Catégorie : Villes et villages
Affichages : 4557

Erzurum (Erzéroum) est une ville de plus de 500000 habitants à l'est de l'Anatolie, à 2000 mètres d'altitude. Le climat y est rude, la neige fréquente, mais, grâce à son université créée dans les années 1950, c'est une ville dynamique.

Elle connut un passé agité, changea de maîtres à de nombreuses reprises au cours de son histoire : byzantins, arabes, arméniens, turcs seldjoukides, ottomans, russes etc  Sa situation sur la route de la soie lui apporta longtemps la prospérité.

Ce n'est pas une ville très touristique, mais elle recèle quelques monuments importants.

Vue générale

Carte postale de petit format des années 1930-1940, légendée "Erzurum genel görünüs, Foto Ressam"

Erzurum, vue d'ensemble

On aperçoit les principaux monuments de la ville dont la Çifte Minare Medresesi et, au premier plan et à l'arrière-plan, des kümbet (mausolées) de l'époque sedjoukide.

Au milieu, le minaret isolé dominant un grand bâtiment est celui de la Yakutiye medresesi, construite en 1310 par le gouverneur Ilkhanide Hoca Yakut.

Essai de chronologie

Çifte Minare Medresesi

Carte postale photographique du début du XXe siècle.

erzurum-cifte-minareli-medrese-1.jpg erzurum-cifte-minareli-medrese-1a.jpg erzurum-cifte-minareli-medrese-1b.jpg

erzurum-cifte-minareli-medrese-1c.jpg

Çifte Minare Medresesi, la medrese aux deux minarets, est une école coranique fondée en 1253 par Hüdavent Hatun, la fille du sultan seldjoukide Alaeddin Kaykubad.

Le portail orné de stalactites est encadré de deux minarets cylindriques à cannelures couverts de faïence bleue et reposant sur des soubassements carrés.

Le soubassement du côté droit de la porte est décoré d'un aigle à deux têtes surmontant des palmettes.

La partie supérieure du portail, qui n'apparaît pas sur notre carte postale photographique, a été restaurée.

Kümbet

Carte postale sans date, années 1930-1950 ?
Le kümbet désigne les tombeaux monumentaux seldjoukides dont la plupart datent du XIIIe siècle.
Au sommet du kümbet que nous présentons (et qui est maintenant restauré), une cigogne a construit un nid. 

Maraşal Çakmak hastanesi (ancien Hôpital militaire Maréchal Çakmak)

Carte postale photographique  datée 10-08-1947


Maraşal Çakmak hastanesi

Dans Erzurum dont la silhouette est marquée par l'architecture seldjoukide, ce bâtiment est un témoignage de l'architecture nationale du XXe siècle. L'hôpital fut construit en 1936 et prit le nom du maréchal Fevzi Çakmak (1876-1950), héros de la guerre d'indépendance, nommé maréchal par la Grande assemblée nationale de Turquie en 1922, chef d'état-major pendant plusieurs années et député à plusieurs reprises (Demokrat Partisi, Parti démocrate, 1946, Millet Partisi, 1948)

====================================

François Alphonse Belin, Extrait du Journal d'un voyage de Paris à Erzeroum, Journal asiatique, 1852

 Erzeroum, l'ancienne Carin ou Garin des Arméniens et la Théodosiopolis des Grecs, est aujourd'hui le chef-lieu d'une vaste province de l'empire ottoman, et la résidence du gouverneur général, qui porte le titre de Erzroum èïâleti vâlici; il a ordinairement le rang et le grade de mouchir; et, il va quelques années, lorsque cette province n'était pas encore soumise au système d'administration connu sous le nom de tanzimâti-khaïruè, le gouverneur d'Erzeroum était en outre général en chef des armées turques du côté de la Perse, et il portait, en cette qualité, le titre de seraskièri àçâkiri charqylè.

La ville actuelle, assise au pied du Taurus, non loin des sources de l'Euphrate et sur un plateau qu'on dit élevé à 1800 mètres au-dessus du niveau de la mer, se compose de deux parties bien distinctes : la citadelle ou ville haute, formée de deux vastes enceintes; et la ville basse, composée des habitations qui sont venues se grouper sous la protection des remparts de la forteresse, bien affaiblie d'ailleurs depuis la dernière guerre. La ville est entièrement ouverte; elle n'a point de mur d'enceinte, et elle est bordée, du côté de la plaine, par des cultures qu'on décore pompeusement du nom de jardins (boustân), mais où l'on ne voit guère que des légumes de première nécessité.

La population s'élève aujourd'hui à 30000 habitants environ, dont la majeure partie, composée de Turcs, de Persans et de Curdes, est de religion musulmane ; le reste est formé de chrétiens arméniens et grecs et de quelques familles juives et bohémiennes, auxquelles enfin on doit ajouter la colonie européenne, représentée seulement par les consuls et par quelques Francs employés au service du gouvernement local.

Les Turcs habitent la citadelle et la partie de la ville qui l'avoisine; c'est dans la forteresse que se trouvent le sarai [saray] (résidence du gouverneur) et quelques édifices dont il sera parlé plus bas ; les chrétiens résident dans la partie basse de la ville, du côté de la plaine; les maisons consulaires sont également dans ce quartier.

A lire

Ouvrage en Turc avec de nombreuses photographies.