Georges Rhasis

Vocabulaire français-turc

St-Pétersbourg, de l'imprimerie de l'Académie impériale des sciences, 1828-1829
2 tomes en 1 volume in-4, xii pages,  438 colonnes, II pages, 328 colonnes

Cet ouvrage est souvent assez référencé, mais nous n'en avons trouvé aucune critique. Il est possible que sa diffusion ait été assez restreinte. On en trouve un exemplaire à la Bibliothèque nationale de France à Paris.
Un exemplaire a été récemment mis en vente chez un libraire au prix de 1500 euros, ce qui témoigne de sa rareté.

Nous reproduisons ci-dessous l'annonce de la parution de l'ouvrage paru dans le Journal Asiatique en 1826. 

Il semble que l'auteur ait succédé comme titulaire de la chaire de Grec moderne à l'École spéciale des langues orientales vivantes à Anse de Villoison comme en témoigne sa "Leçon inaugurale prononcée à l'École spéciale des langues orientales vivantes" dans le ″Moniteur″, n ̊ 87, 1813.

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Annonce d'un vocabulaire français-turc, par M. Rhasis
Journal asiatique, mars 1826, p. 190

On a depuis longtemps reconnu la nécessité d'avoir un Dictionnaire français-turc-arabe et persan. L'Onomasticon de Meninsky, devenu très rare, a l'inconvénient de commencer par le latin, langue peu familière à la plupart d nos jeunes traducteurs. Chaque mot y est rendu par une foule de synonymes turcs, persans ou arabes, sans indiquer l'expression adoptée par l'usage, et l'on est très souvent embarassé pour le choix, si un long exercice ne nous a pas appris à distinguer le mot propre du premier coup d'oeil. Toutes ces considérations ne doivent pas avoir échappé aux savants orientalistes qui, peut-être, méditent dèjà la publication d'un Dictionnaire français-turc-arabe et persan ; il serait même à désirer que plusieurs d'entre eux passent se réunir pour se communiquer leurs recherches, et donner ainsi à un pareil ouvrage la perfection requise. Sans avoir la prétention d'entrer en lice avec les littérateurs distingués qui peuvent avoir été entraînés dans une entreprise aussi épineuse, et n'ayant en vue que de faciliter le travail aux jeunes traducteurs privés de tout secours, je me suis décidé à entreprendre le Vocabulaire français-turc, et à payer ainsi un faible tribut aux muses orientales.
Le titre de Vocabulaire indique déjà qu'on ne doit pas s'attendre à un ouvrage aussi complet qu'un dictionnaire ; il contient cependant plus de douze mille articles, enrichis de plusieurs exemples, et je puis avancer, avec certitude, qu'il n'a été omis aucun mot, du nombre de ceux qui sont indispensables aux interprètes et aux drogmans des cours chrétiennes dans les différentes parties de l'empire turc. Un long séjour dans le pays qui m'a vu naître, et les différents travaux dont j'ai été successivement chargé, en qualité d'interprète, m'ont procuré les moyens de recueillir plusieurs mots, et de les placer dans leur acception véritable ; je suis, d'ailleurs, pr^t à recevoir, avec gratitude, toute observation quelconque que les savants orientalistes me feront pour l'utilité de la chose et avec la bienveillance qui caractérise la profession honorable des lettres. Je me félicite d'avance d'avoir à profiter de leurs remarques judicieuses, qui seront, en même temps, d'un grand prix pour tous ceux qui, après moi, voudront parcourir la même carrière. J'aurai, au moins le mérite d'avoir donné l'éveil, et provoqué le désir de faire mieux, en exploitant, pour ainsi dire, une mine tout-à-fait nouvelle, et qui ne demande que des mains laborieuses pour la faire valoir.
APrès avoir exposé les motifs qui m'ont engagé à composer ce Vocabulaire, il me reste à parler du plan de l'ouvrage. AU commencement de chaque article se trouve le mot français, rendu par son équivalent en turc, soit que cette expression appartienne proprement à cette dernière langue, soit qu'on l'emprunte de l'arabe ou du persan ; en cela, je me suis conformé à l'usage qui est le guide le plus sûr ; viennent ensuite les autres expressions reçues dans le langage habituel avec des exemples. Tous les mots, ainsi que les exemples, sont écrits d'abord en caractères arabes, et leur prononciation est ensuite rendue par des lettres françaises ; j'ai tâché de me rapprocher de la prononciation des naturels du pays, en adoptant le système d'orthographe qui rende, autant que possible, les sons de la langue turque.
Je finirai par dire que l'ouvrage entier est écrit de ma main, et que j'y ai mis, en conséquence, l'attention requise pour mériter les suffrages des hommes de lettres, et pour rendre ce premier essai de mes travaux digne de l'accueil favorable du public. Ce sera, d'ailleurs, un motif d'encouragement pour les autres productions de ce genre que je me propose d'offrir aux jeunes orientalistes qui, se sentant assez de courage pour lutter contre les difficultés que présente l'étude, parfois aride, des langues de l'Orient, ne craindront pas de s'y vouer par la suite.
Ce Vocabulaire, formant un volume grand in-4°, de plus de 800 pages, sera imprimé sur papier fin à St-Pétersbourg, et le prix en est fixé à quarante roubles pour les souscripteurs, et cinquante pour les autres.
N.B. L'auteur de ce Vocabulaire est M. Rhasis, interprète des langues orientales auprès de S. Exc. M. le comte de Woronzow, gouverneur-général de la Nouvelle-Russie.
On souscrit : à St-Pétersbourg, chez M. St-Florent, libraire de la cour, et chez M. Meyer, libraire de l'académie des sciences ; à Moscou et à Odessa, chez les frères Bouba, négociants.

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