue.
Le Journal asiatique de Constantinople doit paraître mensuellement par cahier de cinq à six feuilles d'impression et formera deux volumes in 8° par an. Le prix de l'abonnement est de cinq piastres fortes d'Espagne par an.
Le cahier de janvier, le seul qui ait encore paru jusqu'à ce moment, commence par une dédicace en latin, adressée par l'auteur à S. M. Sultan Abdul Medjid. Puis, en français, dans une introduction aussi bien écrite que convenablement développée, M. Cayol, après avoir passé en revue les diverses sociétés qui, en Europe et dans l'Inde, publient, depuis un grand nombre d'années, des recueils sur les langues, la littérature, les sciences et les arts de l'Asie et de l'Orient, indique rapidement la nature, le but et le résultat de leurs travaux. Si cette indication, ajoute-t-il, peut paraître superflue aux savants de l'Europe, elle est nécessaire, du moins, aux lecteurs de l'Orient qui, pour la plupart, ne connaissent pas les recueils publiés hors de chez eux. En voyant les travaux nombreux et importants dont leur pays a été l'objet, ils apprendront à l'estimer et à s'en occuper eux-mêmes.
Passant ensuite aux éléments de succès que petit avoir ton journal dans le pays même, M. Cayol, en remontant un peu haut, pense cependant avec raison que, depuis l'envoi d'ambassades européennes fixes près de la Sublime Porte, le nombre des Européens transplantés en Turquie pour des affaires locales s'est considérablement accru. Point de doute que, parmi ceux-ci, il ne s'en trouve beaucoup qui, par état ou par goût, seront dans le cas de s'occuper d'études orientales. Le nom des collaborateurs, ainsi que le choix des articles du nouveau journal, qu'offre le sommaire du premier numéro, semble par avance justifier cette prévision. Si M. Cayol est fondé à croire que les savants orientaux ne lui feront pas défaut, il n'en fait pas moins appel à la collaboration des orientalistes européens, à la disposition desquels il met le moyen puissant et propagateur de son imprimerie.
Sans entrer ici dans toutes les considérations d'un ordre plus élevé encore que fait si bien ressortir l'introduction de M. Cayol, nous y renvoyons nos lecteurs, ne doutant pas que, comme nous, ils n'apprécient toute la portée scientifique et locale du Journal asiatique de Constantinople et ne l'aident au besoin de leur assentiment, de leurs voeux et du concours empressé de leurs travaux, lorsqu'il sera définitivement et régulièrement établi.
Xavier Bianchi, Journal asiatique, 1852