EMIN-MUKLlS-effendi, administrateur ottoman, né à Smyrne, en 1226 de l'hégire (1811), d'une ancienne famille d'ulémas, reçut une éducation distinguée, qui loi permit d'entrer au bureau de traduction de la Porte, où il se perfectionna dans l'étude des langues européennes (1837). L'année suivante il accompagna le sultan Mahmoud en Roumélie, et à son retour fut nommé secrétaire d'ambassade à Londres sous Sarian, puis à Paris, sous Ahmed Fethi-pacha, beau-frère du sultan.
En 1841 et 1842, il fut envoyé en Serbie en qualité de commissaire de la Porte, lors des troubles qui amenèrent la chute du prince Michel Obrenovitch. Cette mission lui valut, à son retour, la charge de deuxième traducteur du divan, puis celle de grand interprète, que venait de quitter Fuad-Effendi (1846) ; deux années après (1848), il fut envoyé dans les principautés, en qualité de conseiller adjoint à l'envoyé plénipotentiaire de la Porte, et contribua au rapprochement qui eut lieu entre les Turcs et les Moldo-Valaques. L'année suivante, il fut envoyé dans le Liban pour y présider aux opérations du cadastre, sage et utile mesure, nouvellement décrétée par la Porte, mais d'une difficulté extrême dans l'exécution, vu l'état d'anarchie séculaire où se trouve cette contrée. Emin-Muklis triompha de toutes les difficultés. Nommé directeur des affaires étrangères en 1861, il résigna, au bout de peu de mois, ses fonctions pour retourner en Syrie, où il fut chargé du cadastre de la ville et de la province de Beyrouth. En 1854, il revint à Constantinople, où il fut nommé membre du conseil suprême, avec le grade de fonctionnaire de la première classe. Au commencement de 1861, il fut nommé gouverneur de Damas, à la suite des troubles et des massacres de Syrie, et déclara aux puissances européennes qu'il était en mesure de protéger lui-même les chrétiens.
Emin-Muklis, décoré de l'ordre du Medjidié et commandeur de plusieurs ordres européens, a été promu officier de la Légion d'honneur.
Source : Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains