Calouste Sarkis Gulbenkian (1869-1955), né à Istanbul dans une riche famille arménienne de l'empire ottoman, surnommé Monsieur 5 %, fit fortune dans le négoce du pétrole, mais fut aussi un grand collectionneur d'art aux goûts éclectiques.
Il fait des études au collège Saint-Joseph d'Istanbul, puis à Londres et à Paris. En 1891, il publie "La Transcaucasie et la Péninsule d'Apchéron; Souvenirs de voyage", chez Hachette, récit d'un voyage où il évoque, entre autres sujets, le pétrole du Caucase.
Cet intérêt pour les gisements pétroliers dont il perçoit le potentiel grandit et il les étudie. En 1910, il devient "conseiller financier près des ambassades ottomanes en France et en Angleterre" (article dans "Mècheroutiette, organe du Parti radical ottoman", juin 1911 et dans "La Jeune Turquie", 29 octobre 1910), et s'installe à Paris où il habite quai d'Orsay, puis avenue d'Iéna dans une maison achetée en 1922 (https://gulbenkian.pt/museu/en/the-founders-collection/about-the-collection/).
En 1912, il participe à la création de la Turkish Petroleum Company dont l'actionnariat est modifié après la Ière guerre mondiale, en 1928.
"Ce pourcentage [23,75%] met la Compagnie française des Pétroles exactement sur le même pied que l'Anglo-saxon (Royal Dutch) et la Near East Development (groupe des Compagnies américaines.), chacune de ces entreprises détenant 23,75 % des actions de l'Irak Petroleum. Le solde du capital, soit 5%, est propriété de M. Gulbenkian. Or, le gisement de l'Irak est dès maintenant reconnu pour l'un des plus riches du monde. " (L'Echo de Damas, 30 octobre 1931)
En 1942, quittant Paris occupé par les Allemands, il se réfugie au Portugal, pays neutre. Il revient à Paris après la guerre, décide, en 1953, de créer par testament une fondation et un musée à Lisbonne auquel il lègue sa collection. Il meurt à Lisbonne en 1955.
Le beau musée Gulbenkian de Lisbonne, construit au milieu d'un parc et inauguré en 1969, abrite une importante collection d'art ancien, moderne et contemporain.
Dans ces collections qu'il a enrichies tout au long de sa vie en achetant toujours les plus belles pièces, on trouve évidemment quelques beaux objets ottomans, tapis, céramiques, manuscrits etc.
Pour approfondir :
- Astrig Tchamkerten, Mikhael Essayan, Calouste Sarkis Gulbenkian: l'homme et son oeuvre, Fundação Calouste Gulbenkian, 2010, 114 pages
- Maria Queiroz Ribeiro, Iznik Pottery and Tiles in the Calouste Gulbenkian Collection, Calouste Gulbenkian Foundation, 2009, 136 pages
- https://gulbenkian.pt/